Les Fourberie de Scapin de Molière (Résumé & Analyse)

« Scapin doit beaucoup au type du « zanni » italien, bouffon de la commedia dell'arte, et plus particulièrement de lacomédie vénitienne.

On se souviendra que Molière a été l'élève de Tiberio Fiorilli, dit Scaramouche (1608-1696), quidirigeait à l'époque la troupe des Italiens. Scapin, grand farceur, joue des tours pendables à deux vieux pères pour qu'ils acceptent les projets de mariage deleurs fils. Contexte Les Fourberies de Scapin marquent le retour de Molière, dans la dernière partie de sa carrière, aux comédies àl'italienne de ses débuts.

Ce choix est peu compris du public et la création de la pièce, au Palais-Royal le 24 mai1671, n'est suivie que de seize autres représentations.

Le succès n'arrive qu'après la mort de son auteur.

La pièceest née de la refonte d'une farce écrite plus tôt, Gorgibus dans le sac.

De façon inhabituelle, Molière emprunteégalement de nombreuses scènes à d'autres auteurs : la scène du sac est tirée du théâtre de Tabarin ; la scène dela galère est tirée d'une comédie de Cyrano de Bergerac, le Pédant joué ; le dialogue d'ouverture est inspiré d'unecomédie de Rotrou, la Soeur ; enfin, de nombreux emprunts sont faits au Phormion de Térence. Principaux personnages - Scapin, valet fourbe et plein de ressources, véritable acteur de la commedia dell'arte ;- Octave, amoureux d'Hyacinthe ;- Argante, le père d'Octave ;- Léandre, ami d'Octave, amoureux de Zerbinette ;- Géronte, père de Léandre. Résumé En l'absence de son père, Octave épouse Hyacinthe.

Parallèlement, son ami Léandre est amoureux d'une jeuneEgyptienne, Zerbinette.

Lorsque Argente, le père d'Octave, revient, il est furieux car il souhaitait voir son filsépouser la fille de Géronte.

Celui-ci interdit de son côté à son fils d'épouser Zerbinette.

Octave et Léandreremettent leur destin entre les mains du valet Scapin.

Celui-ci extorque aux deux pères l'argent nécessaire aurachat de Zerbinette, autrefois enlevée par des Egyptiens, en prétextant que Léandre est retenu prisonnier par unTurc sur une galère ("Que diable allait-il faire dans cette galère ?").

Pour se venger de l'avarice de Géronte, quihésite à payer la rançon de son fils, Scapin l'enferme dans un sac pour échapper à une attaque imaginaire et enprofite pour lui asséner des coups de bâtons.

Mais Géronte s'aperçoit finalement de la supercherie et Scapins'enfuit.

On découvre bientôt qu'Hyacinthe est en fait la fille que Géronte avait promis à Argante pour son fils, etque Zerbinette est la fille d'Argante, enlevée dans son enfance.

Scapin réapparaît et feint d'être mourant.

Les deuxhommes lui pardonnent ses fourberies. Deux amours contrariées Argante, père d'Octave, veut casser son mariage avec une certaine Hyacinthe, fille pauvre et sans nom.

Géronte,père de Léandre, refuse quant à lui le projet de mariage de son fils avec Zerbinette, qui est depuis sa tendreenfance aux mains d'Égyptiens et dont il faut racheter la liberté.

Ces amours contrariées incitent les deux fils àdemander l'aide de Scapin.

Déployant toute son habileté, celui-ci va tenter de renverser la situation en leur faveuret de gagner sur les deux tableaux.

Valet de Léandre, il bénéficie de l'aide de Silvestre, qui est au service d'Octave.Par la ruse et la menace, ils parviennent à soutirer aux deux pères l'argent nécessaire pour la libération deZerbinette, en faisant notamment croire à Géronte que son fils est détenu sur une galère turque, d'où l'inoubliableréplique de l'acte II : « Que diable allait-il faire dans cette galère ? » Puis Scapin, en son « honneur » blessé, sevenge de Géronte au cours de la célèbre scène où il l'enferme dans un sac et le roue de coups.

De « fourberies » enroueries, la farce suit son cours jusqu'au coup de théâtre final : Argante et Géronte s'avèrent être les pères deZerbinette et de Hyacinthe.

Scapin fait semblant d'agoniser pour échapper à la vengeance des vieillards, qui, pleinsd'émotion, lui pardonnent. Un héros de la commedia dell'arte Les Fourberies de Scapin (1671) est l'une des dernières pièces de Molière, qui revient ainsi au genre de la farce qu'il avait pratiqué au début de sa carrière.

C'est une œuvre admirable de maturité et de maîtrise, dans laquelle Molièreintègre son expérience des comédies de caractères au rythme échevelé et aux coups de théâtre propres à lacommedia dell'arte.

Scapin est ainsi le digne héritier du « zanni » italien.

Argante et Géronte, quant à eux, sont devrais « caractères » et leur opposition au mariage de leurs fils sert de prétexte à Molière pour déployer toute sascience comique.. »