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LECTURE ANALYTIQUE N°4 : « LA GRASSE MATINÉE

Publié le 24/04/2024

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« LECTURE ANALYTIQUE N°4 : « LA GRASSE MATINÉE », JACQUES PRÉVERT Publié 14 novembre 2016 Par Virginie Jacques Prévert publie en 1946 Paroles.

Il souhaite avec ce recueil (Paroles = anagramme de « la prose ») s’affranchir de toutes les règles traditionnelles pour créer une poésie proche de la langue orale et marquée par le goût de l’anaphore et de l’énumération.

Il propose dans son poème « La grasse matinée », à travers le sentiment de faim qui obsède un Homme, une critique de la misère. PBQ possible : En quoi Prévert propose-t-il une critique de la misère sociale ? I – L’itinéraire d’un homme tenaillé par la faim A – La faim au centre du poème La faim est au centre du poème comme elle est au centre des préoccupations de l’homme.

La métaphore v 4-5 : « il est terrible ce bruit / quand il remue dans la mémoire de l’homme qui a faim » donne l’impression que le son est vivant, qu’il martyrise l’homme, qu’il échappe à sa volonté et résonne dans son esprit. Nous pouvons remarquer la répétition du substantif : « l’homme » et de son complément : « qui a faim » v 4, v 6, v 63.

On a l’impression que l’homme ne peut apparaître dans le poème sans être lié à cette faim qui le tiraille.

En outre, l’accent est mis sur l’absence de nourriture grâce à la négation du verbe « manger » v 26 : « cela fait trois jours qu’il n’a pas mangé » et grâce au privatif v 32 : « sans manger ».

La gradation présente v 24 et v 25 « un deux trois » met en exergue la durée de cette privation.

Le parallélisme de construction v 30 et 31 : « trois jours / trois nuits » a pour dessein de montrer que la faim perdure encore et encore.

Cette sensation de faim semble même gagner le lecteur. B – Le caractère obsessionnel de la nourriture Si la faim se trouve au centre du poème, elle cohabite également avec une obsession qui découle de cette sensation : la nourriture.

Nous pouvons remarquer que le champ lexical de la nourriture est omniprésent : « l’œuf dur » v 2, « pâtés », « bouteilles », « conserves » v 34, « sardines » v 39, « cafécrème et croissants chauds » v 41.

De plus, le reflet de son visage v 7-8 : « quand il se regarde à six heures du matin / dans la glace du grand magasin » le ramène immédiatement à la nourriture puisque se superpose, par le biais d’une répétition, sur son reflet l’image d’une tête de veau v 15-16-17 : « il imagine une autre tête / une tête de veau par exemple / avec une sauce de vinaigre » Pourtant, l’obsession est véritablement visible au vers 18 lorsque la tête de veau s’efface grâce à la conjonction de coordination « ou » pour laisser apparaître : « ou une tête de n’importe quoi qui se mange » L’homme a tellement faim qu’il ne cherche pas un aliment particulier juste quelque chose de comestible.

Enfin, l’obsession est visible également à travers l’utilisation de verbes exprimant une activité intellectuelle qui sont suivis de compléments se rapportant à la nourriture : « il songe » v 14, « il imagine » v 15, « il compte » v 24, « il a beau se répéter » v.

27 II- Une critique sociale A- La compassion de Prévert Il y a, de la part de Prévert, de la compassion, de l’empathie face à cet homme que l’absence de nourriture pousse au crime. Nous.... »

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