PAUL GILSON
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
1 / 2 PAUL GII.:SON
Je ne partage pas l'opinion de René Clair écrivant de
Paul Gilson 1 qu'il « voit le réel et le transforme en illu·
sion d'optique» ; ou.
bien il me faudrait admettre - et je
ne l'admets point - que l'optique de la sensibilité et du
rêve éveillé est une optique illusoire.
En vérité, Paul Gilson
jouit de l'étrmge privilège, qu'il partage avec les enfants
et que, seuls, les êtres purs savent conserver, de ne pas
voir se dissocier ce qu'il touche, écoute, 1·egarde, hume, de
l'idéale représentation,
tout intérieure, qu'il s'en faisait
auparavant et qu'il s'efforce de nous transmettre.
Le réel
qu'il nous donne à vivre autant qu'à voir, n'est pas un réel
arrangé par la conscience, repensé.
par le démon analy.
tique qui hante tout écrivain ; ce n'est pas un décor, encore
moins
une prison, c'est l'humus même où l'homme est
planté de toute éternité et dont il draine les sucs dans ses
artères
et dans les capillaires les p~us fins de sa mémoire.
C'est le réel total, dont .le caractère merveilleux et insolite
saute aux yeux des hommes que leux enfance tenace
encombre
et qui s'imaginent menacés de faillite s'ils ou•
vrent un crédit à l'enfant qu'ils fuxent.
Paul Gilson assouplit parfois le vers classique ; il lui
reste pourtant.
fi,clèle ; je crois même qu'il ne saurait pas
1.
Né en 1906 à Paris, mort en 1963.
Œuvres poétiqllies : A la VÙ1 à
l'amour, .ti:a rendez-vous iles solitaires, Ballades pour fantômes.
Ces
plaquettes ont été réunies sous le titre Poèmes {Ed.
Seghers), Ce qui
me chante (Seghers), Le grand dérangen~ent (La Presse à bras),
Enigmarelle (Seghers).
Consulter : Paul Gilson par Germaine Decatis
(Seghers, Coll.
Poèt,~s d'Aujourd'hui).
2 / 2.
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