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Les régimes totalitaires de l’entre deux guerres

Publié le 24/10/2022

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« Chapitre 2 – Les régimes totalitaires de l’entre-deux guerre a – Transformer le monde selon une idéologie a1 : De la Révolution d’Octobre au stalinisme, le progrès vers un horizon rêvé La Révolution Russe de 1917 a propulsé aux pouvoirs les bolcheviks menés par Lénine. Les soulèvements de février ont mis fin à la monarchie exercée par le tsar Nicholas II depuis 1894.

La fin du tsarisme a des causes allongées et courtes.

Pouvoir très autoritaire, il réprime très durement depuis un siècle les contestations.

On ouvre le feu sur les manifestants, pacifiques ou non.

De plus, l’Empire refuse activement de se moderniser comme ses voisins (la France, le Kaiserreich, etc), les conditions de vie des populations sont misérables.

A plus courte échelle, la Première Guerre Mondiale a complètement ruiné l’Empire et ravagé ses terres les plus fertiles (actuelle Ukraine). Le projet bolchevik est de créer une société communiste sur le modèle du Manifeste du Parti Communiste (1848) de Karl Marx, philosophe allemand du XIXème siècle.

Ce dernier développe l’idée de lutte des classes, comme quoi l’Histoire ne s’est faite que par l’exploitation des dominés (plébéiens, serfs, prolétaires) par les dominants (patriciens, seigneurs, aristocrates, bourgeois).

L’éducation, la culture, la religion, l’armée, etc ; sont des moyens utilisés/inventés par les dominants pour s’enrichir aux profits des dominés. La société communiste telle qu’elle est théorisée est sans classes sociales, sans salariat et sans propriété privée des moyens de production. Les bolcheviks n’entendent pas simplement réformer la société russe (faire des ajouts mineurs et progressifs) mais décapiter l’influence bourgeoise et créer un Etat tout puissant, capable de faire passer la Russie d’une économie pauvre et agricole à un colosse industriel et riche.

Et ils vont tout faire pour y arriver, en transformant, manipulant et niant la réalité.

La collectivisation par l’Etat des ressources immunise la Russie (devenue URSS en 1922) des crises du capitalisme (comme celle de 1929).

Le communisme est en effet opposé au capitalisme, système basé sur l’accumulation de la richesse et la suprématie bourgeoise. La transition entre communisme et capitalisme est mise en œuvre à l’occasion de plans quinquennaux titanesques, le premier (1929-1933) prévoyant le dédoublement de la capacité industrielle soviétique et une rénovation complète de l’Armée, la dotant d’une aviation digne de ce nom et de dizaines de milliers de chars d’assaut.

Ces plans servent la propagande nationale et sont mis en œuvre dans la propagande nationale.

Des affiches officielles flattent la capacité de travail des ouvriers et peignent l’URSS comme une terre abondante et prospère. a2 : Le nazisme, produit d’une histoire et d’une époque Le racisme nazi n’est pas une anomalie au sein des sociétés européennes de l’époque, c’est l’intensité de ceux-ci qui est singulière.

Le racisme a servi de justification à la construction des Empires coloniaux fin XIX ème/début XXème, certains comme Jules Ferry considéraient comme un devoir de civilisation pour les européens d’aller coloniser l’Afrique et l’Asie.

L’exemple de Jules Ferry démontre que le racisme contemporain et la démocratie coexistaient dans la plus grande douceur.

Les racines européennes fournissent donc une explication au nazisme. Néanmoins, c’est la recherche d’un bouc-émissaire ; dans un contexte d’hyperinflation économique, de pénuries violentes et de tensions politiques ; qui a attisé un feu déjà présent. a21 : Une vision du monde et de l’Histoire fondée sur la lutte des races Les nazis reprennent à leur compte la théorie de l’évolution de Charles Darwin (L’Origine des Espèces, 1859), comme quoi les espèces qui perdurent sont celles qui s’adaptent à leur milieu et au changement.

