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MACHIAVEL

Publié le 15/05/2020

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« MACHIAVEL Ce penseur politique qui réfléchit sur la psychologie et la morale de l'homme d'État reste en marge du mouvement dela Renaissance et de la Réforme.

Pourtant il est très nécessaire de l'étudier quand on veut fixer les débuts de lapensée moderne.

Avec lui, en effet, la politique devient une psychologie expérimentale.

Machiavel, dit Gioberti, est «le Galilée de la Politique ».

Il s'agit pour Machiavel de dégager à partir des faits des lois objectives — les lois del'action politique réellement efficace : Nous sommes loin, ici, note Jankélévitch, du « simplisme grandiose etgéométrique de la République platonicienne ».

Il s'agit non de déduire d'un système a priori la meilleure forme degouvernement mais d'étudier les faits tels qu'ils sont : « Ce qui est essentiellement moderne chez Machiavel c'est unsentiment aigu de la complexité du réel ». Les faits étudiés sont ceux de l'histoire romaine tels que Tite-Live les rapporte (voilà le rôle de la culture antique etsi l'on veut l'humanisme politique à côté de l'humanisme littéraire).

Les faits sont surtout ceux de l'expériencepersonnelle de Machiavel : Machiavel, né à Florence le 3 mai 1469, dès l'âge de 25 ans s'intéresse à la politique.

Ilest dans l'opposition au moment où Savonarole gouverne Florence (1494-1498).

En 1498, sous le régime duprésident, du « gonfalonnier » Soderini, il devient secrétaire à la 2e chancellerie : c'est une sorte de chef de cabinetchargé de toutes sortes de missions diplomatiques.

En 1512 la chute de Soderini entraîne le retour au pouvoir desMédicis (que Savonarole avait naguère expulsés).

Machiavel est en disgrâce.

Impliqué dans une conspiration il subiramême la torture de l'estrapade.

On lui permet cependant de se retirer à San Casciano, près de Florence ; c'est danscette retraite qu'il écrit son Discours sur la Première décade de Tite-Live (publié en 1520).

Il interrompt ce travailpour écrire Le Prince dès 1513, ouvrage destiné à le réhabiliter auprès des maîtres de l'heure puisqu'il est dédié aujeune Julien de Médicis qui attend de son oncle, le pape Médicis Léon XIe gouvernement de quelque principauté.C'est à la demande du Cardinal Jules de Médicis (futur Clément VII) que Machiavel écrira encore une histoire deFlorence.

Il meurt en 1527. Machiavel sera mis à l'Index par le Concile de Trente et sera voué désormais à l'exécration des purs moralistes.

Il n'ajamais écrit la phrase par laquelle on résume sa doctrine « La fin justifie les moyens », mais telle est bien, semble-t-il sa pensée : dans le Prince il ose faire l'éloge de l'impitoyable César Borgia : Celui-ci après avoir conquis la Romagnetrouve un pays « plein de larcins, de brigandages et toutes sortes d'autres méchancetés ».

Pour remettre le pays «en tranquillité et union » il confie le pouvoir à « Messire Rémy d'Orque, homme cruel et expéditif » qui par unetyrannie inflexible, met effectivement un terme à l'anarchie et se fait partout détester.

Il ne reste plus à Borgia,pour rétablir sa popularité, que de supprimer son ministre ! « Il le fit un beau matin à Cesena mettre en deuxmorceaux, au milieu de la place, avec un billot de bois et un couteau sanglant près de lui.

La férocité de cespectacle fit tout le peuple demeurer en même temps satisfait et stupide.

» La leçon de Machiavel est ici bien claire: Le Prince ne doit reculer ni devant la cruauté, ni devant la fourberie pour faire régner l'ordre public.

Prêcherouvertement l'hypocrisie, cependant n'est pas être hypocrite.

C'est être cynique — exactement le contraire del'hypocrisie.

Machiavel lève le masque et vend la mèche.

En ce sens on pourrait parler d'un antimachiavélisme deMachiavel.

Et lorsque Frédéric II dont les méthodes de gouvernement ne furent pas toujours innocentes joue lavertu offensée et écrit son Anti-Machiavel, il est sans doute beaucoup plus « machiavélique » au sens désormaisconsacré par l'usage que Machiavel lui-même.

D'où l'interprétation que certains penseurs politiques et historiens, deJean-Jacques Rousseau à Alberico Gentile, ont donné du « Prince » de Machiavel.

Machiavel n'approuve nullementmais condamne les maximes exécrables de César Borgia : En les offrant avec le sourire aux Médicis revenus à la têtede Florence il leur propose en toute clarté l'image limpide et intolérable des procédés qui sont les leurs et ceux detous les tyrans qui leur ressemblent (un peu comme Swift conseillait aux Irlandais affamés de manger leurs enfantspour ne pas troubler le repos des honnêtes propriétaires anglais!).

Machiavel, dit Rousseau (Contrat social, Livre III,Chapitre VI) « était un honnête homme et un bon citoyen...

le choix seul de son exécrable héros manifeste assezson intention secrète...

La cour de Rome a sévèrement défendu son livre ; je le crois bien, c'est elle qu'il dépeint leplus clairement ».

Bref, sous couleur de justifier la tyrannie, Machiavel, en révélant ses procédés chercherait toutsimplement à les déconsidérer : « En feignant de donner des leçons aux Rois, il en a donné de grandes aux peuples.Le Prince de Machiavel est le livre des Républicains ». Ce qui accrédite parfois cette thèse c'est l'opposition entre le Prince et certaines pages du Discours sur la PremièreDécade de Tite-Live (l'opposition de ces deux ouvrages, écrits à la même époque ne pouvant s'expliquer par uneévolution de la pensée de Machiavel).

Tandis que dans le Prince le pouvoir personnel du tyran est justifié jusquedans ses démarches les plus immorales, dans le Discours sur Tite-Live Machiavel condamne l'oppression et réclamela liberté des peuples.

Ne fait-il pas l'éloge des hommes d'État et des chefs de guerre qui surent se montrergénéreux, loyaux, et de mœurs irréprochables ? « Combien peut être plus efficace qu'un geste de violence féroce,un geste humain et charitable ! » En fait il ne faudrait pas exagérer l'opposition des deux ouvrages.

Certes, lesconclusions du Discours sont plus nuancées que celles du Prince.

Mais la doctrine du Prince se retrouve dans leDiscours.

Évoquant dans le Discours la chute du gonfalonnier Soderini (dont Machiavel avait été précisément lesecrétaire) il dit que « ses scrupules étaient ceux d'un homme honnête et bon » Mais il ajoute « Soderini se flattaitde triompher de la rage des jaloux sans provoquer esclandres, violences, ni révolutions.

Il ignorait que le tempsn'attend pas, que la bonté est impuissante, la fortune inconstante, la méchanceté insatiable ».

La vérité est que leseul problème posé par Machiavel est celui de l'efficacité politique.

Si les solutions — sans être vraiment opposées— ne sont pas tout à fait les mêmes dans le Prince et dans les Discours c'est que la technique de gouvernement estquelque peu différente sous un régime monarchique et sous un régime républicain.

Voulez-vous instaurer unerépublique dans un pays où il y a beaucoup de seigneurs féodaux ? Vous n'y réussirez pas sans les supprimer tous.Êtes-vous en revanche candidat à la monarchie ? Il vous faut alors tirer du peuple une caste de gentilhommes «. »

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