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L'homme est-il responsable de son histoire ?

Publié le 15/05/2020

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« À considérer la succession des époques historiques et leur cortège de guerres, de dévastations, de trahisons puisde réconciliations, on peut douter que l'histoire soit autre chose qu'un chaos sans aucun sens.

L'écrivain Paul Valéryle dit sur un ton définitif : « L'histoire justifie ce que l'on veut.

Elle n'enseigne rigoureusement rien, car elle contienttout, et donne des exemples de tout.

» De par son caractère englobant et universel, l'histoire serait doncpourvoyeuse des plus grands crimes et des plus belles réussites, individuelles ou collectives, des plus grands espoirscomme des désespoirs les plus profonds.Mais, contenant tout et son contraire, l'histoire apparaît dès lors comme un devenir indéterminé et contingent dontle cours s'orienterait selon la bonne ou la mauvaise volonté des hommes.

Il s'agirait alors, pour que l'histoire ait unsens, que les hommes le veulent et qu'ils entreprennent collectivement de lui en donner un.

N'est-ce pas d'ailleurs lameilleure façon, pour un individu, de donner sens à son histoire : se fixer un but (une finalité) et mettre en oeuvreles moyens qu'il exige (en termes de travail...) ?Concevoir le sens de l'histoire de cette façon revient à promouvoir la liberté de l'homme dans l'histoire.

Si l'hommeest un être historique à la différence d'une quelconque espèce animale dont on peut bien dire qu'elle connaît uneévolution (notamment biologique et d'adaptation à son milieu) mais pas véritablement d'histoire (l'existence deslions, par exemple, est à peu près la même depuis qu'il y a des lions, ce qui n'est pas le cas de l'homme), alors il estresponsable de son histoire. Un flou semble être laissé en première instance sur l'histoire dont proprement il s'agit.

Est-ce l'histoire propre, lepassé de l'homme sur lequel il s'agit de mener la réflexion, c'est-à-dire sur son passé personnel, la trame qu'à lui seulil produit à chaque instant que ce soit par volonté libre ou par accident? Ou s'agit-il encore de l'histoire globale de larégion du monde dans laquelle il s'insère, ou, d'une manière encore plus étendue, l'histoire du monde qui s'élance del'invention de l'écriture jusqu'à sa propre existence contemporaine? L'adjectif possessif « son » – il s'agit dans lesujet de parler de « son » histoire – pourrait nous orienter vers cette mienneté , soit l'histoire marquée irrémédiablement du sceau d'un sujet particulier.

Il s'agirait de mon histoire propre, la mienne précisément dont jeserai responsable, c'est-à-dire dont je devrai répondre (l'étymologie du terme responsabilité nous orientons vers le latin re-spondeo qui signifie répondre , répondre de ).

Notons que pour répondre de quelque chose, encore me faut-il connaître cette chose, c'est-à-dire être rattaché à la série des choses sur lesquelles je dois me prononcer.D'ailleurs, le terme grec I στορια signifie recherche , information , soit connaissance , c'est-à-dire « relation de ce qu'on sait ».

Je répond ainsi de ce que je sais de moi, de ce qui m'est arrivé, de mon aventure .

Ce dernier terme est important puisque, si l'histoire peut renvoyer à la mémoire, soit proprement à ce qui est arrivé, on remarquera quecette notion ne fait pas exclusivement la promotion du passé.

En effet, on peut ainsi dire: « je suis impliqué dans une sale histoire », soit une histoire qui se vit au présent, une série d'évènements qui se tiennent entre eux et s'articulent autours de ma subjectivité propre.

Cependant, on remarquera que la notion d'histoire, même dans ce casprésent ne peut être entièrement rabattue du côté de la subjectivité, sans faire de celle-ci un empire dans unempire.

De toute évidence, le sujet est imbriqué voire impliqué dans un cours plus vaste, celui de l'histoire globale,de la région où il se situe jusqu'au monde où il se tient.

L'homme est irrémédiablement plongé dans un monde oùl'autre fait figure d'horizon, ou plus exactement les autres, entendons les autres hommes qui participentmassivement à l'aventure du monde, modestement, de manière insignifiante, ou d'une manière plus marquée.

Il y aune co-implication entre ces deux trames (histoire personnelle et histoire globale) qui ne peuvent jamais êtreconçue comme extérieur l'une à l'autre.

Le destin globale s'alimente des tracés particuliers, tout comme l'aventurepersonnelle émerge dans les crêtes des vastes mouvements globaux.

La question étant alors de savoir s'il estpossible au sujet particulier de répondre de mouvements plus vastes qui gouvernent en partie et dessinent les reliefsde son chemin particulier? De toute évidence, aucun sujet n'est omniscient, capable d'une véritable com-préhensionradicale qui consisterait à faire sien le tout dans lequel il s'insère. Nietzsche: la morsure de l'histoireI.. »

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