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Le Portrait de Gargantua

Publié le 17/05/2020

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« Le Portrait de Gargantua Gargantua est né de l'imagination de François Rabelais en 1534.

Nous sommes alors dans l'Humanisme, un mouvement qui se développe à partir du XVIème siècledans toute l'Europe, redécouvrant les grands textes de l'Antiquité.

Il met l'Homme et les valeurs humaines au cœur de ses questionnements.

Rabelais est un grandauteur de ce mouvement: nous retrouverons de nombreux thèmes humanistes dans Gargantua telle qu'une réflexion politique et religieuse, mais aussi le recentrementsur l'homme, l'intérêt pour son corps et son esprit.

En effet, nous dresserons dans un premier temps le portrait du géant Gargantua, en s'intéressant d'abord à sonaspect physique, élaboré de manière rigoureuse et architecturale.

Dans un second temps, nous nous intéresserons au portrait psychologique de Gargantua à traversson éducation.

Enfin, nous aborderons ses relations avec les autres personnages et les impacts sur sa personnalité. I Le portrait physique de Gargantua : Les conditions burlesques de sa naissance : Les cinq premiers chapitres reprennent les éléments du récit d'une naissance héroïque, dans des conditions burlesques.

En effet, Rabelais met en place le gigantismedu héros : sa mère, Gargamelle, le porte jusqu'au onzième mois, ce qui donne l'occasion à l'auteur à la fois d'ironiser sur la crédulité des juristes (qui considèrentcomme légitime un enfant conçu deux mois après la mort de son père...) et contre les femmes, dans la lignée de la "querelle des femmes" qui fait rage à ce moment.C'est donc par ironie que Rabelais nous invite à croire que Gargantua est né de l'oreille de sa mère, un trois février.

Et pour marquer la dérision de son discours, ildéploie de manière parodique les arguments des illuminés.

La naissance apparaît comme une description scientifique du phénomène, alors que tout y est exagéré :Elle relève du registre fabuleux, où le héros s'apparente à un dieu (comme Athéna née du crâne de Zeus, ou Dionysos sorti de sa cuisse...). Le chapitre VI reprend le rythme "normal", dans un cadre davantage réaliste, qui suit la naissance : D'abord, le premier cri du nourrisson.Puis la donation du nom, Gargantua, provenant de la première parole de son père à sa naissance : « Quel grand tu as !», en référence à son gosier.Enfin, l'allaitement par biberons (la mère n'ayant pas assez de lait). On remarque quelques traits caractéristiques de l'époque : jusqu'à vingt-deux mois, l'enfant reste enfermé et emmailloté. Pourtant, l'aspect réaliste est aussitôt démenti par le caractère gigantesque du bébé :Dès son arrivée au monde, le gigantisme physique caractérise Gargantua : l'enfant naît de l'oreille de Gargamelle et pousse un "cri horrible" dès son arrivée au monde; pour le nourrir, il faut 17 913 vaches ; sa mère, si elle l'avait allaité, aurait dû tirer de son sein 1400 pipes de lait à chaque tétée [la pipe est une mesure de capacitévariable, d'environ 270 litres] ; il est pourvu de dix-huit mentons (l'embonpoint était considéré comme signe de santé, et non d'obésité.

Mais l'on se "contentait" engénéral de deux ou trois mentons...), et il faut une charrette à bœufs pour le transporter ! De plus son appétit est amplifié.

Sa goinfrerie qui fait de lui un être démesuré en plus de sa taille.

Son premier cri est "À boire !", ce qui enchante son père au lieu del'inquiéter ; tous les éléments de gigantisme touchent d'abord à sa voracité : le géant est d'abord quelqu'un qui mange et/ou boit.

D'où l'insistance sur les quantitésastronomiques de lait, et surtout de vin, dont il est abreuvé dès son plus jeune âge au point de le rendre quelque peu incontinent. Rabelais insiste sur la prolifération carnavalesque du corps, de la nourriture, du vin, et de leur corollaire.

