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Lecture analytique Les justes Albert Camus/ Acte I

Publié le 01/03/2024

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« Lecture analytique N° 1 : Les Justes / A.

Camus. Acte I : du Début jusqu’à « seule la bombe est révolutionnaire.

» Introduction : Albert Camus est né en Algérie en 1913 et meurt accidentellement en 1960 en France.

C’est une écrivain, philosophe et dramaturge français. C’est également un journaliste engagé, plutôt tourné vers le communisme.

Issu d’un milieu modeste, il est élevé à Alger par sa mère, sourde et illettrée, et ses oncles et sa grand-mère car son père est tué dès 1914 pendant la guerre.

Intelligent, il est vite repéré par son instituteur Mr Germain, qui le poussera à faire des études.

Il est également influencé par un autre oncle, boucher mais très cultivé et anarchiste qui lui ouvre sa bibliothèque riche et éclectique. Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1957.

Il est alors interrogé sur le caractère juste de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie.

Il condamne la terreur vécue dans les rues d’Alger, selon une phrase mal traduite « entre la justice et ma mère, je choisis ma mère ».

Pourtant, cette réponse s’insère tout à fait dans l’œuvre de Camus qui a toujours rejeté l’idée selon laquelle « tous les moyens sont bons » : c’est tout le sujet développé dans les Justes. Cette pièce, écrite en 1948 et jouée en 1949, s’inspire de faits réels qui se sont déroulés en Russie en 1905.

Un groupe socialiste révolutionnaire projette d’assassiner le grand-duc Serge afin de lutter contre la tyrannie exercée par celui-ci contre le peuple russe.

L’auteur a conservé le contexte ainsi que les véritables noms des terroristes. Nous sommes ici au début de la pièce. Problématique : en quoi cet extrait présente-t-il les caractéristiques d’une scène d’ouverture « camusienne » ? Axes de réflexion : ILes éléments caractéristiques d’une scène d’ouverture II- Le portrait de Stepan : quelle figure du terrorisme ? III- Les motivations des terroristes : I – les éléments caractéristiques d’une scène d’ouverture : A- Présentation des différents protagonistes : sur scène : nous avons Dora et Annenkov , les deux personnes se nomment : c’est la double énonciation pour eux et pour le spectateur.

On apprend que ce dernier est le chef comme le dit Stepan : « tu es le chef ».

Arrive alors Stepan : personnage plus froid « bonjour Dora » répond au « quel bonheur » prononcé par Dora.

Il expose très vite sa motivation « nous tuerons ce bourreau ». Vers la fin de l’extrait, on nous évoque 2 personnages : Voinov : présenté comme jeune « sa jeunesse » et Yanek Kaliayev surnommé « le poète » .

Dès lors on perçoit une différence entre Kaliayev / Stepan : le premier apparait comme un homme enjoué au regard de la réaction d’Annenkov « riant » / ses idées sont différentes « Yanek pense le contraire ».

Stepan le juge immédiatement « ce n’est pas un nom pour un révolutionnaire » ou « la bombe seule est révolutionnaire ». B- On nous présente aussi le contexte : les protagonistes sont réunis dans un appartement « il a fallu changer d’appartement » en Russie, à Moscou. Ils vivent toujours sous la menace, CL du danger « arrêté, temps passait, le bagne, évadé, assassinat ».

Cette impression de danger est renforcé par le code de la sonnerie ( voir didascalie du départ). Le contexte comprend bien évidemment le pourquoi de leur rencontre : assassiner le grand-duc Serge : cf réplique d’Annenkov qui explique clairement leurs motivations mais aussi qui ils sont « groupe de combat du parti socialiste révolutionnaire ».

Nous avons également connaissance des moyens utilisés « exécuté à la bombe », ainsi que de la préparation de cet attentat « étudient les déplacements du grand-duc » « réuni le matériel nécessaire »et que cela se fait dans la durée « depuis un mois ». C- Enfin , nous retrouvons également l’écriture très caractéristique de Camus : Petit champ lexical des émotions «prend la main, bonheur, par les épaules, regarde, mon cœur se serrait » vite réprimé par la froideur de Stepan.

L’auteur ne s’attarde pas sur les ressentis des uns et des autres. L’écriture est rapide, les phrases sont courtes « c’est lui/ c’est lui » : les répliques entre les personnages s’enchainent courtes et percutantes : Stichomythie Aucune description précise des lieux ni des personnages : nous n’apprendrons rien sur leur physique : ces détails n’intéressent pas l’auteur car seule la pensée des personnages parait primordiale. Cela rappelle l’exigence d’écriture de l’Etranger. II- Le portrait de Stepan : A- Dès le début, on sent que Stepan est un homme de conviction : il rentre du « bagne » où il est resté « trois ans », car il a été « arrêté » alors que « j’allais vous rejoindre ».

Ces éléments montrent que sa motivation est ancienne. Il parle très vite de ce qui motive son engagement « la liberté est un bagne aussi longtemps qu’un seul homme est asservi sur la terre ».

Cette phrase hyperbolique montre aussi son intransigeance. Cette idée est immédiatement renforcée par la déclaration suivante en antithèse : « j’étais libre et je ne cessais de penser à la Russie et à ses esclaves.

» C’est également un homme organisé : il ne laisse rien au hasard : répétition du mot « discipline » et de l’adjectif « discipliné ». D’ailleurs, seule l’action l’intéresse comme il l’affirme lorsqu’il demande.... »

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