Maroc (1989-1990)
Publié le 19/09/2020
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Maroc (1989-1990)
L'enjeu des droits de l'homme
En participant à la création de l'Union du Maghreb arabe (UMA), le 17 février
1989, le Maroc donnait le sentiment de pouvoir dépasser ses problèmes internes
et régionaux.
Ensuite, ceux-ci ont repris de l'ampleur.
La consolidation de
l'UMA a été rendue difficile, notamment par la résurgence du problème du Sahara
occidental.
Mécontent de n'avoir pu continuer les négociations directes avec le
roi Hassan II, le Front Polisario a déclenché, de septembre à novembre 1989,
cinq attaques meurtrières.
Malgré une trêve de fait et deux missions de l'ONU,
en mars 1990, le problème est revenu au point mort.
Néanmoins, une relance
maghrébine a été timidement opérée par le sommet de janvier 1990 à Tunis, durant
lequel les différends algéro-marocains ont été à nouveau aplanis: on a reparlé
du gazoduc alégro-marocain vers l'Espagne, de la circulation des personnes et
des biens (800 000 Algériens se sont rendus au Maroc en 1989), des transports,
des échanges et de la parité des monnaies.
Mais l'édification d'un ensemble
régional reste dépendante des situations intérieures, en particulier de la
conquête des pouvoirs locaux par les islamistes (élections du 12 juin 1990) en
Algérie qui suscite l'inquiétude du Maroc.
Si, en 1988, les équilibres économiques avaient été rétablis et la croissance
satisfaisante, ils se sont dégradés en 1989.
La Loi de finances 1990 a dû être
révisée à la baisse, du fait d'un déficit budgétaire de 600 millions de dollars,
d'un doublement du déficit de la balance des paiements (18 milliards de dirhams
au lieu de 9) et d'une chute de la croissance de 8,5% (2% en 1989 au lieu des
10,5% prévus).
Une loi rectificative a été adoptée en avril 1990 qui a introduit
une réduction de 15% des dépenses d'investissement, une baisse des dépenses de
fonctionnement et, surtout, une nouvelle dévaluation de 9,25% du dirham.
N'était
l'accord passé, pour la réduction de sa dette extérieure, avec les banques
créancières dans le cadre du plan Brady, des coupes financières plus importantes
auraient dû être envisagées, qui auraient encore aggravé une situation sociale
tendue.
La "subversion" d'Amnesty International
Sur le plan politique, la stabilité du régime de Hassan II, au pouvoir depuis
1961, demeure certaine.
Pourtant, des mouvements estudiantins, dans les facultés
de Casablanca, Fès et Marrakech, en mai 1989 et en février 1990, des
arrestations d'islamistes de la tendance al Adl wal ihsan (Justice et
bienfaisance) de Abdallah Yacine, en décembre 1989 et janvier 1990, et le
problème des droits de l'homme ont montré que certains feux continuaient de
couver sous la cendre.
Dans son rapport annuel sur le respect des droits de l'homme dans le monde, le
département d'État américain a estimé qu'au Maroc "la situation ne s'est pas
améliorée de manière significative et semble même s'être détériorée".
Cette
constatation a été confirmée par le rapport d'Amnesty International sur la
torture et la garde à vue, publié en février 1990.
Il a entraîné une polémique
avec Hassan II, qui a reçu l'organisation à Marrakech avant de dénoncer, dans.
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