Laquelle n'est nullement dévalorisée, mais au contraireglorifiée, dansl'inversion du "haut" et du "bas" typique du Carnaval. "Il estoyt merveilleusement phlegmaticque des fesses [...] au seul son des pinthes et flaccons il entroyt en ecstase, comme s'il goustoyt les joyes de paradis." Et plusloin, l'on parle de "complexion divine" ! Quant au nom de Gargantua, il porte en lui l'ensemble de ces caractéristiques : il a le même sens que celui de Grandgousier ; d'origine méridionale, il est attesté dès1471 dans le Limousin.

Le nom, ici, rappelle à la fois la dimension hors-norme du personnage, mais surtout le caractère démesuré, quasi infini, de sa goinfrerie. Le portrait indirect du jeune géant A vingt-deux mois, l'enfant quitte le statut du nourrisson faisant de lui un adulte en réduction (relative, puisqu'il s'agit d'un géant), condamné à l'immobilité : on lepromène, et surtout : on lui attribue ses premiers habits.Gargantua semble appartenir à une lignée royale.

Chemise, pourpoint, chausses et haut de chausse, casaque, ceinture, chapeau à panache, avec emblème en or, gants,épée, bagues, tout cela relève de la vêture normale d'un noble de très haut lignage, ou d'un prince.

Mais son épée est en bois fait de lui un prince de carnaval.De plus, Rabelais joue sur les dimensions et les quantités.

Une aune représente à peu près 1,20m de tissu (la mesure était variable selon les lieux et les époques) ; lemarc est un poids de huit onces servant à peser les métaux précieux (une once pèse environ 30 grammes).

Les dimensions de ses habits sont considérables : une robede mille six cents aunes, une chemise de neuf cents aunes ou encore des chaussures de cent quinze aunes pour « ses très belles jambes, bien proportionnelles à sataille ».

On note aussi une insistance de l'auteur sur la "braguette" de l'enfant, et dont on nous précise qu'elle n'est nullement un leurre : « 16 aunes ¼ », soit plus de 19mètres de tissu, une émeraude « de la grosseur d'une pomme d'orange» ; le tout comparé...

à une corne d'abondance.La multiplication des matières précieuses, parfois extraordinaires, qualifie le gigantisme et le merveilleux du portrait : étamine, damas, broderies en filigranes d'or etd'argent, velours, plume de pélican et même peaux de lutins et de loup-garou.

Toutes les pierreries sont également présentes, en quantité.Rabelais se livre à une attaque contre le symbolisme des couleurs.

Dans la lignée humaniste, il s'agit de dénoncer tout ce qui relève de l'irrationnel, des préjugésabsurdes des siècles passés : la superstition.

Selon le choix de son père, Gargantua est habillé de blanc (synonyme de « joie, plaisir et délices ») mais aussi de bleu (lié« aux choses célestes »). •• L'antiphrase (du Chapitre X) désignant l'enfant qui "feut nourry et institué en toute discipline convenente", est en fait une transgression de la réalité.

Il n'apprendstrictement rien, et est traité comme un petit animal, assez sale, et qui se livre sans le moindre tabou à ses appétits : boire, manger, dormir,… Rabelais montre demanière assez réaliste les jeux d'imagination de l'enfant, capable de transformer en "cheval" n'importe quel morceau de bois - ce qui donne une fois encore l'occasiond'insister sur son caractère gigantesque : il ne lui faut pas moins qu'une "grosse poutre", un "fût de pressoir" ou un "grand chêne" pour se fabriquer des jouets.

•Le géant Gargantua a des adversaires (Picrochole) et des auxiliaires (Frère jean) conformément aux règles des romans de chevalerie.

Mais Rabelais propose dans leportrait du géant une vision comique d'un univers chevaleresque : Le comique folklorique : la taille et les dimensions de Gargantua font partie de la tradition folklorique associé au gigantesque.

Ses déluges d'urines, ses repas arrosés,les quantités de satin et de toile nécessaires à la confection de ses vêtements en sont l'illustration.L'invention de mots grotesques enrichit le burlesque du portrait.

Le nom même du héros est en rapport avec le gigantisme et la boisson « Que grand tu as ». I.. »

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