Macédoine (1993-1994)

« Macédoine (1993-1994) La Macédoine, qui s'est proclamée indépendante en septembre 1991, n'a été admise aux Nations unies que le 8 avril 1993 et sous le nom provisoire de FYROM ("Former Yugoslav Republic of Macedonia"; "ex-République yougoslave de Macédoine"), situation imputable à l'opposition de la Grèce qui l'accuse d'usurper son patrimoine historique en se parant du nom de "Macédoine" et en arborant sur son drapeau un symbole antique, le soleil de Vergina. Le gouvernement grec d'Andréas Papandréou, revenu au pouvoir en octobre 1993, a interrompu les négociations sur le nom et le drapeau, et fermé, en janvier 1994, le port de Salonique au trafic vers la Macédoine, contrevenant ainsi aux dispositions du traité de Maastricht sur le commerce et encourant les critiques des autres membres de l'Union européenne dont, en 1994, la Grèce assumait justement la Présidence. Menacée d'asphyxie économique, la Macédoine s'approvisionne, par des routes difficiles, via la Bulgarie et l'Albanie.

Un accord conclu avec ces deux États ainsi que l'Italie et la Turquie devrait permettre son désenclavement par l'équipement d'un axe routier et ferroviaire moderne Durrës-Skopje-Sofia-Istanbul. Au conflit avec la Grèce s'ajoutent des tensions avec la Serbie et, épisodiquement, avec l'Albanie, l'ensemble créant un climat d'insécurité vivement ressenti par la population.

Le remplacement, en août 1993, des "casques bleus" scandinaves affectés à la surveillance de la frontière nord par des soldats américains a témoigné du souci de Washington d'éviter une déstabilisation de la région. La participation des Albanais de Macédoine à la vie politique du pays n'écarte pas totalement la crainte de menées séparatistes ou d'initiatives incontrôlées de cette communauté en faveur des Albanais du Kosovo (trafic d'armes et organisation de milices).. »