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Les Égyptiens

Publié le 16/05/2020

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« Les Égyptiens La curiosité pour l'art égyptien s'est éveillée en France avec le romantisme.

Ce n'est point un hasard si la Lettre à Dacier de Champollion (1822), qui apprend au monde savant que les " hiéroglyphes " ne sont plus lettre morte, que la publication de la Description de l'Égypte (1823), l'inauguration de la collection égyptienne au Musée du Louvre (1826), se trouvent contemporaines des Poèmes antiques et modernes (1826), de Jocelyn (1836) et de la bataille d' Hernani (1830) .

Le goût des ruines, si cher aux romantiques, n'a certes pas été sans influencer la recherche égyptologique à ses débuts : Champollion , par ses opinions politiques comme par son style, est bien un romantique et l'on a pu écrire un long article sur le vocabulaire égyptologique dans l'œuvre de Balzac .

Le Roman de la Momie comme l'Aïda de Verdi ne furent que le prolongement de cet attrait que l'Égypte exerça sur les esprits de 1820 à 1850.

Je me suis souvent demandé si ce n'est pas à cette époque qu'il faut faire remonter le jugement, si répandu encore aujourd'hui, de l'étrangeté, de larigidité, de l'inhumanité pour tout dire, de l'art égyptien.

Et, en effet, quel art pouvait être plus étranger à l'esprit romantique, tout d'impatience et depassion, que l'art égyptien, si mesuré, si intérieur ? Cette immobilité apparente de l'art égyptien fait que l'on a encore tendance aujourd'hui à leconsidérer comme un phénomène isolé dans l'histoire générale des arts, une sorte de création ex nihilo qui, figée dans son hiératisme, n'aurait eu ni inspirateur, ni imitateur.

Rien n'est plus faux que cette opinion.

Malgré son souci évident de conservatisme et de continuité souci qui prendracine dans l'esprit même des Égyptiens préoccupés avant tout de religion l'art égyptien, et particulièrement l'architecture, est vivant et n'a paslaissé d'avoir une profonde influence sur l'histoire de l'art en général et celle de l'architecture en particulier.

Je n'en veux pour preuve que le nombrede mots que le vocabulaire moderne a conservés et qui se rapportent à des formes architecturales ou sculpturales égyptiennes, tels que" pyramide ", " obélisque ", " pylône ", " sphinx ", " gorge égyptienne ", etc.

Une longue tradition et notre assidu commerce avec l'art grec nousont fait perdre de vue que, dans bien des cas, ce fut en Égypte que les Hellènes trouvèrent l'inspiration.

Pour ne prendre qu'un exemple, vers 1400av.

JC les architectes d' Hatchepsout et d' Amenophis IV ont eu l'idée de se servir du corps humain pour soutenir les architraves de leurs temples- quelque mille ans avant que les Grecs n'eussent imaginé l'Erechtheion.

J'entends bien que l'esprit des deux arts est essentiellement différent, maislorsqu'on sait combien souvent les Grecs dès l'époque mycénienne visitèrent l'Égypte, il faut bien admettre que, dans nombre de cas, ce fut dansla vallée du Nil qu'ils virent pour la première fois des formes architecturales qu'ils adoptèrent en les transformant selon leur génie.

Parl'intermédiaire grec, l'Égypte a donc eu une influence certaine bien que difficile à apprécier dans toute son étendue sur l'art méditerranéen et,partant, sur l'architecture occidentale.

Les siècles obscurs L'Égypte fut, avec la Mésopotamie, la première civilisation à acquérir une véritable architecture au sens moderne dumot, mais les origines de cette architecture, que nous aimerions mieux connaître, se perdent quelque peu dansl'inconnu préhistorique.

Les premières agglomérations humaines, dans la vallée du Nil, qui remontent au néolithiqued'abord, puis à l'énéolithique, utilisent la hutte circulaire, mais assez rapidement le plan carré ou rectangulaireapparaît.

Les deux plans différents reflètent sans doute le passage d'un état " primitif " de l'art de construire, à ceque l'on est convenu d'appeler la " civilisation ".

En effet, si le plan circulaire convient aux matières premières,légères et souples : lianes, branchages et nattes, qui servaient à construire des huttes, le plan rectangulaire paraîttrahir l'utilisation de matériaux différents plus rigides et plus importants : poutres et briques.

De cette inventiondevait sortir l'architecture de pierre, la plus ancienne connue, et la seule à vrai dire que nous puissions étudier.N'oublions pas toutefois qu'elle est loin d'être l'architecture originelle de l'Égypte.

Or, ce qui caractérise la civilisationpharaonique, c'est son extrême conservatisme.

Étudier l'architecture de pierre sans connaître les formes primitivesde bois et de terre crue qui l'ont précédée serait se condamner à ne jamais comprendre la majeure partie deséléments structuraux ou décoratifs que les architectes égyptiens utilisèrent de tout temps et qui donnent à leursréalisations ce caractère de style, d'unité, qui frappe tout observateur.

Pour bien apprécier les réalisationsarchitecturales pharaoniques il nous faudrait aussi faire abstraction de notre conception de l'espace et de l'art, et,revenant en arrière dans le temps, nous rappeler que les artistes égyptiens ne conçurent jamais leur œuvre commeétant de nature esthétique mais bien magique.

C'est en cherchant à maîtriser une réalité idéale qu'ils abordent les tâches qui leur sont assignées, il n'y a rien de gratuit, de spontané, d'inspiré, dirions-nous, dans l'art égyptien, touty est voulu en fonction du but religieux que doit atteindre l'œuvre.

Celui qui n'est pas préparé à faire cet effort necomprendra jamais l'essence de l'Égypte.

Il sera attiré par le charme esthétique de nombreuses œuvres, iln'atteindra jamais le cœur du problème.

A l'époque historique l'architecture égyptienne, pénétrée de symbolisme, me semble influence par deux tendances une tendance que j'appelleraivégétale, dont le meilleur exemple est sans doute les colonnades à chapiteaux floraux des salles hypostyles A4T01M4 , et une tendance cosmique que nous retrouvons dans la pyramide, l'obélisque et le pylône.

Mais avant de se cristalliser dans ces formes caractéristiques, toutes pénétrées desymbolisme, l'Égypte a connu une architecture plus ancienne encore, que le jargon moderne n'hésiterait pas à qualifier de " fonctionnelle ", nousretrouvons le souvenir de cette architecture à toutes les époques.

Cette architecture primitive de l'Égypte, qui fait suite à la construction des huttes rondes recouvertes de nattes, necomporte que des lignes verticales et horizontales, et sa sobriété lui donne à nos yeux un caractère tout actuel.Elle consiste en une charpente de poutres dont les intervalles étaient masqués par des nattes ou des rideaux detoile que l'on pouvait baisser ou relever à volonté.

Ces nattes ou rideaux s'enroulaient sur les éléments horizontauxde la charpente formant alors un rouleau caractéristique qui est à l'origine des " tores ", placés sous les linteaux desportes des mastabas.

Ces constructions, l'architecture de pierre égyptienne la plus ancienne non seulement s'en estinspirée, mais encore les a copiées servilement, et la façade " à redans ", si caractéristique de l'architecture despremières dynasties, n'est que l'imitation en pierre des montants verticaux et des traverses des maisons primitives.Il n'est pas jusqu'au " rouleau " que formait la natte relevée qui n'ait été, comme nous l'avons dit, scrupuleusementreproduit en pierre par les premiers architectes.. »

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