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MACHIAVEL

Publié le 18/05/2020

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« MACHIAVEL 1469-1521 Q UAND un homme d'Etat augmente sa puissance avec l'air du désintéressement, quand il parle de paix pour couvrir des projets de guerre ou qu'il prend l'offensive au moment de faire des ouvertures de paix, on dit qu'il est machiavélique.

Comme si Machiavel avait appris l'art de régner à d'innocents monarques.

Il a seulement été des premiers à en parler si franchement.

Ceux qui appellent de leur vrai nom les choses cachées et blessantes, on aimerait penser qu'ils les inventent et on les charge du mal que les autres font parce qu'ils ont la simplicité de le dire.

C'est Stendhal qui est le « polisson » et c'est Guizot l'honnête homme.

Mais, après un peu de temps, quand les hommes se sont reconnus dans le nouveau miroir qu'on leur tendait, c'est Stendhal l'honnête homme et Guizot le coquin.

Machiavel attend depuis longtemps en purgatoire.

Il est temps de l'en retirer, et d'y mettre les Médicis et leur pouvoir qui - comme tous les pouvoirs - «vient de Dieu ».

Comment serait-il l'homme du secret, puisqu'il a éventé le secret? Comment serait-il un machiavélique puisqu'il a noir sur blanc expliqué comment vont les Etats? Les vrais machiavéliques se taisent ou moralisent.

Il n'est même pas sûr qu'ils voient ce qu'ils font et qu'ils dupent les autres.

Peut-être sont-ils dupés aussi.

Entre eux-mêmes et leurs actions, il y a le voile du « pouvoir légi­ time », de la «loi », du «gouvernement établi », du devoir de régner.

Comme le Créon de Jean Anouilh, ils tuent la mort dans l'âme.

Comme le tricheur qui tripote les cartes sous la table, ils ne voient pas leurs mains, ils n'ont d'yeux que pour les grandes choses qu'il s'agit de sauver.

Machiavel n'a pas de secrets parce qu'il n'a pas de prétextes.

On ne trouve nulle part, dans le Prince, de définition du pouvoir ou de l'autorité légitimes.

Mais justement parce qu'aucun pouvoir n'est sacré, les crimes qui le conservent sont donnés pour ce qu'ils sont : des crimes, et le problème d'un pouvoir propre est vraiment posé.

Avec les politiques juridiques, on trouve toujours, en creu­ sant sous les « valeurs », la crasse et le sang.

Avec Machiavel, c'est tout le contraire : le sang et la crasse sont au-dehors, bien en vue, et peut-être y a-t-il par-dessous un peu de vraie morale.

Le pacte social est signé dans la crainte.

« Pendant que les hommes s'efforcent de ne pas craindre, ils se mettent à se faire craindre d'autrui, et l'agression qu'ils repoussent d'eux-mêmes, ils la rejettent sur autrui, comme si, de toute nécessité, il fallait offenser ou être offensé ( 1).

» Tout pouvoir donc est offensant de nature, parce qu'il craint d'être offensé.

Celui qu'on appelle légitime n'est pas aimé plus que les autres : simplement, il a réussi à éviter la haine ou le mépris.

On le tolère, on le met au nombre des choses qui sont.

Cela lui dicte sa conduite.

Toujours entre le danger de se perdre par bonté et celui de se perdre par violence, s'il ne gouverne pas, s'il ne résout pas les problèmes avant que l'opinion ne s'en soit saisie, il a cessé d'être, par mépris, -mais s'il veut user de violence nue, on le hait, et encore une fois il n'existe plus.

Son moyen propre sera donc de prévenir, de séduire, de circonvenir.

( 1) Le Prince, Cha p.

XVIII.. »

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