Lorenzaccio

« Lorenzaccio fut interprété pour la première fois en 1896 par la légendaire Sarah Bernhardt.

Par la suite, le rôle fut toujours confié à une femme, et il fallut attendre la mise en scène de Jean Vilar en 1952 pour qu'il soit interprété par un homme en la personne de Gérard Philipe.

Dessins d'Albert Marciano ALFRED DE USSET Lorenzaccio Un idéal philanthropique L orenzo de Médicis, jeune Florentin de vingt ans, fervent admirateur de Brutus, n'a qu'une idée en tête : supprimer son cousin, le duc Alexandre de Médicis, qui règne de façon tyrannique sur Florence, afin de restaurer la république et de régénérer l'humanité.

Pour parvenir à ses fins, il entre dans l'entourage d'Alexandre, devenant son familier puis son entremetteur.

Lorenzo sombre dans la débauche la plus totale alors qu'il était auparavant « pur comme un lis ».

Il participe aux orgies du duc, sanctifie ses crimes.

Lorenzo devient alors« Lorenzaccio », appelé ainsi avec mépris par les Florentins : Lorenzaccio le lâche, le corrompu, le vil.

Il va de déchéances en déchéances, jusqu'au moment où le duc s'éprend de Catherine Ginori, tante de Lorenzo.

Ce dernier attire alors Alexandre dans sa maison et lui plonge son épée dans la poitrine après lui avoir subtilisé par ruse sa cotte de mailles.

Réfugié à Venise, car sa tête est mise à prix, Lorenzo succombe, assassiné à son tour.

Joyau du théâtre romantique V éritable chef-d'œuvre, Lorenzaccio fut composé par Alfred de Musset à l'âge de vingt-quatre ans.

Son théâtre apparaît avec le recul comme le plus riche et le plus vivant du XIX< siècle, notamment grâce à la part faite à l'imagination et au rêve.

L'idée de ce drame fut conçue à Florence devant les palais des Médicis et des Strozzi en janvier 1834, d'après des faits historiques précis: l'Italie de la Renaissance, dominée par deux puis­ sances, celle du pape soutenue par Charles Quint et celle de François rer, où Florence, gouvernée par les Médicis, occupe une place particulière.

Musset dénature et re­ pense l'histoire .

Il accentue les caractères, impose son style à ses personnages en prêtant sa sen­ sibilité à Lorenzo.

Derrière Lorenzo se cache en effet Musset, regrettant sa pureté à jamais perdue, prenant parti contre la royauté pour un régime républicain, refusant le monde médiocre auquel il appartient.

Lorenzaccio fut refusé par la censure impériale, qui voyait dans l'assassinat d'un souverain par un membre de sa famille un danger à ne pas montrer au public.

XIX' ' SIE('l.E Unjeune républicain vertueux devient le compagnon de débauche du tyran qu'il veut assassiner.

« Que voulez-vous que fasse la jeunesse sous un gouvernement comme le nôtre ? ( ...

) Le pape et l'empereur sont accouchés d'un bâtard qui a droit de vie et de mort sur nos enfants, et qui ne pourrait pas nommer sa mère.

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(Un bourgeois). »