Extrait de l'acte II, scène 4: commentaire - Lorenzaccio de Musset

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C'est une idée juste et belle de la part de Musset d'avoir attribué à la mère de son héros l'intuition prémonitoire que l'ancien Lorenzo n'est pas mort. Marie Soderini, comme la Vierge Marie (la similitude des prénoms n'est pas fortuite), est la première « croyante » en la destinée de son fils, parce qu'elle le connaît plus intimement que personne. D'autre part, pour les romantiques (pour Gérard de Nerval, en particulier), c'est dans l'enfance que réside la clé de l'épanouissement spirituel de l'homme : est authentique celui qui a gardé en lui l'esprit d'enfance. Notons aussi que Marie emploie le mot ambigu de « rêve » (I. 1) quand elle s'adresse à Lorenzo; ceci montre qu'elle entend, sous son récit, faire part à Lorenzo de son désir profond, subconscient, le concernant : elle a « rêvé » (au sens de « souhaiter idéalement ») que la qualité de son être réapparaisse.