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L'Estaque, vue du golfe de Marseillede Cézanne (analyse du tableau)

Publié le 15/05/2020

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« L'Estaque, vue du golfe de Marseille de Cézanne (analyse du tableau) L'Estaque au temps de Cézanne était un bourg très actif en raison de la présence d'une vingtaine de fabriques detuiles et de briques.

Situé à une dizaine de kilomètres du centre de Marseille, il apparaît aujourd'hui comme unfaubourg de la cité phocéenne.

Le premier séjour du peintre dans ce village, distant d'une trentaine de kilomètresseulement d'Aix-en-Provence, est attesté en 1864.

Il est fort probable cependant — comme l'affirme John Rewald —que la mère de l'artiste y louait depuis longtemps déjà, pendant l'été, une maison de pêcheurs.

Les eaux bleues dela Méditerranée constituaient une attraction forte pour le jeune Paul qui, à la fin de sa vie, déclare dans sesConfidences que la natation est son délassement préféré. Au moment des conflits les plus vifs avec sa famille, L'Estaque devient le refuge par excellence.

C'est là déjà queCézanne s'abrite en 1870-1871 pendant la guerre franco-prussienne, en compagnie d'Hortense Fiquet.

Il y réaliseses premières études sur le motif : un vertigineux paysage de neige et un effet du soir sur une crique.

En 1876, ilpeint des « marines » pour le collectionneur Victor Chocquet, « des toits rouges sur la mer bleue ».

Ce siteexceptionnel avec ses rochers surplombant la baie, l'immense miroir d'azur du golfe de Marseille et la végétationéternellement verte, l'enthousiasment : « Il y a des motifs qui demanderaient trois ou quatre mois de travail, qu'onpourrait trouver, car la végétation n'y change pas.

Ce sont des oliviers et des pins qui gardent toujours leursfeuilles.

» En 1883, il loue une petite maison avec jardin au quartier de Château-Bovis, près de la gare.

« J'ai ici debeaux points de vue, écrit-il à Zola.

[...] Au soleil couchant, en montant sur les hauteurs, on a le beau panorama dufond de Marseille et les îles, le tout enveloppé sur le soir d'un effet très décoratif.

» Jusqu'à la fin de la décennie, iltravaille sur cette vue du golfe de Marseille avec au premier plan le village de L'Estaque et ses cheminées d'usine,les montagnes qui bordent la baie et le grand arrondi de l'horizon où la mer rejoint le ciel.

Ce paysage grandioseinspire à son tour quelques lignes à Zola, un familier du site, dans sa nouvelle Naïs Micoulin : « Le pays est superbe.Des deux côtés du golfe, des bras de rochers s'avancent, tandis que les îles, au large, semblent barrer l'horizon ; etla mer n'est plus qu'un vaste bassin, un lac d'un bleu intense par les beaux temps.

[...] Et la côte part de Marseille,s'arrondit, se creuse en larges échancrures avant d'arriver à L'Estaque, bordées d'usines qui lâchent, par moments,de hauts panaches de fumée.

Lorsque le soleil est d'aplomb, la mer, presque noire, est comme endormie entre lesdeux promontoires de rochers, dont la blancheur se chauffe de jaune et de brun.

Les pins tachent de vert sombreles terres rougeâtres.

C'est un vaste tableau, un coin entrevu de l'Orient, s'enlevant dans la vibration aveuglante dujour.

» L'Estaque, vue du golfe de Marseille fut le premier tableau de Cézanne à entrer dans les collections publiquesfrançaises grâce au legs Caillebotte en 1894. L'installation en 1881-1885 d'une usine d'exploitation des minerais de Rio-Tinto dans le vallon de Rio correspond,semble-t-il, à l'éloignement de Cézanne, rebuté par le développement de l'industrie qui défigure le site.Contrairement aux impressionnistes qui s'intéressent à la modernité, il ne peint des cheminées d'usines que pourindiquer leur présence réelle dans le paysage, sans volonté de démonstration particulière sur la poésie de la viemoderne.

Il désapprouve cette métamorphose sauvage du paysage familier.

« Je me souviens parfaitement, écrit-ilen 1 902 à sa nièce, de l'Establon et des bords autrefois si pittoresques du rivage de l'Estaque.

Malheureusement,ce qu'on appelle le progrès n'est que l'invasion des bipèdes, qui n'ont de cesse qu'ils n'aient tout transformé enodieux quais avec des becs de gaz et — ce qui est pire encore — avec éclairage électrique.

En quel temps vivons-nous ! » Ce qui rebutait Cézanne sut trouver grâce aux yeux des artistes des générations suivantes.

Au début dusiècle, les Fauves et les cubistes, Derain, Dufy et Braque, plantèrent à leur tour leur chevalet sur les rivages del'Estaque.. »

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