Norvège (1995-1996)

« L'économie du pays est restée forte en 1995, malgré un léger ralentissement de la croissance (4,5 %, contre 5,7 % en 1994), lié à l'affaiblissement de la consommation des ménages (+ 2,7 %, contre 4,6 %), au tassement de la demande externe et par conséquent des exportations du secteur continental - non pétrolier - (+ 4,4 %, contre 13,3 % en 1994), plus encore que du secteur off shore (+ 8,3 %, contre 11,6 % en 1994).

La Norvège a néanmoins exporté 1,6 million de tonnes de poisson (+ 12,6 %) et produit, en gaz et pétrole, 193 millions de tonnes équivalent pétrole (+ 7,4 %), devenant ainsi le septième producteur mondial.

Si les investissements ont chuté dans ce secteur (-12,2 %), ils ont nettement augmenté dans le secteur continental (+ 14,1 %) et en particulier dans l'industrie et le bâtiment (+ 34 %).

Le taux de chômage a perdu près d'un point (4,3 %) et les emplois se sont accrus de 2 %.

Les comptes courants ont affiché un excédent de 32,3 milliards de couronnes (3,5 % du PNB), de même que les finances publiques en 1995 (18,2 milliards, soit 2 % du PNB) et le budget de 1996 (12,6 milliards) présenté au Storting (Parlement norvégien) le 1er décembre 1995. Au cours de l'année 1995 la Norvège a totalement résorbé sa dette externe, la couronne norvégienne s'est appréciée de 2,5 %, l'inflation s'est élevée à 2,5 % (contre 1,4 % en 1994, en raison d'une élévation de la TVA au 1er janvier 1995). Les négociations salariales du printemps 1996 s'annonçaient favorables à des augmentations sectorielles des salaires, défendues par la centrale syndicale (Lands Organisasjon), dès lors que l'économie était florissante. Les élections municipales et régionales du 11 septembre 1995 ont marqué la déroute des socialistes populaires (socialistes de gauche, 6 % des voix, contre 12 % en 1991) et la montée du Parti du progrès (extrême droite populiste, 12 %, contre 7 % en 1991).

Le score du Parti travailliste est resté stable (31 %): la popularité du Premier ministre, Mme Gro Harlem Brundtland, a contrebalancé l'échec personnel subi le 28 novembre 1994 lors du référendum sur l'adhésion à l'Union européenne, où le "non" l'avait emporté. Un certain nombre de difficultés survenues entre la Norvège et l'Union européenne ont été traitées (accord sur l'échange de certains produits agro-alimentaires) ou sont restées en discussion (droits de douane, en particulier sur les produits suédois, excédent des exportations de saumon norvégien vers l'Union).

À compter du 1er mai 1996, la Norvège a bénéficié du statut d'observateur dans l'espace de Schengen.. »