Maurice (1989-1990)

« Maurice (1989-1990) Une amorce de réorganisation de l'échiquier politique mauricien s'est fait jour en 1989 et devrait se confirmer d'ici 1991, année électorale.

Ainsi, une certaine détente est apparue entre le MMM (Mouvement militant mauricien) de Prem Nababsing et le MSM (Mouvement socialiste mauricien) du Premier ministre Aneerood Jugnauth.

Les forces de droite tentent, elles aussi, de se regrouper: il s'agit du PMSD (Parti mauricien social-démocrate) de Gaëtan Duval, l'ancien Vice-Premier ministre, du PSM (Parti socialiste mauricien) et du CAM (Comité d'action musulman).

Seul le Parti travailliste, pourtant membre de l'alliance au pouvoir, semble avoir une stratégie hésitante. Sur le plan diplomatique, on a noté la visite de Jean-Paul II (14-16 octobre 1989).

L'île Maurice, membre du Commonwealth, a aussi fait une nouvelle démarche auprès du Royaume-Uni, en février 1989, pour la reconnaissance de sa souveraineté sur l'archipel des Chagos, loué par Londres aux États-Unis et abritant Diego Garcia, la plus grande base militaire américaine de l'océan Indien. Sur la scène économique, le nouveau "tigre" de l'océan Indien n'a pas démenti ses performances: la croissance est restée forte (5,4% en 1989).

La situation de plein emploi, due notamment au dynamisme de la zone franche, engendre toutefois de très fortes pressions sur les salaires.

L'agriculture souffre désormais d'un manque chronique de main-d'oeuvre.

L'ouverture de la Bourse des valeurs en juillet 1989 et les mesures attractives prises par le gouvernement de Port-Louis pour faire de l'île Maurice la première place bancaire offshore d'Afrique, ont été autant de signes d'une volonté de passer à une étape supérieure dans son développement économique.. »