Mexique (1986-1987) Le pétrole ne paie plus
Publié le 20/09/2020
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Mexique (1986-1987)
Le pétrole ne paie plus
Le Mexique avait pourtant promis au Fonds monétaire international de ne pas
dépasser les 100% d'inflation en 1986: elle a été de 104%.
Le peso n'a cessé de
se dévaluer.
Le PIB a diminué de 4%.
L'investissement global, surtout public, a
chuté de 15%.
L'activité économique a été découragée par les taux d'intérêt
élevés (de 95 à 100%).
La dette extérieure (110 milliards de dollars) a dominé
tous les débats.
Le fait que la communauté internationale ait suivi de près les
négociations sur la dette mexicaine témoigne de l'importance de ce problème dans
l'équilibre du système financier international.
Personne ne souhaite en effet
l'effondrement du Mexique.
Le gouvernement ayant fait savoir avec fermeté qu'il
ne pourrait remplir ses obligations financières qu'en fonction de ses capacités
de paiement et dans les limites compatibles avec les besoins de croissance et de
développement du pays, le FMI a accepté d'ajuster son financement aux
contingences du marché pétrolier.
Les capacités de paiement du Mexique ont été en effet gravement amputées par la
chute de 60%, en valeur, des exportations pétrolières (premier produit
d'exportation), consécutive à la baisse des prix sur le marché international,
mais aussi par la diminution des revenus de l'exportation du café (deuxième
produit d'exportation).
En revanche, les exportations non pétrolières ont
augmenté de 34%.
L'économie de crise a eu pour effet d'aggraver le chômage
(officiellement quatre millions de chômeurs sans compter les sous-employés), de
multiplier les licenciements (trois mille par jour en 1986) avec la fermeture
d'entreprises, dont l'usine Renault, alors que, parallèlement, l'économie
souterraine a connu un essor considérable (elle représenterait le tiers du PIB):
elle constitue une soupape de sûreté dans une société où la baisse continuelle
des salaires réels et la diminution subséquente du pouvoir d'achat s'ajoutent à
une politique de vérité des prix et des tarifs publics.
En novembre 1986, la communauté financière internationale a accordé au Mexique
un crédit de douze milliards de dollars et le 20 mars 1987, les banques
commerciales se sont engagées à lui fournir 7 700 millions de dollars.
Ces
nouveaux prêts et les renégociations de la dette ont redonné espoir au
gouvernement quant à une reprise de l'activité économique en 1987.
Les maîtres
mots de la politique économique sont devenus reconversion et modernisation
industrielles, changement structurel.
Le gouvernement de Miguel de la Madrid a
mis en oeuvre une politique de privatisation et de réduction du secteur public,
notamment par la vente d'entreprises d'État non rentables.
La dégradation de l'économie mexicaine, asservie à la dette extérieure, a
provoqué une recrudescence de grèves et de luttes sociales.
Contrairement au
mouvement étudiant de 1968 qui avait ensanglanté Mexico, la longue grève des
étudiants de l'Université, en janvier et février 1987, qui s'opposaient à un
projet de réforme prévoyant un renforcement de la sélection et l'augmentation
des droits d'inscription, s'est déroulée sans violence ; le dialogue a prévalu
et les étudiants ont obtenu qu'un congrès national se réunisse sur les problèmes
de l'enseignement supérieur.
Les électriciens, les téléphonistes, les
instituteurs de l'État d'Oaxaca (l'un des leurs a été assassiné à Tuxtla.
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