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Les romans de Malraux sont-ils seulement des romans d'action ?

Publié le 09/12/2021

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« [Introduction] L'action est le moteur du roman traditionnel.

Peut-on dire pour autant que « les romans de Malraux sont [...]seulement des romans d'action ? » Il semble que La Voie royale, son second roman, ne puisse se réduire à cettedéfinition, même si l'un de ses personnages principaux est un aventurier.

Après avoir montré la façon dont l'actionapparaît dans le roman, nous verrons qu'il présente deux autres aspects tout à fait essentiels : tout d'abord soncaractère documentaire, et ensuite la réflexion personnelle qu'il développe. [Une action trépidante et périlleuse] Le roman possède bien des caractéristiques du roman d'action.

En premier lieu, les péripéties y sont nombreuses etdéfilent à un rythme rapide.

Les deux héros doivent surmonter tour à tour, et entre autres, les difficultés d'uneexpédition dans la jungle, et affronter la tribu d'un village moï.

Dans le chapitre II de la deuxième partie, Claude etPerken finissent par découvrir un temple où il reste des statues qu'ils convoitent ; dans ce passage, les péripétiesse succèdent, même si elles sont parfois infimes.

« Une pierre détachée tomba [...] ; Perken revint, une scie àmétaux et un bâton à la main [...] ; il attaqua le bloc, après l'avoir mouillé.

» Les actions qui vont permettre auxdeux hommes d'emporter les pierres qui les intéressent occupent encore les onze pages suivantes, jusqu'à la fin duchapitre.

La narration grossit et dilate ainsi intensément l'action.D'autre part, tous les poncifs du roman d'aventures sont présents.

Perken cherche de l'argent pour acheter desfusils et défendre une terre dont il s'est rendu maître.

Claude Vannée, le personnage principal, a plusieursmotivations : archéologique et financière.

Il projette également de ramener un Européen perdu en mission.

Il nemanquerait plus qu'un ingrédient à ces aventures, le sexe.

Il n'est pas absent du roman.

Au chapitre V de latroisième partie, Perken choisit une femme ; le narrateur fait alors une longue description érotique du corps de lafemme.

Enfin, l'action du roman est profondément ancrée dans l'exotisme.

Le récit suit en effet un itinéraire d'aborden mer, puis dans la forêt tropicale.

La jungle, les montagnes, les tribus indigènes sont le décor pittoresque del'aventure, et les descriptions sont longues et évocatrices. [Une évocation de la culture cambodgienne et « indochinoise »] Mais cet exotisme n'est pas gratuit ; il s'inscrit dans la ligne de la richesse documentaire d'un récit qui évoque uneculture cambodgienne et « indochinoise » en voie d'extinction.En fait, les paysages caractéristiques de ces régions de l'Asie ainsi que le climat sont aussi décrits par souci devérité.

Au premier chapitre de la troisième partie, une longue description évoque le paysage de la forêt tropicale, dela jungle asiatique : « l'Asie n'était présente que par la chaleur, les dimensions colossales de quelques arbres auxtroncs rouges et la densité du silence, à quoi le crissement des myriades d'insectes et, parfois, le cri solitaire d'unoiseau [...], donnaient une étendue solennelle ».

Au chapitre IV de la quatrième partie, le narrateur évoque la faune: « À la surface de la forêt, le vol lourd des oiseaux et des papillons glissait en reflet ; [...] les petits animaux, lessinges surtout, fuyaient avec une panique d'incendie.

Ils passaient la rivière par centaines [...].

» Le caractèrecommun de ces deux évocations est l'immensité des tailles et des nombres, propre à la faune et à la flore de cettepartie du monde.

Les « monstrueux insectes » et les « sangsues agglutinées » (2e partie, I) sont également desdétails typiques qui font partie du décor de l'expédition.

De plus, le climat, celui de la mousson en particulier, estmalsain, et la chaleur humide propice à « la gangrène ».Ce sont les dimensions inhumaines et les aspects inhospitaliers de la faune et de la flore qui ont permis à ces paysd'être encore, en 1930, une terre majoritairement vierge, peuplée de villages rares, aux mœurs sauvages.

Le romanest, à cet égard, un document ethnologique extraordinaire.

Les tribus moïs et stiengs sont celles que rencontrentles héros, notamment dans la troisième partie.

Les Moïs, par exemple, sont vêtus de pagnes, utilisent des lances etdes fléchettes comme armes de guerre, et pratiquent l'esclavage, car c'est dans cette condition qu'a été maintenuen vie, mais aveugle, l'Européen Grabot tombé entre leurs mains.

Si le narrateur leur donne fréquemment le nom de «sauvages », il laisse en revanche à Perken le soin de prononcer ces paroles virulentes à propos du chef du villagequi les a fait prisonniers : « Sa destinée [...] se jouait sur cette masse vivante.

Sa vie aboutissait [...] à ces jambescouvertes d'eczéma, à ce pagne ignoble et sanglant, à cette humanité capable seulement de pièges et de ruse,ainsi que les bêtes de la forêt.

» Le dernier apport important du témoignage du narrateur est la mise en valeur dupatrimoine archéologique khmer.

La « voie royale » que rêve de découvrir Claude Vannée est « la route qui reliaitAngkor et les lacs au bassin de la Ménam ».

Il est persuadé que cette route est jalonnée de temples et de richessessculpturales inexplorées.

Le chemin que suit l'expédition nous fait donc suivre, dans la deuxième partie du roman, ladécouverte de trésors archéologiques enfouis dans la forêt ; même si l'obsession de Claude Vannée en fait plus unpillard qu'un archéologue, à travers son regard le narrateur nous décrit des temples.

« Ils avaient rencontré [...] despetits monuments écrasés, aux pierres si serrées par les racines qui les fixaient au sol comme des pattes qu'ils nesemblaient plus avoir été élevés par des hommes.

» « Il s'approcha des vestiges d'un mur de pierre brune [...].L'enceinte, pensa-t-il.

Le fossé a été comblé.

» Puis, lorsqu'il découvre enfin le premier térnple sculpté, voici lafigure qu'il décrit : « c'était l'un de ces angles, debout comme une pyramide sur des décombres, et portant à sonsommet, fragile mais intacte, une figure de grès au diadème sculpté avec une extrême précision.

Claude, entre lesfeuilles, distinguait maintenant un oiseau de pierre, avec des ailes éployées et un bec de perroquet ». [Une réflexion personnelle et métaphysique sur l'homme] Si le roman a cette richesse documentaire, c'est qu'il est nourri d'éléments autobiographiques, car l'expédition deClaude Vannée, André Malraux l'a vécue en partie.

Toutefois le roman va plus loin et donne à cette aventure un. »

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