Paul SÉRUSIER:LA GUIRLANDE DE ROSES.

« / Paul SERUSIER LA GUIRLANDE DE ROSES Comme Gauguin, Sérusier est fasciné par les Bretonnes, pieuses et discrètes.

Mais, contrairement à son aîné, qui saura plus tard profiter du charme des belles Tahitiennes, cette image austère de la femme le hantera longtemps ...

A Pont-Aven, les peintres regroupés autour de Gauguin innovent dans leur art en prenant pourtant comme sujet des scènes tradition­ nelles de la vie bretonne.

les femmes sont ici vêtues de leur costume ancestral et arborent leur coiffe des grands jours.

Comme leurs mères et leurs grands - mères le leur ont appris, elles tressent une guirlande de roses mult ico­ lores pour une fête.

l'ŒUVRE Des visages en forme de cœur , des feuilles triang 'ulaires, des fleurs éparses : incontesta­ blement, Sérusier a été influencé par les tapis­ series médiévales qu'il avait découvertes dans les musées d'Angers et de Cluny.

Il a, dans cette toile, utilisé une palette plus riche et plus vive qu'à son habitude.

le tablier ver­ millon de la jeune femme au centre rappelle inévitablement le rouge intense de la célèbre Vision après le sermon de Gauguin .

Cette touche de couleur violente contraste avec le bleu sombre des robes et le vert des feuillages.

Aux couleurs primaires s'ajoutent A Pont-Aven, les Bretonnes sont un sujet d 'insp iration in épuisable .

Gau~uin dess ine ici leur coiffe avec une grande precision .

Paul SÉRUSIER 1864-1927 • La Guirltuuk tk ros~• • Huile sur tolle 194 cm x 175 cm • Non signé • Peint en 1898 • Localisation : Genève, musée du Pedt-Palais • Exposition : Genève, 1993 des taches de rose, de lilas, de mauve, qui contribuent à donner au tab l eau un petit air de fête.

lA CRITIQUE Malgré son rôle prépondérant au sein du mouvement synthétiste, Sérusier est loin d'avoir fait l'unanimité .

On lui reproche un art trop hiératique .

«Trop de pensées philoso­ phiques empêchent l'art de Sérusier de jaillir avec cette violence qui nous bouleverse chez Gauguin» , écrit le critique Bernard Dorival.

lui-même ne se considérait pas comme un peintre : « Ne me parlez pas de tableaux, disait -il, il n'existe que des décorations.» L'HISTOIRE le tableau a été acheté par le co~ lectio nneur Oscar Ghez.

Il est aujourd ' hui exposé au musée du Petit-Palais , à Genève .

LA COTE Un tableau légèrement antérieur, Bretonnes à la fontaine de Châteauneuf-du-Faou, a été vendu 200 000 FF (36000 dollars) lors d'une vente aux enchères à Paris, en 1993.

Une huile de l 'artiste coûte en général entre 50000 FF (9000 dollars ) et 1,1 million de francs français (200000 dollars).. »