Databac

ORAL - Le roman

Publié le 18/05/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : ORAL - Le roman Ce document contient 1650 mots soit 4 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.

« ORAL - Le roman PISTES DE RÉFLEXION • Quelles sont la place et la fonction du personnage dans le roman ? • Le roman a-t-il pour but de représenter le monde? • Quelles sont la place et la fonction de la fiction dans le roman ? • Pourquoi écrit-on un roman? • Pourquoi lit-on un roman ? TEXTE 1.

Gustave Flaubert, L'Éducation sentimentale, 1843 Tout à coup la Marseillaise retentit.

Hussonnet et Frédéric se penchèrent sur la rampe.

C'était le peuple.

Il se précipita dans l'escalier, en secouant à flots vertigineux des têtes nues, des casques, des bonnets rouges, des baïonnettes et des épaules, si impétueusement que des gens disparais­ saient dans cette masse grouillante qui montait toujours, comme un fleuve refoulé par une marée 5 d'équinoxe, avec un long mugissement, sous une impulsion irrésistible.

En haut, elle se répandit, et le chant tomba.

On n'entendait plus que les piétinements de tous les souliers, avec le clapotement des voix.

La foule inoffensive se contentait de regarder.

Mais, de temps à autre, un coude trop à létroit enfonçait une vitre; ou bien un vase, une statuette déroulait d'une console, par terre.

Les ! o boiseries pressées craquaient.

Tous les visages étaient rouges, la sueur en coulait à larges gouttes ; Hussonnet fit cette remarque : -Les héros ne sentent pas bon ! -Ah ! vous êtes agaçant, reprit Frédéric.

Et poussés malgré eux, ils entrèrent dans un appartement où s'étendait, au plafond, un dais 15 de velours rouge.

Sur le trône, en dessous, était assis un prolétaire à barbe noire, la chemise entr'ouverte, l'air hilare et stupide comme un magot.

D'autres gravissaient l'estrade pour s'as­ seoir à sa place.

-Quel mythe ! dit Hussonnet.

Voilà le peuple souverain ! Le fauteuil fut enlevé à bout de bras, et traversa toute la salle en se balançant.

20 Saprelotte ! comme il chaloupe ! Le vaisseau de l'État est ballotté sur une mer orageuse ! Cancane+il ! cancane+il ! On l'avait approché d'une fenêtre, et, au milieu des sifflets, on le lança.

-Pauvre vieux ! dit Hussonnet, en le voyant tomber dans le jardin, où il fut repris vivement pour être promené ensuite jusqu'à la Bastille, et brûlé.

25 Alors, une joie frénétique éclata, comme si, à la place du trône, un avenir de bonheur illi- mité avait paru; et le peuple, moins par vengeance que pour affirmer sa possession, brisa, lacéra les glaces et les rideaux, les lustres, les flambeaux, les tables, les chaises, les tabourets, tous les meubles, jusqu'à des albums de dessins, jusqu'à des corbeilles de tapisserie.

Puisqu'on était victorieux, ne fallait-il pas s'amuser! La canaille s'affubla ironiquement de dentelles et de 30 cachemires.

Des crépines d'or s'enroulèrent aux manches des blouses, des chapeaux à plumes d'autruche ornaient la tête des forgerons, des rubans de la Légion d'honneur firent des ceintures aux prostituées.

Chacun satisfaisait son caprice; les uns dansaient, d'autres buvaient.

Dans la chambre de la reine, une femme lustrait ses bandeaux avec de la pommade ; derrière un paravent, deux amateurs jouaient aux cartes ; Hussonnet montra à Frédéric un individu qui fumait son 350. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles