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Paul Verlaine

Publié le 09/12/2021

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Paul Verlaine Paul Verlaine est né dans les Ardennes, à Metz, en mars 1844, sous le signe de Saturne, ainsi que Baudelaire. Il reconnaîtra un jour avec inquiétude l'influence de la fauve planète ; il finira par s'y abandonner sans révolte. Son enfance fut heureuse, couvée sous l'édredon bourgeois. Au lycée Bonaparte, à Paris, à peine adolescent, il est saisi par une fureur d'aimer "n'importe quand, n'importe quel et n'importe où" ; elle ne devait pas le quitter. Amitié, élan, amour ; homme, femme, l'un ou l'autre ; les uns et les autres. C'est l'amitié pour Lepelletier, Valade, Charles de Sivry, son futur beau-frère. C'est en autres "garçonneries" l'idylle invertie avec le jeune Lucien Viotti. C'est en même temps le besoin de calmer le "remuement de la chose coupable" avec les filles à dix francs. En lui s'alertent aussi ­ et de très bonne heure ­ la vocation de la poésie et la fraternelle reconnaissance des écrivains et des artistes. Il n'est pas encore reçu bachelier qu'il correspond avec des hommes célèbres et fréquente les milieux littéraires (salons de la Marquise de Ricard, de Nina de Callias). Aux vacances, il chasse le lapin dans la propriété d'un de ses oncles ; rejoint sa mère, sa tante Grandjean ou la bonne cousine Elisa Moncomble. Lecluse, Paliseul, Fampoux ou Bouillon, pays des parents chers ; il y reviendra souvent reprendre courage et santé. Il aime ces oasis de la halte et de la tendresse, cette sécurité. Coups de tête ou de coeur l'éloigneront du tuf maternel ; ils ne pourront jamais l'en arracher tout à fait. Captif de son passé, de son coeur, il ne sait oublier ni s'oublier. Le lâcher tout d'un Rimbaud, la nudité d'un Germain Nouveau, il ne peut. Il remâche, se souvient. Fidèle à ce qu'il a vu, connu, possédé. Ainsi pour tout, jusqu'à la fin. Il débute comme employé d'une Compagnie d'Assurances ; devient bureaucrate à l'Hôtel de Ville de Paris (1864). Il en sort après la Commune mais ne cessera, jusqu'en 1882, de demander sa réintégration. Emplois, professorat, contrats qu'il voudrait solides et lucratifs avec les éditeurs, il courra toujours après quelque position stable.

« Paul Verlaine Paul Verlaine est né dans les Ardennes, à Metz, en mars 1844, sous le signe de Saturne, ainsi que Baudelaire.

Ilreconnaîtra un jour avec inquiétude l'influence de la fauve planète ; il finira par s'y abandonner sans révolte.

Sonenfance fut heureuse, couvée sous l'édredon bourgeois.

Au lycée Bonaparte, à Paris, à peine adolescent, il est saisipar une fureur d'aimer "n'importe quand, n'importe quel et n'importe où" ; elle ne devait pas le quitter.

Amitié, élan,amour ; homme, femme, l'un ou l'autre ; les uns et les autres.

C'est l'amitié pour Lepelletier, Valade, Charles deSivry, son futur beau-frère.

C'est en autres "garçonneries" l'idylle invertie avec le jeune Lucien Viotti.

C'est en mêmetemps le besoin de calmer le "remuement de la chose coupable" avec les filles à dix francs. En lui s'alertent aussi et de très bonne heure la vocation de la poésie et la fraternelle reconnaissance des écrivainset des artistes.

Il n'est pas encore reçu bachelier qu'il correspond avec des hommes célèbres et fréquente lesmilieux littéraires (salons de la Marquise de Ricard, de Nina de Callias).

Aux vacances, il chasse le lapin dans lapropriété d'un de ses oncles ; rejoint sa mère, sa tante Grandjean ou la bonne cousine Elisa Moncomble.

Lecluse,Paliseul, Fampoux ou Bouillon, pays des parents chers ; il y reviendra souvent reprendre courage et santé.

Il aimeces oasis de la halte et de la tendresse, cette sécurité.

Coups de tête ou de coeur l'éloigneront du tuf maternel ; ilsne pourront jamais l'en arracher tout à fait.

Captif de son passé, de son coeur, il ne sait oublier ni s'oublier.

Lelâcher tout d'un Rimbaud, la nudité d'un Germain Nouveau, il ne peut.

Il remâche, se souvient.

Fidèle à ce qu'il a vu,connu, possédé.

Ainsi pour tout, jusqu'à la fin.

Il débute comme employé d'une Compagnie d'Assurances ; devientbureaucrate à l'Hôtel de Ville de Paris (1864).

Il en sort après la Commune mais ne cessera, jusqu'en 1882, dedemander sa réintégration.

Emplois, professorat, contrats qu'il voudrait solides et lucratifs avec les éditeurs, ilcourra toujours après quelque position stable. Et certes non moins fort que le besoin de bien-être et de sécurité, de sagesse et d'enracinement, il y a en lui ledémon de la bougeotte, l'impérieux appel des quais et des gares, les fatalités de l'âme et du corps en aventure.

