Namibie (1986-1987)
Publié le 20/09/2020
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Namibie (1986-1987)
En 1986, la Namibie est entrée dans sa troisième décennie de guerre pour son
indépendance, sans perspective immédiate de la voir aboutir.
C'est le 26 août
1966, en effet, que fut rapporté le premier accrochage entre l'armée
sud-africaine et un groupe de guérilleros de l'Organisation du peuple du
Sud-Ouest africain (SWAPO).
Depuis, selon les chiffres officiels de Prétoria,
plus de 10 000 maquisards et près de 1 500 civils ont été tués, contre 600 morts
du côté sud-africain.
Au cours de la seule année 1986, toujours selon les
chiffres de Prétoria, 645 membres de la SWAPO et 32 soldats sud-africains ont
été tués.
En juillet 1986, plus de 10 000 personnes ont assisté, à l'occasion de
l'anniversaire du déclenchement de la lutte, à la première réunion légale tenue
depuis cinq ans par la SWAPO à Katatura, près de la capitale namibienne
Windhoek.
La foule a salué le poing levé le vice-président de la SWAPO, Hendrik
Witbooi, qui profitait d'une décision de la Cour suprême autorisant la "branche
intérieure" du mouvement nationaliste à tenir des réunions publiques.
Mais la guerre a gardé ses droits: au début de 1987, les accrochages se sont une
nouvelle fois multipliés entre les Sud-Africains et la SWAPO, essentiellement
dans le nord du pays, la région la plus peuplée, frontalière de l'Angola.
L'armée sud-africaine a également pénétré en territoire angolais, officiellement
pour poursuivre des maquisards de la SWAPO.
En janvier, elle a annoncé en avoir
tué 56 lors d'une opération de ce type.
Tandis que se poursuit cette guerre oubliée, occultée par l'aggravation de la
situation interne de l'Afrique du Sud, l'impasse reste totale quant à l'avenir
du territoire.
Grande comme la France et l'Italie réunies, pour à peine plus
d'un million d'habitants, la Namibie demeure fermement sous contrôle
sud-africain, malgré les demandes répétées de l'ONU de la voir indépendante.
Prétoria lie le sort de la Namibie à la présence de troupes cubaines en Angola,
ce que refuse le gouvernement de Luanda.
Ce faisant, l'Afrique du Sud empêche la
mise en oeuvre du plan de règlement de l'ONU pour la Namibie, adopté en...
1978,
et qui prévoit un cessez-le-feu et des élections libres sous contrôle
international.
Au début de 1986, le gouvernement sud-africain a voulu faire
croire à une ouverture en se déclarant prêt à envisager un démarrage du
processus d'indépendance à partir du 1er août.
Mais il maintenait comme
condition le départ des Cubains d'Angola ; et l'échéance est passée sans que
rien ne change.
Prétoria a continué à renforcer le gouvernement intérimaire
multi-ethnique qu'il a mis en place à Windhoek.
L'Institut international des études stratégiques de Londres résumait ainsi
l'impasse dans son rapport annuel de 1986: "Puisqu'aucun signe de solution n'est
en vue dans le conflit interne en Afrique du Sud, il semble très peu probable
que le gouvernement Botha jouisse en 1986 d'une marge de manoeuvre suffisante
pour se risquer à des concessions en Namibie." Le même verdict semble aussi
valable en 1987..
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