Lecture analytique Olympe de Gouges

« LECTURE 6 : "POSTAMBULE DDFC" Olympe de Gouges, figure emblématique du féminisme français du XVIIIe siècle, publie en 1791 sa Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne.

Cette œuvre, rédigée en réponse directe à la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789, constitue un manifeste radical en faveur de l'égalité des droits entre hommes et femmes.

Dans le postambule que nous allons étudier aujourd'hui constitue une conclusion poignante à l'ensemble de la Déclaration.

Il clôt ce manifeste féministe sur une note de détermination et d'espoir, en appelant à la solidarité entre les femmes et à la lutte continue pour l'égalité des sexes.

Cette conclusion, véritable appel à l'action, résonne encore aujourd'hui comme un cri pour la justice et la liberté. Dans cette perspective, nous nous interrogerons sur la manière dont le postambule de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne pose les bases d'une réflexion profonde sur les droits des femmes et l'égalité des sexes.

Comment Olympe de Gouges parvient-elle à insuffler un souffle révolutionnaire et féministe à travers ses mots ? Pour répondre à cette question, nous étudierons ce texte à travers quatre mouvements : la ligne 1 à 4 ("envers sa compagne"), l'appel à la prise de conscience des femmes, puis de la ligne 5 ("O femmes !") à 12 (" à répondre"), le constat amer sur la condition feminine, ensuite de la ligne 13 ("s'il s'obstinaient") à la fin, le constat de l'inégalité et les revendications des droits placées sous le signe de la raison. MOUVEMENT 1 : L'APPEL A LA PRISE DE CONSCIENCE DES FEMMES l.1 à 4 ("envers sa compagne") C'est sur l'apostrophe « Femme » (17) et l'impératif « réveille-toi » que s'ouvre le postambule Olympe de Gouges cherche à provoquer une réaction chez ses lectrices.

Elle les invite, en effet, à ouvrir les yeux sur leur situation et a refuser, désormais, leur servitude. L'allégorie: « le tocsin de la raison » et l’hyperbole « se fait entendre dans tout l'univers » (1) mettent en exergue le tournant important que e monde est en train de connaître.

Parce que cette situation est inédite, la femme doit, plus que jamais, selon Olympe de Gouges, agir. Effectivement, l'écrivaine utilise un deuxième impératif « reconnais tes droits » (1 et 2) et un déterminant possessif « tes » afin d'encourager les femmes à obtenir ce qui leur est dû.

Nous pouvons constater la présence du champ lexical du mensonge et de la bêtise dans les deux phrases suivantes: « préjugés », « fanatisme», « superstition », « mensonges.

», « sottise », « usurpation ».

(1 2,3 et 4) Ce lexique dépréciatif renvoie à l'Ancien Régime qui proposait une société injuste et obscurantiste Cependant, la négation partielle: « Le puissant empire de la nature n'est plus environné » et l'utilisation du passé composé indiquent que cette époque appartient au passé. Grâce à la métaphore: « Le flambeau de la vérité » (3): Olympe de Gouges proclame le début d'une nouvelle ère qui doit être synonyme de revendications féminines.

Nous pouvons également remarquer que cette référence à la vérité est à mettre en lien avec les Lumières. En effet, le but des philosophes du XVIlleme siècle est de lutter contre l'obscurantisme (l’ignorance) en privilégiant a réflexion et la raison.

En outre, elle fait appel au champ lexical de l'esclavage: « homme esclave », « briser ses fers » (14 et 5) et montre que i'nomme a accédé à la liberté grâce à la femme. Cependant, comme le révèle le parallélisme de construction: « Devenu libre, il est devenu injuste » (15), il n'a aucune reconnaissance envers celle qui l'a épaulé.

C'est la raison pour laquelle Olympe de Gouges lance cet appel à la révolte. MOUVEMENT 2 : LE CONSTAT AMER SUR LA CONDITION FEMININE l.5 ("O femmes !") à 12 (" à répondre") Nous pouvons noter une forme d'écho à la ligne 5 puisque le ô lyrique « Ô femmes! » semble résonner avec l'apostrophe de la ligne 1: « Femme, réveille-toi » Néanmoins, le singulier laisse place au pluriel et l'adresse d Olympe de Gouges devient universelle.

Elle s'adresse à toutes les.... »