Machiavel

« NICOLAS MACHIAVEL (1469 - 1527) Machiavel, un des fondateurs de la théorie politique moderne, décrit les mécanismes les meilleurs pour s'emparer du pouvoir et le conserver.

Le prince, celui qui exerce le pouvoir réel, devient objet de l'analyse politique, dégagée, par le penseur italien, des connotations théologiques de la période médiévale. © BIOGRAPHIE Nicolas Machiavel, né à Florence dans une famille de petite noblesse, vit dans une Italie déchirée par les conflits entre cités et principautés.

La république est proclamée à Florence et Machiavel devient, en 1498, secrétaire du gouvernement républicain de cette ville.

Il remplit de nombreuses missions diplomatiques, auprès de César Borgia en particulier.

Mais, en 1512, les Médicis reviennent au pouvoir.

Machiavel entre en disgrâce et doit s'exiler, après avoir été emprisonné.

Il va écrire Le Prince (1513), fruit de ses loisirs forcés et de son expérience.

Cet ouvrage posthume ne sera publié qu'en 1532.

Après un bref retour à la vie politique, en 1526, il est de nouveau écarté des fonctions officielles et meurt peu après. © LES ŒUVRES IMPORTANTES Le Prince (1513, paru en 1532) Discours sur la première décade de Tite-Live (1513-1520, paru en 1531) L'Art militaire.

De re militari (1521) © CONCEPTS ET TERMES ESSENTIELS État: défini, au sens moderne, comme institution du pouvoir souverain, comme puissance souveraine. Fortune: ensemble de circonstances complexes et mobiles, devant lesquelles l'homme est impuissant s'il n'utilise pas, au bon moment, le bon moyen : l'occasion propice à l'initiative audacieuse. Prince: souverain, celui qui exerce le pouvoir réel. Ruse: procédé habite pour abuser, forme la plus efficace de la force, par laquelle le prince conserve le pouvoir. Virtù (à ne pas confondre avec la vertu au sens traditionnel du terme, les qualités du sage) : désigne l'énergie dans La conception et la rapidité dans l'exécution, la résolution et la ruse, le « génie politique » en quelque sorte.

C'est l'art de choisir les moyens en fonction de la fortune et de dominer ainsi les circonstances. LA PENSÉE DE MACHIAVEL Machiavel opère une rupture en faisant de l'État une réalité étrangère au sacré.

Il découvre la spécificité du politique et du pouvoir, qu'il décrit comme des institutions purement humaines.

En analysant l'exercice réel du pouvoir politique, en se demandant comment le prince peut prendre le pouvoir et le conserver, il a posé le grand problème politique moderne. 1) Les mécanismes du pouvoir Machiavel n'a pas bonne réputation ! Nous parlons aujourd'hui fréquemment de « machiavélisme », de gouvernant « machiavélique », ce qui, dans le langage courant, signifie rusé et perfide.

Le machiavélisme, pour sa part, désigne l'attitude de celui qui, pour parvenir à ses fins, recourt à la ruse.

Machiavel n'a, en réalité, jamais conseillé le machiavélisme.

Il s'est borné à analyser les mécanismes du pouvoir et les conditions de son exercice.

Il décrit les jeux souvent cruels du pouvoir et met au jour la pratique quotidienne des gouvernants.

S'il veut survivre, le prince doit apprendre à être réaliste et aussi méchant que ses adversaires. 2) Machiavel et l'idée de l'État Mais Machiavel est aussi un penseur moderne parce qu'il a théorisé l'État.

La détresse politique, la confusion, la violence sont, à la Renaissance, au coeur même de la vie italienne.

L'Italie n'est pas unifiée et reste, en ce temps, divisée entre de multiples cités qui se font la guerre.

Partout la violence, partout la division.

Comment remédier à ce désastre? Par l'État, que Machiavel va prendre comme objet central de sa réflexion.

Créateur du terme État, il l'utilise dans sa signification moderne et le définit comme institution du pouvoir souverain. Quant au prince, il incarne l'État et assure ainsi l'unité de la société.

La fondation de l'Etat par le prince maintient l'État dans la durée et lui confère la pérennité. 3) Conclusion. »