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Méthodologie de la dissertation

Publié le 17/10/2022

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« Méthodologie de la Dissertation I.

Qu'est-ce qu'une dissertation de philosophie ? « La dissertation est l'étude méthodique et progressive des diverses dimensions d'une question donnée.

A partir d'une première définition de l'intérêt de cette question et de la formulation du ou des problèmes qui s'y trouvent impliqués, l'élève développe une analyse suivie et cohérente correspondant à ces problèmes, analyse nourrie d'exemples et mobilisant avec le discernement nécessaire les connaissances et les instruments conceptuels à sa disposition.

» (B.O.) Cette définition officielle nous permet tout d'abord de définir les attentes spécifiques de cet exercice académique : – « étude méthodique et progressive […] d'une question donnée » : tout le travail de la dissertation s'appuie sur une étude rigoureuse du sujet qui est donné.

Il faut, à partir du sujet donné, construire une problématique sous la forme d'un dilemme. – « l'élève développe une analyse suivie et cohérente » : la dissertation requiert une forme précise de composition.

La logique du plan doit être polémique et progressive.

Chaque partie doit démontrer une maîtrise des règles de l'argumentation. – « l'élève développe une analyse [...] nourrie d'exemples et mobilisant [...] les connaissances et [...] instruments conceptuels à sa disposition.

» : une bonne dissertation doit justifier les analyses du problème qu'elle propose.

Pour cela, il est essentiel de donner de la crédibilité intellectuelle à ses arguments par le biais de références philosophiques mais également de donner de la réalité à ses arguments par le biais d'exemples et d'illustrations culturelles. II.

Comment comprendre un sujet de dissertation de philosophie ? Le sujet de dissertation en philosophie se singularise par plusieurs caractéristiques : – Le sujet de philosophie renvoie à l'étude d'une question ou d'un terme qui fait problème ; – Il est impossible de répondre immédiatement à un sujet de philosophie.

Les questions « Quelle est la date de la Révolution française ? » et « Comment se forment les arcs-enciel ? » ne sont pas des sujets philosophiques.

Au contraire, la question « Suis-je le mieux placé pour savoir qui je suis ? » est une question qui nécessite une interrogation philosophique. – Il n'est pas plus possible d'apporter une solution unique, irréfutable et valable de toute éternité au problème posé par le sujet.

La question « Peut-on avoir le droit de mentir ? » prendra un sens différent selon qu'elle se réfléchira dans le champ moral, intellectuel ou politique.

L'analyse qui doit être proposée dans une dissertation doit donc être nuancée et progressive.

Pour cela, il faudra s'appuyer sur les différents sens des concepts (nous avons par exemple vu que le concept de langage est multivoque : quand Karl Von Frisch analyse le langage des abeilles, quand René Descartes expose que seul l'Homme pense parce qu'il parle, et quand les linguistes expliquent que le langage est une aptitude générale à constituer un système de signes nous avons pu constater qu'ils analysent des aspects et des sens différents du langage). – La question posée renvoie nécessairement à un problème qu'il faut trouver : le problème n'est pas donné par l'énoncé.

Il est en quelque sorte implicite et demande d'être interrogé par l'intermédiaire d'une réflexion aussi rigoureuse qu'approfondie. III.Les différents types de sujets. Les sujets de dissertation proposés peuvent être de types différents : – « Peut-on...

? » : le sujet invite le candidat à s'interroger sur la possibilité, « Peut-on dire que l'homme moderne s'est trop éloigné de la nature ? », mais aussi sur la légitimité de faire ou de ne pas faire telle ou telle chose, « Peut-on désobéir à la loi ? ». – – – – – – – – – « Faut-il...

? » : le sujet invite le candidat à s'interroger sur la nécessité , « Faut-il recourir à la notion d'inspiration pour rendre compte de la production artistique ? » mais aussi sur l'exigence morale de faire ou de ne pas faire telle ou telle chose, « Faut-il toujours dire la vérité ? ». « Doit-on...

? » : le sujet invite à distinguer le devoir objectif, « Doit-on tenir pour vrai seulement ce qui est vérifiable par l'expérience? » du devoir subjectif dès lors qu'il s'agit d'accomplir tel ou tel acte, « Le citoyen doit-il obéir à l’État ou à sa conscience ? » « Vous paraît-il...

? » : le sujet invite le candidat à examiner le bien fondé d'une idée afin de montrer en quoi et selon quel(s) angle(s) elle est discutable, par exemple « Que pensez-vous de cette idée que seul l’État permet la création de la liberté ? » « A-t-on raison de … ? » : le sujet invite le candidat à établir une distinction entre ce qui est rationnel d'une part et ce qui est raisonnable d'autre part, « A-t-on raison d'accuser la religion ? » « Suffit-il...

