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L'inconscience peut-il être un alibi

Publié le 04/11/2023

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« L'inconscient peut-il être un alibi ? Analyse du sujet Inconscient ⎯ Inconscient (adjectif), ce qui est privé de conscience ou ce qui n’entre pas dans le champ de la conscience. ⎯ Au sens moral, l'inconscience est un manque de jugement.

Une déficience de la capacité de distinguer le bien et le mal ou d'évaluer les conséquences d'un acte. ⎯ L'inconscient au sens psychanalytique (Freud) : une instance du psychisme humain dominé par le principe de plaisir. Peut : Ici, la possibilité au sens de la légitimité : avons-nous le droit ? Alibi : excuse, quelque chose qui disculpe.

La notion d’alibi est donc étroitement liée à celle de responsabilité. Problématique Si l'inconscient est une force obscure qui nous dépasse et qui détermine notre comportement, il semblerait qu’il est possible de l’invoquer pour nous disculper ? Mais l'inconscient est-il une excuse valable ? Le sujet, par définition, ne sait- il pas toujours ce qu'il fait et ne choisit-il pas toujours de faire ce qu'il fait, sinon est-ce encore un sujet, une personne ? Pourtant, l'inconscient semble pouvoir expliquer ce que le conscient ne parvient pas à comprendre, mais, est-ce pour autant que le sujet peut se référer à l'inconscient pour justifier un choix, et échapper à sa conscience morale ou au tribunal des hommes ? INTRODUCTION : Pour se disculper et, même parfois, pour diminuer la souffrance qu'on a pu faire à autrui, on s’excuse en ajoutant qu'on ne l'a pas fait exprès.

En effet, l'absence d'intention consciente semble pouvoir diminuer la faute aux yeux de l'un et de l'autre.

Mais l'inconscient peut-il être une excuse ? Le sujet, par définition, ne sait- il pas toujours ce qu'il fait et ne choisit-il pas toujours de faire ce qu'il fait, sinon est-ce encore un sujet, une personne ? Pourtant, l'inconscient semble pouvoir expliquer ce que le conscient ne parvient pas à comprendre, mais, est-ce pour autant que le sujet peut se référer à l'inconscient pour justifier un choix, et échapper à sa conscience morale ou au tribunal des hommes ? Après avoir montré que l'inconscient permet d'expliquer certains de nos choix, de les comprendre en profondeur, nous allons voir si cela suffit pour justifier les actes du sujet et notamment ceux considérés comme répréhensibles. DEVELOPPEMENT Traditionnellement, l’humain est considéré comme un sujet conscient et doué de raison, qui sait ce qu'il fait, et qui peut se reconnaitre comme l'auteur et donc le responsable tant aux yeux de sa conscience morale, qu’aux yeux des hommes.

On peut le considérer comme libre, capable de choisir entre plusieurs possibles, puisqu'il est capable de concevoir ces possibles et de trancher.

En ce sens, il ne peut arguer de l'inconscient pour s'excuser, c'est lui qui a agi, il sait ce qu'il a fait, il sait qu'il aurait pu agir autrement, et il sait que c'est mal.

Il peut d'autant moins mettre son comportement sur le compte de déterminations non conscientes. Cependant, la découverte de l'inconscient a eu pour conséquence de remettre en question la maîtrise du sujet sur lui-même, ses actes, ses sentiments et ses pensées.

En effet, d’après Freud, le père de la psychanalyse, qui a découvert l’existence de l’inconscient, tout être humain refoule dans l'inconscient les désirs que sa partie consciente refuse de tolérer.

Ces désirs reviennent ensuite hanter le patient, influant donc sur les pensées, l’état d’esprit et même sur les actes de celui-ci.

" Le moi n'est pas maître dans sa propre maison» dit Freud. L’hypothèse de l’inconscient semble donc m'enlever toute responsabilité en m'enlevant toute liberté, donc toute moralité.

Ainsi que le reconnaît le Code pénal : "Il n'y a ni crime ni délit lorsque le prévenu était en état de démence au temps de l'action [...] ou lorsqu'il a été contraint par une force à laquelle il n'a pu résister". On peut, alors, craindre que l'inconscient ne devienne ou ne soit qu'une excuse pour échapper à ses responsabilités morales ou juridiques.

On considérera ici qu’un acte ou une pensée est excusé à compter du moment où il sera considéré par nous-mêmes ou par la société que cet acte ou cette pensée est advenu sans qu’il ait été possible d’exercer sur lui un contrôle conscient.

Ainsi, ne serait jamais de la faute du sujet, ses choix, étant toujours déterminés par quelque chose qui lui échappe et qui est plus fort que lui.

Par exemple, Il arrive parfois que la partie consciente, lorsqu’elle est exprimée oralement, subisse une modification phonétiquement légère, mais lourde de conséquence quant au sens de la phrase.

Ces modifications, distinctes de tout problème physique, sont des actions directes de l’inconscient dans des actes consciemment exécutés, et sont appelés lapsus. Les actes ainsi pilotés par l’inconscient échappent totalement au contrôle de la partie consciente.

Il apparaît assez logique de considérer l’inconscient comme une excuse à ces cas de figure. De plus, l’inconscient est une partie de notre esprit qu’il est a priori impossible de ne pas posséder.

Or, puisqu’il apparaît que celui-ci peut intervenir dans nos actes et nos pensées, dans les deux cas de manière insidieuse et insensible, il est forcé qu’il soit ainsi capable d’intervenir chez absolument tout le monde.

Or ce que chacun fait, à défaut de l’excuser, il faut bien le tolérer et l’accepter, surtout lorsqu’il apparaît qu’il est impossible de ne pas le faire.

De fait, à défaut de permettre à la société d’excuser certaines de nos pensées, cela permet de nous excuser nous-mêmes d’avoir eu ces pensées, puisque tout un chacun a forcément les mêmes à un moment ou à un autre. Cependant, il reste impossible d’excuser toutes les actions et pensées, mêmes menées par ou sous l’impulsion de l’inconscient. Comme nous l’avons vu précédemment, tout être humain possède un inconscient, et tout être humain peut être, dans une mesure plus ou moins grande, influencé par celui-ci.

De ce fait, il est impossible à qui que ce soit d’agir de manière consciente indépendamment de son inconscient.

Donc tout acte ou pensée devrait en théorie être excusable, puisqu’il est impossible d’exercer.... »

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