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Lecture analytique de « Réponse à un acte d’accusation », I, 7.

Publié le 08/01/2022

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« Sqce 2 – séance 3 : Lecture analytique de « Réponse à un acte d’accusation », I, 7.

V.6 à 10 : Hugo met à nouveau en évidence sa responsabilité en utilisant un rejet : « je suis le responsable ».

Ici ce qu’on lui reproche c’est d’avoir bouleversé tout ce qui compose l’art français : grammaire (langue), théâtre (tragédie), l’art, les règles et les principes (dogmes), les écoles (conservatoire).

Il fait allusion ici à la « bataille d’Hernani », scandale provoqué après la représentation en 1830 d’ Hernani , pièce de V.

Hugo.

Les partisans de la tragédie classique furent choqués par les libertés prises par V.

Hugo concernant l’alexandrin, l’emploi d’un vocabulaire jugé trop familier et le non respect des règles théâtrales.

Ce bouleversement est comme un voile noir tombé sur l’art français « toute cette clarté s’est éteinte ».

Et Hugo est celui qui a provoqué ce changement.

Notons cependant l’ironie puisqu’il y a disproportion entre Hugo, un homme, et ce dont on l’accuse : une sorte de fin du monde (humour sur « urne des nuits = pot de chambre). V 10 : Va marquer la transition entre les accusations portées contre Hugo « c’est votre point de vue » ; l’alexandrin, coupé en deux hémistiches, montre l’opposition essentielle entre Hugo et ses détracteurs.

Et pourtant, pour se défendre, Hugo va revendiquer les accusations qui sont portées contre lui: « et bien soit je l’accepte ».

V.10 à 29 : Hugo reconnaît ses torts. Tout ce passage s’articule autour de l’opposition dans quasiment chaque vers entre les marques de P1 et les marques de P5 : votre / je ; c’est moi / votre prose ; vous me criez / moi je vous dis : antithèse + parallélisme de construction.

On peut remarquer aussi la répétition de verbe synonymes ; je l’accepte (v.

1à), j’y consens (v.16) j’en conviens (v.18).

Hugo accepte les accusations qui sont portées contre lui : v.18 : « j’en conviens oui, je suis cet abominable homme ».

;.

En effet, la succession des participes passés lignes 19 à 25 met en évidence la profondeur des remises en questions auxquelles s’est livré Hugo, que ce soit sur les questions métaphysiques : v.21 ; les questions sociétales (évoquées de manière métaphorique): v.

22, v.23, v.

24, v.

25.

Mais il va se limiter à l’étroitesse d’esprit sur laquelle reposent les accusations de ses détracteurs vues « par le petit bout de la lorgnette »( v.17) : « je me borne à ceci » qui voient en lui (et Hugo utilise ici l’hyperbole mais de manière ironique) : ce monstre énorme , ce démagogie horrible et débordé, le dévastateur qu vieil ABCD ».

(v.

26-27-28) : il accepte donc l’image que les partisans du monde ancien renvoient de lui : celui d’un destructeur absolu, une sorte d’incarnation du mal à lui tout seul.

V29/30 : alexandrin désarticulé, coupé sur deux vers et qui marque la rupture narrative : au présent d’énonciation qui annonçait les faits (la teneur de l’accusation), va succéder le récit rétrospectif.

Deuxième mouvement : Vers 30 à 60 : récit rétrospectif Ce récit rétrospectif mêle autobiographique et reconstitution historique imaginaire. V.30 à 34 : évocation des souvenirs : emploi du PS + de la conjonction « quand » : bons dans le passé.

Période de la jeunesse de Hugo, adolescence : collège, enfant blême ».

Image de lui : tristesse »espèce d’enfant blême et grave ; au front penchant » : peu de plaisir à l’apprentissage qui se résume aux « thème » « vers latins », c’est à dire à la traduction de textes passés, vieux et ennuyeux (comme ce vieux temps et ces partisans des vieux principes que Hugo condamne) ; alors que lui est attiré par ce qui l’entoure : v. 33 : « tâchant de comprendre et de juger » j’ouvris les yeux sur la nature et sur l’art : par ces termes , Hugo met en évidence la cohérence de sa personnalité : déjà l’ennui par rapport aux choses anciennes, et l’aspiration à l’art et à la nature (v.

34).

Notons que depuis le V.

29 ; les alexandrins suivant une forme prosaïque : avec des enjambements (v.33-34), et un contre-rejet l’idiome vers 34. On est dans le récit.

A partir du vers 35, Hugo va poursuivre son récit en le fictionnalisant, c’est à dire qu’il va mettre en parallèle le fonctionnement des mots et celui de la société : selon lui, avant lui, avant le romantisme, les mots respectait l’organisation de l’ancien régime (celui d’avant 1789) : l’idiome peuple et noblesse était l’image du royaume » V 35 à 45: v.

36 : la poésie était la monarchie » ; v.

41 : « la langue était l’état avant 89 » poésie = monarchie = répartition par classe sociale mais à travers la personnification du mot : opposition noblesse / peuple duc-pair / grimaud ; cavaliers / piétons. Poursuite de la personnification où les mots représentent d’un côté les tragédies, représentées à travers le noms de pièces (antonomase) : Phèdre, Jocaste : héroïnes tragiques chez Racine, Mérope, chez Voltaire, les 2 étant les représentants de la tragédie classique + Tragédies : imposaient un vocabulaire soutenu et nécessitaient le respect de règles, notamment celles de la bienséance que représente le terme « décorum ».

Opposition entre « les uns , nobles » v.

43 et « les autres, tas de gueux »v.

46.

Les mots, personnifiés, s’opposent en antithèses : v. 46 : liste de substantifs qui renvoient au peuple, aux gens simples voire un peu malhonnêtes : gueux, drôles patibulaires, patois, argot (celui des prisons, des galères…).

S ‘ensuit une description physique des mots qui correspond ici encore, à une opposition entre nobles et peuple : vers 49-50.

De même, les lieux évoqués s’opposent : Versailles / les halles . Vers 52 : ici encore mise en place d’un jeu de parallélismes entre les hommes et les mots : V53 : de la même manière que les bagnards étaient marqués aux fers, les mots qui ne sont pas nobles sont marqués d’un F (comme familiers).

Hugo fait allusion à Vaugelas, un grammairien qui travailla sur la langue française au XVII ème siècle.

Ces mots familiers faisaient partie du peuple, et de la comédie, c’est pour cela que Hugo évoque Molière, par opposition à Racine.

Corneille, lui, est entre les deux, parce qu’il n’ait pas un tragédien classique mais un peu original.

Dans ce mouvement, Hugo donne à voir une situation particulière : celle des mots avant son arrivée à lui et celle du romantisme. Selon lui, l’âge classique se caractérisait par la séparation des genres nobles (la tragédie) et des genres bas (la comédie).

Comme dans la Société d’avant 1789, les mots avant 1830 environ, étaient contraints à des règles qui ne permettaient pas à la langue d’être libre.

On devait faire des choix, il existait une hiérarchie des mots.

Et chaque registre ne pouvaient se mêler à un autre. Remarque : On peut remarquer dans ce passage que les verbes conjugués sont essentiellement à l’imparfait et traduisent l’habitude, l’ennui, un état de fait immuable.

Les participes présents expriment également cette idée, de même que l’utilisation des pluriels qui rendent l’ensemble pompeux.

Les alexandrins aussi, suivent un rythme régulier, ronflant et ennuyeux.. »

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