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Lecture linéaire 3: Postambule de La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges, 1791.

Publié le 06/01/2024

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« Lecture linéaire 3: Postambule de La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges, 1791. Eléments pour une introduction : - Olympe de Gouges et la DDFC : La DDFC est une oeuvre rédigée par Olympe de Gouges en 1791 qui revendique pour la première fois une égalité, juridique, légale et sociale des femmes par rapport aux hommes. - Oeuvre largement inspirée de la DDHC qu’elle transforme et adapte : transposition. - Le texte étudié = passage qui vient immédiatement après la deuxième partie du postambule intitulée « Forme du contrat social de l'homme et de la femme ».

Ce contrat imaginé par ODG évoque l'union libre entre les individus, la communauté de biens et assure les enfants comme légataires principaux des parents : « notre bien appartient directement à nos enfants, de quelque lit qu'ils sortent, et que tous indistinctement ont le droit de porter le nom des pères et mères qui les ont avoués ». Problématique : → Quelle stratégie Olympe de Gouges convoque-t-elle pour défendre l'acte conjugal qu'elle entend voir promulguer ? Mouvements du texte : ➔ 1er mouvement : lignes 1 à 12 : Défense et illustration de l'acte conjugal qui vient d'être formulé. ➔ 2ème mouvement : lignes 13 à 23 : Description pleine d'espoir d'une loi protégeant toutes les femmes. ➔ 3ème mouvement : lignes 24 à fin : Confiance dans cette loi égalitaire pour l'équilibre dans le royaume. Citation : Eléments d’analyse : 1er mouvement : lignes 1 à 12 : Défense et illustration de l'acte conjugal qui vient d'être formulé - l.

1 « je propose ». Verbe de choix. - l.

2 « ce bizarre écrit » Ce : pronom démonstratif qui renvoie à la situation d'énonciation. → ODG s'affiche comme rédactrice de la loi et prend en charge le caractère étonnant de l'acte conjugal qu'elle vient de présenter.

L'adjectif péjoratif « bizarre » anticipe les réactions des détracteurs face à son texte.

Son écrit semblera bizarre » pour les détracteurs mais pour ODG il est novateur et tout à fait fondé. - l.2 : « Je vois s'élever contre moi les tartuffes, les bégueules, le clergé et toute la séquelle infernale ». Hypotypose et énumération ironique de termes très péjoratifs qui s'appliquent aux détracteurs. Vocabulaire religieux : « tartuffes », « clergé », « infernale ». → Avec ironie, ODG se met en scène seule face à des détracteurs nombreux et qui semblent être ici des religieux, les catholiques plongés dans un certain obscurantisme.

Le JE, seul, s'oppose ainsi au nombre des détracteurs (« toute la séquelle infernale »).

Critique des dévots qui utilisent la religion comme un rempart aux lois qui libèrent les femmes.

// Bible épisode originel du jardin d'Eden. - l.

5 : « Le riche Epicurien sans enfants, trouve fort bon d'aller chez son voisin pauvre augmenter sa famille.

Lorsqu'il y aura une loi qui autorisera la femme du pauvre à faire adopter au riche ses enfants, les liens de la société seront plus resserrés, et les mœurs plus épurées ». Exemple qui vient nourrir l'argumentation. Opposition « riche Epicurien », « voisin pauvre ». Ironie : « trouve fort bon » Futur de l'indicatif : « aura », « autorisera », « seront ». → L'exemple permet de rendre concrète la situation décrite par ODG, il vient enrichir l'argumentation. ODG critique et dénonce certaines pratiques de l'Ancien Régime : un homme riche pouvait aller faire des enfants illégitimes à sa voisine pauvre et ne pas les reconnaître.

Double défaut du riche : il est à la fois lâche (il ne reconnaît pas ses enfants et trompe son voisin) et il est celui qui fait grandir la misère, il « augment(e) (la) famille » du pauvre. En utilisant le futur de l'indicatif, ODG affiche une certaine confiance dans la loi qu'elle appelle de ses vœux//valeur prophétique du futur. - l.7 « Plus resserrés », l.8« plus épurées », l.8 « le bien »/ l.

8« le désordre », l 9 : « les hospices de l'opprobre, de la bassesse et de la dégénération des principes humains ». Vocabulaire moral réparti en deux pôles : mélioratif et péjoratif. Accumulation. → ODG oppose les bienfaits de la loi souhaitée aux méfaits de la situation actuelle qui sont renforcés par l'accumulation insistant sur la misère/les accusations de vice qui pèsent sur les victimes. Termes connotant la souffrance. Personnification de la nature. - l.9 « Victimes », l.

10 « gémit la nature » → ODG s'appuie sur le registre pathétique pour insister sur le malheur.

Plus que la femme, c'est la nature qui est également victime des pratiques de l'Ancien Régime.

Spectatrice inactive et impuissante, la nature (du côté de l'égalité des sexes) ne peut que constater/pleurer les outrages qui lui sont faits.

ODG apparaît comme la voix qui fait parler la nature outragée. l.11 « Que les détracteurs (…) cessent (…) ou qu'ils aillent se perdre dans la source de leurs citations ». Deux propositions injonctives coordonnées par « ou ». Présent du subjonctif. →ODG invite les opposants à sa loi à choisir entre un silence choisi (« qu'ils cessent ») ou subi (« qu'ils aillent se perdre »). → Le plaidoyer d'ODG s'ouvre sur une mise en scène opposant les détracteurs et les bénéficiaires de l'acte conjugal égalitaire qu'elle promeut. 2ème mouvement : lignes 13 à 24 : Description pleine d'espoir d'une loi protégeant toutes les femmes. - l.13 : « Je voudrais » x4 Anaphore d'un verbe de souhait au conditionnel. → ODG, avocate de cette « loi » met en valeur les étapes de l'anaphore.

L'oratrice étend sa réflexion aux veuves, aux « demoiselles trompées » et plus loin aux prostituées.

Elle est la voix de toutes les femmes. l.13 à 16 : « trompées », « fausses promesses », « inconstant », « inconduite », « dépravation », / « avantageât », « indemnité proportionnelle », / « forçât à tenir ses engagements »,.... »

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