Pérou (1989-1990)
Publié le 20/09/2020
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«
L'année 1989 et le premier trimestre de l'année 1990 ont été marqués par la
préparation des élections municipales et surtout des élections générales d'avril
et de juin 1990.
Leurs résultats ont traduit la désaffection de la population à
l'égard des formations politiques traditionnelles.
Le gouvernement du président Alan García s'était pourtant efforcé de contrôler
la dégradation de la situation économique qui s'était accélérée en 1988.
En
réduisant les importations, il est parvenu à dégager un excédent de la balance
commerciale atteignant un milliard de dollars, sensiblement égal au montant
estimé des revenus de la cocaïne du pays.
Les relations ont été rétablies avec
le FMI et des conditions avantageuses ont été offertes aux investisseurs
étrangers.
Mais l'inflation a atteint 3 000% en 1989 et, pour la deuxième année
consécutive, la croissance a été largement négative (-14%).
Le revenu par tête a
diminué de 16% depuis 1985 et un Péruvien sur trois ne bénéficie pas du plein
emploi.
Le parti du président Alan García, l'Alliance populaire révolutionnaire
américaine (APRA), a payé ces échecs lors des échéances électorales.
C'est le
Front démocratique (FREDEMO), coalition des partis de droite ayant à sa tête
l'écrivain Mario Vargas Llosa, qui l'a emporté lors des scrutins municipaux,
avec 30% des voix, suivi par la gauche (20%).
Cette dernière s'est ensuite
divisée entre radicaux et sociaux-démocrates.
Cependant, signe annonciateur du
résultat des présidentielles, c'est un "apolitique", un journaliste propriétaire
d'une radio privée, Ricardo Belmont, qui a emporté la mairie de Lima avec 45%
des voix.
De même, alors que l'on s'attendait à ce que Mario Vargas Llosa soit largement
en tête lors du premier tour des présidentielles le 8 avril 1990, il n'a obtenu
que 33% des voix, suivi de très près par le candidat surprise, l'ingénieur
péruvien d'origine japonaise, Alberto Fujimori (30%).
Ce dernier a largement
remporté les élections du second tour avec plus de 61% des voix contre 38% pour
Mario Vargas Llosa.
Si l'écrivain a échoué, c'est sans doute que, parti très tôt
dans la compétition, il a été finalement perçu comme un homme politique de plus.
Son programme ultra-libéral a également effrayé les secteurs populaires et les
classes moyennes.
Avec deux candidats, la gauche a payé le prix de ses
divisions.
L'APRA, dont le candidat, Luis Alva Castro, a obtenu 20% des voix au
premier tour, a été soupçonnée d'avoir suscité la candidature de A.
Fujimori et
se trouve en position de jouer les arbitres au Parlement.
Quant au mouvement de guérilla, Sentier lumineux, malgré l'assassinat de
dizaines de candidats, il s'est révélé impuissant à enrayer une participation
massive aux différentes consultations électorales et à en saboter le
déroulement.
D'ailleurs sa direction se serait divisée à l'égard de la pratique
du terrorisme urbain.
Cependant, il a continué d'être très actif dans plusieurs
grands départements ruraux - Ayacucho, Apurimac, Puno, Huancayo, San Martin - et
il constitue un pôle d'attraction pour une partie de la jeunesse.
Dans la région
amazonienne du Haut Huallaga, le général Arciniega a tenté, en 1989, avec un
succès certain, de détacher les paysans du Sentier en les laissant se livrer à
la production de la coca.
Mais les agents de la Drug Enforcement Administration
(DEA) des États-Unis ont obtenu son limogeage, rejetant les producteurs dans les.
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