Hitler théorise à plusieurs reprises la lutte des races, comme quoi l’Histoire n’est qu’une compétition entre les différentes ethnies.

C’est un renvoi à la lutte des classes, elle moteur du marxisme.

Plusieurs catégories raciales sont développées : les Aryens, la race supérieure Allemande, est destinée à gagner cette lutte historique et à régner sur les autres races.

La négation des Droits de l’Homme est donc inhérente au nazisme. a22 : L’idéologie antisémite L’antisémitisme européen est sans âge, au début du XXème siècle il est encore généralisé.

L’affaire Dreyfus (1894-1906) et les caricatures contemporaines en sont un bel exemple.

Il est d’abord religieux, bien que le judaïsme soit lié au catholicisme les juifs ont toujours été vus comme des étrangers.

Il est aussi économique, certains croient en un complot financier juif.

L’antisémitisme est surtout racial, les juifs sont considérés comme une race inférieure et des parasites, ils représentent une menace biologique pour la pureté Aryenne prêchée par les nazis, mais aussi pour la culture et la langue allemande. a23 : L’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler, führer charismatique Hitler est né en 1889 en Autriche.

Sa scolarité, son enfance et son talent artistique sont médiocres.

Du fait de sa pauvreté, il s’installe à Munich peu avant la Première Guerre Mondiale, il devient en 1914 estafette volontaire dans la Deutsches Heer.

Blessé deux fois, il vit l’écroulement de l’Allemagne.

La Première Guerre Mondiale a été une expérience psychologique et physique très violente.

En 1920, il se lance en politique, sa motivation principale étant l’humiliation du Traité de Versailles.

Il manifeste un certain charisme, exercé dans les brasseries.

Il rejoint le parti National-Socialiste (le fondateur est Anton Dexler) en tant que tribun.

Le parti devient rapidement connu, sans pour autant récolter des voix au Reichstag.

Il se dote d’affiches de propagande et d’une milice privée, la SA.

Le NSDAP est le symbole d’une société où la violence se banalise.

A la suite d’un putsch avorté à Munich en 1923, Hitler est incarcéré treize mois et rédige son manifeste Mein Kampf.

A partir de 1929, suite à la replongée dans la crise économique, le parti connait une remontée spectaculaire dans les élections législatives, jusqu’à atteindre 43 % des voix en mars 1933.

Cette même année, Adolf Hitler devient chancelier allemand aconclusion : Notions de fascisme, de nazisme et de totalitarisme *Fascisme : régimes d’extrêmes-droite autoritaires et violents, centrés autour d’un chef, basés sur un nationalisme expansionniste qui appelle à la guerre. *Nazisme : mouvement fasciste revendiqué raciste et antisémite propre à l’Allemagne. *Totalitarisme : système politico-économique cherchant à imposer son mode de pensée considéré comme le seul possible par le contrôle total de la société et des individus.

Ce mode de pensée est parfait, aussi des éléments sensibles réels qui n’y correspondent pas sont niés, transformés ou éliminés.

Les régimes totalitaires ne s’arrêtent devant rien pour atteindre leur but. b – Forger une humanité nouvelle : encadrer, éduquer, réprimer b1 : Encadrer, partis politiques, milices et organisations de jeunesse Chaque moment de la vie est contrôlé et/ou exploité (éducation, loisirs, travail, discussions, vie familiale, etc), un maillage idéologique (surveillance, endoctrinement, etc) empêche toute dérive, ce qui demande beaucoup d’organisation(s). Le PCUS comptait 19 millions de membres à son apogée (en 1986), le PCC actuel représente 100 millions de membres (1 chinois sur 14, totalement acquis à la cause du régime).

Les milices privées sont aussi un moyen de contrôler les masses, l’exemple des SA (Sturmabteilung) et SS (Schutzstaffel) qui violentaient voire assassinaient les opposants (Hugo Bettauer, journaliste tué en 1925).

