Le gouvernement DoumergueLe «sauveur» de la République.
Publié le 17/05/2020
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1 / 2 Le gouvernement Doumergue
Le «sauveur» de la République 6 février -8 novembre 1934
Le 6 février 1934, Daladier doit affron
ter à la fois la rue et le Parlement.
A la
Chambre, il est accueilli par les cris de: alors
que, dehors, ces derniers se déchaînent.
Daladier l'emporte finalement par 343
voix contre 297.
Il y a 20 morts sur les Champs-Elysées; Daladier veut faire
appel à la troupe; son parti s'y oppose.
Le 7, il démissionne.
Albert Lebrun, sur le conseil de Laval,
supplie Gaston Doumergue de former
un gouvernement d'Union nationale.
L'ancien président
de la République
accepte et arrive à Paris le lendemain,
applaudi par une foule enthousiaste.
Le 9, il forme le nouveau cabinet.
Celui ci comprend deux ministres d'Etat,
Edouard Herriot et André Tardieu; les Affaires étrangères sont confiées à Louis
Barthou et l'Intérieur, à Albert Sarraut;
le maréchal Pétain, extrêmement popu
laire, est à la Guerre et Pierre Laval, aux
Colonies; quant aux socialistes, ils sont
exclus du nouveau ministère.
Le même jour, la police réprime une
manifestation communiste; il y a 8
morts.
Le 12 février, c'est la grève géné
rale; communistes et socialistes sont au coude à coude.
Le 15, malgré les protes
tations des députés communistes, Dou
mergue obtient la confiance par
402 voix contre 125.
Une de ses premières
décisions est de constituer une commis
sion d'enquête sur les émeutes du 6 fé vrier.
Quelques jours plus tard, épilogue de l'affaire Stavisky, on découvre le corps déchiqueté du conseiller Prince.
Doumergue, ce radical toujours «res pectueux de la Constitution>> comme
président de la République, veut renfor- cer
l'exécutif comme président du Con
seil.
Il est d'autant plus pressé de le faire
que le crédit du gouvernement vient
d'être fortement ébranlé par l'assassinat
à Marseille du roi
de Yougoslavie,
accompagné de Barthou, et par la dé mission consécutive d'Albert Sarraut.
Doumergue ne préconise pourtant que
des mesures modestes: droit de dissolu
tion sans préavis du Sénat, renforce
ment
de l'autorité du président du Con
seil, extension des pouvoirs du Conseil
économique.
De plus,
le parti radical,
réuni en congrès à Nantes, approuve sa
politique générale;
il se sent donc les
coudées franches et n'hésite pas à brus
quer les choses: coup sur coup,
il demande aux Chambres de voter un
impôt supplémentaire et les invite à se réunir à Versailles pour approuver la ré forme constitutionnelle.
Mais Herriot, vexé de ne pas avoir été consulté,
s'oppose résolument à celle-ci; ses collè
gues radicaux font bloc avec lui et,
le 8
novembre, tout le gouvernement démis
sionne.
C'est la fin du cabinet d'Union
nationale.
Doumergue regagne sa retrai
te
de Tournefeuille, convaincu néan
moins d'avoir sauvé le régime.
Mais ces neuf mois auront été décisifs
sur
un autre plan: l'unité de la gauche,
amorcée dès la manifestation du 12 fé vrier et renforcée en juillet, prend forme.
En désavouant Doumergue, les radi
caux annoncent leur ralliement au pro
gramme socialo-communiste.
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