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Nos préférences sont-elles un critère suffisant pour juger une oeuvre d'art ?

Publié le 15/05/2020

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« On appelle l'art la création d'une œuvre belle par un être conscient.

Ce qui caractérise donc l'œuvre d'art, dansla tradition classique, c'est la beauté.

La question est donc de savoir ce qui fonde et explique que nouspouvons nous prononcer sur la valeur esthétique de cette œuvre.

On doit à Kant les distinctions essentiellessuivantes : d'un côté, le jugement esthétique n'est pas un jugement scientifique puisqu'on ne peut pas prouverqu'une œuvre d'art est belle.

Ce qui veut dire que la beauté n'est pas une propriété objective des choses, maisrenvoie seulement à la manière que nous avons d'appréhender les choses.

Est-ce que cela signifie pour autant,demande Kant, que le jugement esthétique (appelé également jugement de goût) est complètement subjectifet relatif à ma seule personne, comme peut l'être une sensation agréable ? Dans ce cas, seules mespréférences personnelles interviendraient.

Kant répond que non, car il y a dans le jugement de goût par lequelj'évalue la valeur d'une œuvre d'art une dimension universelle : je trouve une œuvre d'art belle (ou pas) et jefais comme si les autres la trouvaient belle.

On appelle cela la prétention à l'universalité.

J'inclus donc autruidans mon jugement, ce qui fait du jugement de l'œuvre d'art quelque chose de subjectif mais à vocationuniverselle.

Mais attention, cela n'exclut pas certaines préférences qui sont alors le fruit de la culture,l'éducation et de l'environnement.

Mais cela ne signifie en rien que le jugement esthétique ne regarderait quemoi. [Il n'y a pas d'objectivité en art et tous les goûts se valent.Il est inutile d'être un connaisseur pour juger de la qualitéd'une oeuvre ou d'un artiste.

La belle oeuvre est celle quime touche, celle qui me plaît à moi, personnellement.] L'art n'est pas homogène Je ne suis pas toujours d'accord avec les autres quand il s'agit de juger de la beauté, que ce soit celle d'unêtre humain, d'un paysage ou d'une oeuvre d'art ; on peut même dire sans doute que je ne partage jamaiscomplètement les goûts de quelqu'un : le goût est une marque de ma singularité.

C'est que juger du beau fait appel à ma subjectivité, au domaine intime de mes sentiments ; ne dit-on pascouramment « aimer » pour dire : « trouver beau » ? On pourra bien me donner l'ordre de trouver beau ce queje n'aime pas, jamais on ne m'en convaincra intimement ; seul, je puis savoir ce que je ressens.

Enfin, je juge de la beauté de quelque chose à la lumière de mon expérience personnelle, qui n'est jamais lamême que celle des autres ; ce que j'ai vu et entendu modèle ce que j'apprécie.

Mes souvenirsm'appartiennent et individualisent mon jugement de goût par le prisme de ma culture. Le jugement n'a pas besoin de théorieL'art contemporain, en particulier, est devenu une affaire de spécialistes.

Les critiques tentent de justifierthéoriquement les raisons pour lesquelles il faut aimer un peintre, un film, une pièce de théâtre.

Or, l'art nedevrait pas avoir besoin de théorie pour être compris ou apprécié.

Il est inutile de se creuser la tête: si jen'aime pas les colonnes de Buren ou les films de Godard, cela me suffit pour étayer mon jugement. L'art est subjectif"L'esthétique n'existe pas", dit Valéry.

Il veut dire par là qu'il ne peut pas y avoir de science de l'art,d'objectivité dans le jugement esthétique.

Tout artiste, aujourd'hui, peut prétendre faire une oeuvre d'artsans se soucier de la tradition.

Si l'art est devenu une valeur subjective, alors il n'y a pas de raison pour quele jugement esthétique ne puisse pas être lui aussi subjectif. [Pour juger une oeuvre d'art, il faut la comprendre, et, pour la comprendre, il faut être cultivé.

L'esthétique obéità des normes intellectuelles.

Le plaisir ou le déplaisir que j'éprouve devant une oeuvre n'est pas un critère pour la juger.] Le beau s'impose Que le beau doive être jugé, c'est l'exigence de la subjectivité ; qu'il soit universel, celle de l'objectivité.

Un. »

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