Ces milices s’occupaient aussi du renseignement.

Les SS sont passés d’organisation paramilitaire à militaire durant les années 1930, ils ont d’abord intégrés la Reichswehr puis la Wehrmacht.

Ils ont également été chargés de l’administration des camps.

Enfin, la jeunesse, pour contrôler les individus dès leurs premiers instants, est éduquée à travers des organisations (Hitlerjungend), où activités physiques (excluant les Juifs) se mêlent avec des cours théologiques et un mépris affiché de la culture.

Du côté soviétique, les jeunes sont embrigadés dans les Komsomols, institution similaire. B11 : La propagande, le culte du chef et du travail Deux dates clefs du nazisme : le 20 avril (anniversaire d’Hitler) et le 9 novembre (chute du Kaiserreich).

Ces jours-ci, la radio nationale diffuse en masse la propagande nazie. Entouré d’un culte de la personnalité intense, qui le célèbre comme le sauveur messianique de l’Allemagne, Hitler exige un serment de fidélité à sa propre personne.

Celui-ci est prêté notamment par les militaires, ce qui rendra très difficiles les futures conspirations au sein de l’armée, beaucoup d’officiers rechignant profondément, en conscience, à violer leur serment.

L’ambition totalitaire du régime et la primauté du Führer sont symbolisées par la nouvelle devise du régime : Ein Volk, ein Reich, ein Führer - « un peuple, un empire, un chef ».

Le salut nazi devient obligatoire pour tous les Allemands.

Quiconque essaie, par résistance passive, de ne pas faire le « Heil Hitler ! » de rigueur est immédiatement singularisé et repéré. La propagande fait de Staline le « Vojd » (guide) et le « petit père des peuples ».

Le PCUS (de jure le seul parti autorisé) et le syndicat communiste n’ont pas pour objectif de représenter les droits et demandes des travailleurs mais au contraire de faire la promotion du travail acharné et de la soumission au régime.

C’est ainsi que le mineur Stakhanov devient un modèle soviétique (représenté par un cheval tout aussi acharné dans la Ferme Des Animaux) et que la formule 2+2=5 prend sens.

Cette dernière signifie deux choses, le mépris affiché pour la réalité (les statistiques sont truquées et instrumentalisées) et la volonté affiché par le régime d’industrialiser le pays aussi rapidement que possible. b2 : Le contrôle sur la culture Le contrôle de la culture passe par une censure violente et la création d’un idéal esthétique.

D’un côté l’art conforme, de l’autre le dégénéré, le non conforme.

En 1937, à l’occasion de l’anti-exposition Entartet Kunst, les nazis cataloguent certaines formes d’art comme décadentes, à l’image de l’art abstrait, de l’art africain, américain et afro- américain, de la musique populaire, etc.

Ils favorisent au contraire l’art néo-classique de tradition gréco-romaine, des œuvres grandioses, immaculées, symétriques, etc.

« Les Dieux du Stade » (Léna Riefenstahl, 1936), film de propagande, utilise les moyens colossaux alloués par le régime et la technique hors-pair de sa réalisatrice pour mettre en scène les corps et la musculature des athlètes à l’occasion des jeux olympiques de Berlin.

Les nazis utilisent beaucoup le rapport au corps, pour glorifier la musculature et pour mieux mettre en scène la prétendue faiblesse des juifs. Le rapport à l’art de l’URSS est marqué par la nature pluriethnique du pays (russes, azéris, ouzbeks, tadjiks et bien d’autres) et les différentes phases du régime.

Dans les premières années de l'Union soviétique, les artistes et les écrivains étaient libres, mais beaucoup ont malgré tout fui l'Union Soviétique en raison de leur opposition au gouvernement bolchevique.

Lénine préférait l'art traditionnel.

Il détestait les arts nouveaux (l’exemple du futurisme avec Vladimir Maïakovski) et voulait un art soviétique proche des arts traditionnels, pourtant il n'a rien fait pour éviter la.... »

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