Ma bohème Rimbaud
Publié le 15/06/2025
Extrait du document
«
Texte 4 Ma Bohème d’Arthur Rimbaud
INTRODUCTION
[Présenter le contexte] Au XIXe siècle, l’écriture poétique se renouvelle,
notamment sous l’impulsion des romantiques et de Baudelaire.
Adolescent
révolté et fugueur, grand admirateur de Baudelaire, Rimbaud compose ses
premiers poèmes à quinze ans et remet en cause les codes et traditions
du genre.
Ses Cahiers de Douai portent la trace des multiples fugues
auxquelles l’adolescent s’est livré.
[Situer le texte] « Ma Bohême », écrit
en 1870, fait partie de ces textes.
Rimbaud y évoque la vie de
« bohème » qui a pu être la sienne lors de ses fugues de Charleville vers
Paris ou la Belgique.
Ce sonnet, sous-titré « Fantaisie », raconte l’errance
exaltée du jeune poète.
C’est un poème à la fois autobiographique et
rêvé.
[En dégager l’enjeu] Comment, à travers cet éloge enthousiaste et
amusé d’une vie d’errance et de liberté, Rimbaud livre-t-il sa
vision du monde et de la poésie ?
Lecture orale du texte
Faire une lecture expressive
Respectez la variation rythmique des vers : Rimbaud déstructure les vers
classiques du sonnet et crée des effets d’élan grâce à des rejets (v.
7) ou des
enjambements (la dernière phrase du second quatrain se poursuit dans les
tercets).
Montrez que le lyrisme du poème se mêle à la dérision : marquez en particulier
l’humour du vers 4.
[Annonce du plan] Nous pouvons distinguer 2 mouvements dans ce
texte.
V1 à V8 : Le bonheur de l’errance
Puis du V9 au V14 : Une contemplation inspirante.
1.
Le bonheur de l’errance
Le titre du poème renvoie à une vie en marge de la société, pauvre mais
insouciante, sans souci du lendemain.
Étymologiquement, le terme
« Fantaisie », figurant en sous-titre, désigne une œuvre de l’imagination, ce
1
Texte 4 Ma Bohème d’Arthur Rimbaud
que confirme bien la suite du poème, caractérisé par sa liberté de création ;
ce poème s’écartant effectivement des règles traditionnelles du sonnet.
Les nombreuses occurrences du pronom « je » sont l’indice lyrique
d’un ancrage autobiographique.
L’imparfait domine pour exprimer des actions
passées, étirées dans le temps.
Le poème s’ouvre sur un verbe de mouvement : « Je m’en allais », le vers 3
reprenant en écho cette errance sans but précis : « J’allais sous le ciel ».
Le
poète se livre au pur plaisir du vagabondage.
L’allusion prosaïque aux « poches crevées » (v.
1) témoigne d’une certaine
pauvreté.
Le vers 2 évoque avec humour un « paletot » devenu « idéal »,
comme si l’errance transfigurait les objets les plus dérisoires.
Le manteau du
poète est si usé qu’il n’a pas plus de consistance qu’une idée, devenant
presque impalpable.
La mention du « ciel » (v.
3) ouvre les horizons du poète qui apostrophe
lyriquement la « Muse », tutoyée, dont il se dit avec humour le « féal », le
serviteur dévoué, jouant ainsi avec les clichés romantiques dans le sillage de
l’amour courtois.
Solitaire, le poète choisit donc la poésie comme seule
compagne de route – nous verrons plus tard que la poésie envahit
progressivement son univers : « rimes » (v.
7), « rimant » (v.
12), « lyres » (v.
13),
« pied » (v.
14).
Le vers 4 constitue une véritable rupture dans le sonnet, marquée par les
interjections exclamatives familières qui créent un rythme saccadé : « Oh ! là !
là ! ».
Elles font entendre l’enthousiasme naïf du jeune poète, porté par
l’allusion aux « amours » exaltantes.
Rimbaud suggère ainsi son attrait pour
l’imaginaire et le monde immatériel (« idéal », « rêvées »), mais, avec recul, il
se moque aussi de ce qu’il a été et tourne en dérision la poésie romantique.
Le deuxième quatrain joue ironiquement du contraste entre les hautes
aspirations du poète et le dénuement de la vie de bohème : « Mon unique
culotte avait un large trou ».
Cette trivialité reflète le refus rimbaldien du
matérialisme petit-bourgeois et son désir de liberté, indispensable à la
création poétique.
Des tirets modulent le rythme, ouvrant une parenthèse enchantée : au vers 6,
le poète se transforme en personnage de conte, « Petit-Poucet rêveur » qui
sème, non pas des cailloux, mais « des rimes » – terme qui fait l’objet
d’un rejet (v.
7) qui le met en valeur.
La liberté apparaît comme nécessaire à la
création poétique.
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Texte 4 Ma Bohème d’Arthur Rimbaud
A NOTER
Rimbaud compose son sonnet en jouant avec les règles de la poésie
traditionnelle : dans un alexandrin classique, la césure se trouve après la
6E syllabe (césure dite à l’hémistiche).
Ici, le poète ne respecte pas cette
césure et varie le rythme.
Le....
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