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M. Tournier, Le Vol du vampire, 1981.

Publié le 02/07/2020

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« Dans un premier temps, le candidat fera de ce texte un résumé ou une analyse (à indiquer sur la copie). Dans un second temps, le candidat choisira un problème étudié ou abordé dans le texte auquel il attache un intérêt particulier; il en précisera les données et exposera en les justifiant ses propres vues sur la question (ce second exercice sera précédé du titre : «Discussion»). Sans doute nombre d'écrivains écrivent comme ils respirent, comme l'abeille fait son miel, accomplissant ainsi une fonction qui leur est naturelle et qui est probablement nécessaire à leur équilibre. A ceux-là, le lecteur n'apparaît nullement comme le destinataire obligé de leur écrit, et même, à la limite, la notion de publication peut leur être étrangère. Ils forment une famille — de Montaigne à Marcel Jouhandeau — dont l'œuvre s'accommoderait, semble-t-il, au risque de disparaître à tout jamais, de l'obscurité d'un tiroir ou du secret d'un coffre-fort. Paul Valéry défend dans Monsieur Teste l'idée selon laquelle les hommes célèbres — écrivains, mais aussi musiciens, peintres, mathématiciens — sont, par cela seul qu'ils sont connus, des génies de second ordre, les autres, les vrais, n'ayant pas commis la faute originelle de se divulguer et préférant « mourir sans avouer». Peut-être. Il n'empêche que si nous pouvons citer Montaigne et Jouhandeau, c'est précisément parce qu'ils ont publié et sont entrés ainsi — de mauvais gré peut-être, et comme de biais, voire à reculons — dans l'autre catégorie, celle des écrivains qui écrivent pour publier, et qui ressemblent à des artisans en chambre. Car ils fabriquent très délibérément un objet manufacturé — en règle générale en effet, ils écrivent d'abord à la main —, conçu pour un certain public et destiné à être mis en vente sous un aspect étudié — ils conçoivent eux-mêmes la couverture du livre avec titre, illustration et textes de rabats de jaquette — , à une date convenable — car on ne lance pas un recueil de contes de Noël en juillet. Il faut se garder de les mépriser. De l'artisan, ils possèdent l'honnêteté et la conscience professionnelles. Pour moi, je me réclame sans honte de cette famille. Si je savais ne pouvoir être publié, je n'écrirais rien. Et il est indispensable à la qualité de mon sommeil que le livre que je donne soit une bonne et loyale marchandise. Mon acheteur ne doit en aucun cas avoir à regretter l'argent qu'il a sacrifié à son achat. Un jour pourtant, j'ai reçu dans un paquet un exemplaire déchiré en morceaux de mon roman Les Météores. Une lettre jointe m'expliquait en substance : « J'ai acheté votre livre sur la foi d'une publicité. Dès les premières pages, j'ai été écœuré. Cinquante francs de fichus!» Il est regrettable que ce genre de lettre soit presque toujours anonyme. Que craignent-ils donc, ces clients mécontents? J'aurais bien volontiers remboursé à ce monsieur ses cinquante francs fichus... Oui, la vocation naturelle, irrépressible, du livre est centrifuge. Il est fait pour être publié, diffusé, lancé, acheté, lu. La fameuse tour d'ivoire de l'écrivain est en vérité une tour de lancement. On en revient toujours au lecteur, comme à l'indispensable collaborateur de l'écrivain. Un livre n'a pas un auteur, mais un nombre indéfini d'auteurs. Car à celui qui l'a écrit s'ajoutent de plein droit dans l'acte créateur l'ensemble de ceux qui l'ont lu, le lisent ou le liront. Un livre écrit, mais non lu, n'existe pas pleinement. Il ne possède qu’une demi-existence. C'est une virtualité, un être exsangue, vide, malheureux qui s'épuise dans un appel à l'aide pour exister. L'écrivain le sait, et lorsqu'il publie un livre, il lâche dans la foule anonyme des hommes et des femmes une nuée d'oiseaux de papier, des vampires secs, assoiffés de sang, qui se répandent au hasard en quête de lecteurs. A peine un livre s'est-il abattu sur un lecteur qu'il se gonfle de sa chaleur et de ses rêves. Il fleurit, s'épanouit, devient enfin ce qu'il est : un monde imaginaire foisonnant, où se mêlent indistinctement — comme sur le visage d'un enfant les traits de son père et de sa mère — les intentions de l'écrivain et les fantasmes du lecteur. M. Tournier, Le Vol du vampire, 1981. ...»

« 1 / 2 Dans un premier temps, le candidat fera de ce texte un résu mé ou une analyse (à indiquer sur la copie).

Dans un second temps, le candidat choisira un problème étudié ou abordé dans le texte auquel il attache un intérêt particulier; il en précisera les données et exposera en les justifiant ses propres vues sur la question (ce second exercice sera précédé du titre : «Disc ussion»).

Sans doute nombre d'écrivains écrivent comme ils respirent, comme l'abeille fait son miel, accomplissant ainsi une fonction qui leur est natu­ relle et qui est probable ment nécessaire à leur équilibre.

A ceux-là, le lec­ teur n'apparaît nullement comme le destinataire obligé de leur écrit, et même, à la limite, la notion de publication peut leur être étrangère.

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