Maisil faut les autres pour qu'il soit entraîné.

Lui, rien de l'aigle ; toujours dessous et pris.

Ses colères brutales et parfoisignominieuses (il sera incarcéré en 1885, sous l'inculpation d'avoir tenté d'étrangler sa mère) se déchaînent dansd'énormes soûleries où, très jeune, il s'adonnera.

Mauvais garçon sans doute, mais la malignité du sort, il faut bien lereconnaître, lui réserva d'illustres compagnons, d'exceptionnelles complicités : Rimbaud, Villiers de L'Isle-Adam,Nouveau.

Sans l'irruption de Rimbaud, la rue Nicolet, où il habita après son mariage avec Mathilde Mauté (août 1870)l'aurait peut-être retenu.

Le pied à peine sur le sol anglais, le voilà à regretter sa femme ("C'est moi le quitté !"), àréclamer les biens dont il ne peut se passer : deux habits noirs, un chapeau rond, des livres luxueusement reliés, destoiles : un Courbet, un Monticelli, un Bazile, une douzaine de dessins japonais, etc.

Voyageur sans bagages,vagabond, nu ? Point du tout.

Toujours le coeur gros d'être fidèle, et dans l'âme le plomb des souvenirs et desremords. Il abandonne sa femme, mais lui reste profondément, jalousement attaché ; il rêve et parle avec entêtement deréconciliation jusqu'au jour où elle se remarie.

Alors il la poursuit d'adorations, de sarcasmes, de requêtes ; l'oubli neviendra jamais.

Son fils Georges ? Il fera tout pour le revoir, suivre ses études, le ramener à lui ; astuces, larmes,supplications, avocats.

Rimbaud ? Qu'on songe aux ruptures, aux reprises.

Quand "le plus beau des mauvais anges"prend le parti d'en finir, le coup de revolver de Bruxelles (juillet 1873) n'est encore que l'atroce geste d'aimer et deretenir.

Condamné à deux ans d'internement cellulaire à la prison de Mons (Hainaut), il en sort converti à la foichrétienne, poursuit Rimbaud en Allemagne.

Discussion et coups.

A l'aube, sur les bords du Neckar, paysanstrouvent Verlaine à moitié mort.

L'oubli de l'époux infernal ne vient pas pour autant : une fidélité patiente, lucide,commence à rassembler les oeuvres du poète maudit.

Les autres amours ? Le jeune Lucien Létinois, son élève ducollège de Rethel ? Le jeune peintre Cazals ? Même ferveur, même constance.

Après l'entreprise agricole manquéede Coulommes, seule la mort de Létinois les sépare.

Et la sienne, enfin, l'arrache à Cazals.

Il peut s'en aller ; il nesait quitter.

Il souffre mal, surtout après l'affaire de Bruxelles et la conversion, l'éloignement des siens et des amis,l'accusation de vagabondage, d'homosexualité.

Fier de la qualification "d'honnête homme" que lui donne un juge depaix du 12e arrondissement, il s'efforce de recouvrer l'équilibre, le sérieux, la parfaite dignité.

Il enseigne dans lescollèges anglais, puis en France.

Après 1873, son conformisme bourgeois s'était étendu : famille, religion, patrie.

Ilrêve de réaliser des économies ; s'y applique, mais reste jusqu'à sa mort "avec la lune dans son tablier".

Dès 1886,voici en effet les pauvres, les presque quotidiennes lettres, écrites de garni en hôpital.

A son éditeur : "O Vannier,un peu de courage à la poche", "Petit mandat, p'tit mandat tout de suite S.

V.

P.", ou à son docteur : "Pourremèdes éventuels, avec un mot de vous, ne puis-je me procurer à la Centrale (pharmacie !) tel salicylate,bromure...

oculairement ?" ou encore : "Broussais : Je suis le n° 22 de la salle Follin." Un crève-coeur. Les dernières années, glorieuses enfin, mais si défaites, titubantes et démunies, il reste englué à ses "belles amies".Philomène Boudin et Eugénie Krantz furent les moins occasionnelles.

Trompé, bafoué, volé par elles (on devined'abjectes promiscuités, les sordides menaces de gens du milieu), "en ménage" avec Eugénie, il meurt le 8 janvier1896, rue Descartes à Paris.

Soigné du moins par elle (tardivement, Barrès, avec le concours du beau monde, avaitformé un Comité d'Entraide au poète), il agonise toute la nuit qui précède sa mort, au bas du lit, sur le carreau d'oùelle n'a pu le soulever. Comme toute vie, sa vie ne fut sans doute que ce qu'elle pouvait être.

Mais parmi ces scandaleuses ou déchirantesvicissitudes, l'honneur restera au poète d'avoir reconnu son destin.

Fort peu goûté et même presque ignoré jusqu'en1890, Verlaine apparut en effet au XXe siècle comme un de nos grands poètes modernes, à l'égal de Baudelaire ou. »

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