? » : le sujet invite le candidat à examiner les conditions d'une idée et à distinguer la condition nécessaire (condition sans laquelle une chose ne saurait être) de la condition suffisante (condition qu'il suffit de poser pour qu'un chose soit et soit pleinement), par exemple « Suffit-il pour être juste d'obéir aux lois et aux coutumes de son pays ? » « Pourquoi...

» : le sujet invite le candidat à examiner 1° les raisons d'un phénomène (quelles sont les raisons qui produisent...), 2° le but d'un phénomène (en vue de quoi effectue-t-on...), 3° la pertinence d'un phénomène (à quoi bon...?).

« Pourquoi chercher à se connaître ? » : 1° quelles sont les raisons qui nous poussent à nous connaître ?, 2° que cherche-t-on à travers cette connaissance de nous-même ? 3° une telle quête est-elle seulement possible ? Pourquoi chercher à se connaître plutôt que le monde ? le sujet qui comporte un « ne...

que...

» : le sujet porte sur une question mettant en jeu deux notions et invite à discuter une idée reçue, par exemple « L'art ne cherche-t-il qu'à divertir ? ».

La question invite d'emblée à affronter le caractère insuffisant et réducteur d'une hypothèse (ce qui ne veut pas non plus dire qu'elle n'a aucun sens!). le sujet type paradoxal : le sujet invite le candidat à montrer comment des termes antagonistes sont liés l'un à l'autre et posent un vrai problème, par exemple « Obéir aux lois, est-ce renoncer à sa liberté ? », « Qu'est-ce qu'un homme seul ? », « Y-a-t-il une force du droit ? » les sujets ouverts : ce sont des sujets qui n'avancent aucune hypothèse (qu'elle soit exprimée comme dans les « ne...

que...

» ou formalisée par un modalisateur comme « doiton ») et qui nécessitent donc que le candidat en produisent plusieurs, par exemple « Que peut-on attendre de la technique » ou encore « Que gagne-t-on à travailler ? ».

Attention ! Le piège de ces sujets → faire un inventaire de réponses ! IV.

La composition de l'Introduction. Principes généraux. La dissertation est l'expression d'une réflexion que l'on peut appeler "personnelle" dans la mesure où l'auteur doit se méfier des idées convenues, des avis tout faits.

Écrire une dissertation, c'est à partir d'une interprétation pertinente de l'énoncé, tracer un parcours signifiant pour élucider les significations problématiques qui s'y donnent. • Ce qu'il ne faut pas faire : – exprimer des impressions, des états d'âme, ni même des jugements à valeur rapides, voire des préjugés polémiques. – prendre le sujet dans sa globalité, en oubliant de questionner les termes. • Ce qu'il faut faire: – mettre à jour le problème philosophique posé par la question. – produire un contenu adapté à la question posée. – – – – s'assurer que l'argumentation est ordonnée et cohérente. analyser les concepts. mettre en perspective les thèses les unes avec les autres. expliquer les présupposés, les implications et les enjeux de vos arguments. Comment s'y prendre. Un sujet de dissertation en philosophie nécessite un long travail au brouillon.

Il faut étudier le sujet donné afin d'en extraire une problématique.

La composition de cette problématique est essentielle car c'est elle qui montrera au correcteur votre capacité à saisir les paradoxes philosophiques.

Pour cela, nous vous conseillons, au brouillon, de travailler dans l'ordre suivant : 1° Identifier le type de sujet.

Pour cela, utilisez la typologie des différents types de sujets donnée dans le point III de cette méthodologie). 2° Repérer les notions majeures. • Ce qu'il ne faut pas faire : transformer la question posée en une autre qui lui ressemble ou qui vous est plus familière.

L'épreuve de la dissertation n'est pas une épreuve de récitation du cours.

Si en classe nous avons traité le sujet « Suis-je celui que je pense être ? », même si le sujet « La conscience de soi rend-elle libre ? » traite également de la question de la conscience, ces deux sujets sont radicalement différents puisque le premier questionne la fiabilité de l'idée que nous nous faisons de nous-mêmes quand le second question les effets de cette connaissance de soi.

Il faut traiter le sujet, tout le sujet, rien que le sujet. • Ce qu'il faut faire : repérer les concepts majeurs du programme.

Par exemple, le sujet « La conscience de soi rend-elle libre ? » met en jeu les concepts de conscience et de liberté. 3° Définir les termes du sujet. • Ce qu'il ne faut pas faire : - retenir uniquement le sens le plus courant des termes du sujet : par exemple, dans "La culture dénature-t-elle l'Homme?", réduire la culture au fait d'être cultivé, c'est-à-dire avoir de nombreuses connaissances. - définir les termes du sujet par un de leurs contraires : par exemple, confondre bonheur et bienêtre, nécessaire-utile, vérité-opinion, penser-réfléchir, travail-emploi... • Ce qu'il faut faire : - examiner les différents sens des termes du sujet, pour ne retenir ensuite que ceux qui.... »

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