Dom Juan de Molière (Résumé & Analyse)

« Le personnage de dom Juan a été paradoxalement créé par un ecclésiastique, le moine espagnol Tirso de Molina,entre 1620 et 1630 (Le Trompeur de Séville).

S'il existait déjà plusieurs versions du même thème lorsque Molièreécrivit sa comédie, c'est lui néanmoins qui conféra au mythe sa dimension actuelle et son ambiguïté.

Mozart s'inspirade cette version pour Don Giovanni.

Le terme de « libertin » qui désigne dom Juan avait au XVIIe siècle un sens fort; il désignait une attitude de refus de la religion plus qu'une conduite morale.

Son synonyme est « esprit fort » ActeI, scène 2. Grand séducteur, dom Juan est conduit à la mort par ses nombreuses conquêtes. Contexte Le Dom Juan de Molière est représenté à Paris le 15 février 1665.

Bien qu'applaudie, la pièce ne reste à l'affiche que quelques semaines et n'est plus jouée jusqu'au XIXe siècle.

C'est une imitation expurgée, et en vers, deThomas Corneille qui la remplace.

Molière semble avoir délibérément choisi la prose, mais ce choix est largementcritiqué.

La pièce n'est d'ailleurs pas publiée du vivant de l'auteur.

Oeuvre atypique de Molière, Dom Juan ne réunitpas la règle des trois unités (les actions s'enchaînent, les scènes se déroulent dans différents lieux et s'étalent surplusieurs jours).

Une autre particularité de Dom Juan est que Molière en a fait une pièce "à machines".

Desmachineries sont en effet mises en place pour mettre en scène les mouvements de la statue, l'apparition duspectre, le foudroiement et la disparition de Dom Juan.

Issue du mythe de Dom Juan, la pièce de Molière estégalement inspirée des versions comiques et tragi-comiques françaises et italiennes, notamment celles de lacommedia dell'arte.

Principaux personnages: - Dom Juan ; - Elvire, épouse de Dom Juan ; - Sganarelle, serviteur de Dom Juan ; - Dom Carlos, l'un des frères d'Elvire ; - Dom Louis, le père de Dom Juan ; - la statue du Commandeurque Dom Juan a tué au cours d'un duel ; - le spectre.

Résumé: Dom Juan rejette Elvire, son épouse, qu'il avait arrachée à un cloître.

A partir de là, le cheminement de Dom Juan ne peut le mener qu'à sa perte.

Séducteurinsensible et cruel, sans pitié, indifférent à l'autorité, il se caractérise surtout par son aveuglement et par sonincapacité à gérer les événements autrement que sur l'instant.

Il ne peut que subir, et il est poursuivi tout au longde la pièce par ceux qu'il a trompés : sa femme, qui tente de sauver son âme malgré tout, son père, qui le blâme, lastatue du Commandeur qu'il a tué lors d'un duel, la famille d'Elvire, qui exige réparation, le spectre enfin, qui luidonne un dernier avertissement, avant que la foudre ne s'abatte sur lui, et que la terre ne s'ouvre pour l'engloutir. « L'épouseur du genre humain », « l'homme le plus impie que la terre ait porté » Venant tout juste d'abandonner sa dernière conquête, dona Elvire, une religieuse séduite, dom Juan se lance vers une nouvelleaventure amoureuse.

Il s'agit d'enlever à son futur, à l'occasion d'une promenade en bateau, une jeune fiancée quedom Juan trouve à son goût.

L'entreprise échoue mais deux paysannes viennent bientôt le distraire.

Il estaccompagné de Sganarelle, son valet, partagé entre une réprobation mêlée de crainte religieuse et une admirationteintée d'amitié, dilemme que la pleutrerie vient le plus souvent résoudre.

Cependant, il faut fuir devant la parentèlede dona Elvire, avide de revanche.

Dans sa fuite, dom Juan découvre le mausolée d'un commandeur, l'une de sesvictimes défuntes.

Or la statue de ce dernier semble répondre à sa bravade, une invitation à dîner, d'où le sous-titrede l'œuvre : Le Festin de pierre.

Son destin est alors scellé.

Cependant, ni les imprécations de Sganarelle, ni lesexhortations d'un père, ni les prières d'Elvire reconvertie ne le détournent de sa conduite.

Car le Commandeurn'oublie pas sa promesse.

Pour dom Juan, ce sera la mort, dans les flammes de l'enfer.

Voilà donc toutes les victimesvengées.

Sganarelle seul est malheureux : il ne recouvrera jamais ses gages ! Une pièce aux multiples facettes. Pièce déconcertante, écrite en quinze jours par un Molière pressé, Dom Juan n'a cessé d'attirer les metteurs enscène.

Comédie à la progression tragique constamment interrompue par des intermèdes légers, elle n'obéit pas àl'unité de genre, ni à celles de temps et de lieu si chères au XVIIe siècle français.

Qui est dom Juan ? « Grandseigneur méchant homme » ou héros refusant les conventions d'un monde mesquin ? Croyant qui n'aurait pas lagrâce ou fils de famille dégénéré, utilisant tous les moyens, des plus courageux, ceux de sa caste, aux plus vilscomme la fuite et la feinte ? Ou tout cela à la fois ? Attrait de la pièce également, ce couple déconcertant etcomique, merveilleusement désassorti, que forment Sganarelle et son maître. 1 • LE CONTEXTE En 1664, Tartuffe, qui suscite une cabale des dévots, est interdit après la premièrereprésentation.

Molière a besoin d'une pièce nouvelle pour sa troupe et exploite un personnage mis à la mode par ledramaturge espagnol Tirso de Molina, Don Juan, dont il fait une sorte de grand seigneur débauché, un impie châtiépar la vengeance divine.

En 1665, il présente son Dom Juan, comédie en cinq actes et en prose, au théâtre duPalais-Royal.

Mais le parti dévot ne désarme pas, obtient des coupes dans le texte, puis l'arrêt des représentations.Après la mort de l'auteur, sa veuve commande une version en vers, expurgée, à Thomas Corneille.

Ce n'est qu'auXIXe siècle, quand le mythe de Don Juan prend son essor, qu'on retourne au texte authentique, une des oeuvresmajeures de Molière, la plus complexe assurément. 2 • LE TEXTE Don juan est un grand seigneur de Sicile, un libertin qui vient d'abandonner sa dernière épouse, DoneElvire.

Il rêve de nouvelles conquêtes, qui toutes « tombent à l'eau », malgré son incontestable pouvoir deséduction et les ravages qu'il exerce chez les paysannes.

Poursuivi par les frères d'Elvire, qui veulent la venger,toujours flanqué de son valet Sganarelle, il rencontre un pauvre qu'il tente de corrompre, puis la statue d'unCommandeur qu'il a récemment tué et qu'il défie en l'invitant à dîner.

Chez lui défilent les fâcheux — un bourgeois,son père, Elvire, la statue —, qui lui demandent de l'argent, de l'honneur, de l'amour, du repentir.

Il leur fait laconcession de l'hypocrisie et d'une feinte conversion, mais la statue, envoyée par le Ciel, engloutit Don Juan dansles abîmes de l'Enfer.

Sganarelle pleure son maître et réclame ses gages impayés. 3 • LES THÈMES MAJEURS Le défi à Dieu Le libertinage de Don Juan touche avant tout à la religion, comme le. »