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l'artiste est-il un menteur ?

Publié le 15/05/2020

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« L'artiste serait un menteur au sens où il ne dirait pas la vérité, il serait dans l'illusion, il produirait un monde qui n'existe pas.

Il disposerait de « trucs » qui permettraient de produire cette erreur parfaite.

Il aurait le pouvoir de duper les gens, et ce dans un sens négatif.

De plus, l'illusion produite par l'artenfermerait l'homme dans un monde parallèle qui serait capable de lui faire oublier la réalité.

Un artiste se réduit-il seulement à cela ? Ne serait-il pas aucontraire celui qui serait capable de produire une vérité nouvelle, de la révéler ? 1) L'art est un mensonge.

Le vrai monde est celui des idées.

Selon la conception platonicienne, l'art n'est tolérable, à défaut d'être exclu de la cité idéale, que comme instrument d'une éduction dont la philosophiedétermine le contenu et le projet.

Selon A.

Badiou dans Petit Manuel d'inesthétique à propos de Platon : « La thèse est que l'art est incapable de vérité ou que toute vérité lui extérieure (…) Il en résulte que l'art doit être ou condamné ou traité de façon instrumentale.

L'art, étroitement surveillé, peut être ce quiaccorde à une vérité prescrite du dehors la force transitoire du semblant, ou du charme.

L'art acceptable doit être sous la surveillance philosophique desvérités (…)» Chez Platon, la connaissance de la vérité est toute intelligible.

Il y a pourtant une exception qui se trouve dans l'épreuve du beau, qui immanentau sensible, révèle la présence de l'intelligible .Le savoir, du côté de l'âme est une certaine activité de l'âme, qui procède non de la raison mais del'impulsion de l'amour.

Ainsi Socrate, notamment dans le Phèdre pense le délire ou mania, en particulier le délire amoureux qui s'enflamme à la vue de la beauté et réveille l'âme de sa torpeur pour lui rendre le souvenir de l'Idée, parce qu'elle est de toutes les idées la plus resplendissantes.

Le Beau est laseule Idée qui éveille à l'intelligible.

Sans flatter les sens, le plus lointain, assimilable à l'intelligible devient le plus prochain.

Comment comprendre cetteesthétique presque contradictoire ? La véritable expérience esthétique entraîne l'homme au-delà des objets immédiats car rien de sensible, d'immédiat nepeut satisfaire ce besoin de connaître les choses.

L'art que critique Platon plaît en abolissant toute distance, il séduit, il enchaîne au lieu de libérer.

L'art nepeut que tenter d'atteindre la beauté, tentative souvent raté.

Dans L'Art et l'illusion, Gombrich utilise les réalisations et les problématiques des artistes occidentaux, depuis les Égyptiens jusqu'à l'op art, pour étudier les phénomènes de la perception visuelle et les aspects psychiques de la création artistique ; et, en contrepartie, de porter un regard neuf, débarrassé decertaines illusions, au sens de naïvetés, sur l'histoire de l'art occidental, en l'envisageant du point de vue de la perception du réel et de sa transcription.

Gombrich met lui-même en application la conception de l'esprit comme « projecteur mobile » qu'il doit à Karl Popper, un esprit qui construit progressivementses repères et ses « vérités » par une série d'expérimentations, conscientes ou non, d'hypothèses et de corrections, progressant prudemment du familier àl'inconnu.

Ces études tournent ainsi autour de la notion d'illusion : illusion de vérité que produisent les peintures de paysage, illusion de ressemblance pourles portraits, illusions optiques particulières dues aux types de perspective et aux procédés de trompe-l'œil, mais aussi illusion des impressionnistes,convaincus de ne coucher sur leurs toiles que leurs pures « images rétiniennes ».

2) L'art permet de lever le voile de l'illusion.

Schopenhauer ne se lasse pas de décrire une existence humaine prisonnière de l'illusion du bonheur, oscillant constamment de la souffrance à l'ennui,nécessairement insatisfaite puisque la volonté ne veut rien que sa propre affirmation.

Les commentateurs ont voulu réduire ce « pessimisme » (le mot estalors nouveau) à un effet du romantisme ; mais on pourrait aussi bien penser à l'apologétique chrétienne, au divertissement pascalien.

Invoquer, comme lefait Lachelier, l'humeur du philosophe ou ses expériences de jeunesse est tout aussi insuffisant (le fait-on pour l'optimisme de Leibniz ?).

Il y a cohérenceentre la métaphysique et l'anthropologie.

L'amour et la mort prennent une importance nouvelle hors de la référence à la dualité de l'âme et du corps.

Toutamour, toute passion amoureuse cachent sous leurs manifestations, des plus vulgaires aux plus sublimes, le même vouloir-vivre, le même « génie del'espèce ».

Cette dénonciation de la sexualité (« le grand secret »), en particulier dans le chapitre férocement misogyne des Parerga « sur les femmes », eutun grand retentissement littéraire, et Freud pourra trouver chez Schopenhauer non seulement la subversion du moi et le primat de la sexualité, mais mêmel'ébauche d'une théorie du refoulement.

En perpétuant l'espèce dans l'individu, la sexualité signifie au moi sa propre mort.

Les moralistes ont bien vu que lapeur de la mort était aveugle, déraisonnable, mais elle ne peut être comprise et surmontée que rapportée au noyau de notre être, au vouloir-vivreindestructible.

Là encore, l'illusion est de chercher un principe d'immortalité dans l'indépendance d'une âme raisonnable.

3) L'art dévoile au contraire une vérité.

On reproche souvent à l'art qu'il est illusion.

Au contraire, Hegel dira son Esthétique que l'apparence est essentielle à l'essence.

Il n'y aurait pas de vérité s'il n'apparaissait pas pour elle-même et pour autrui.

On a tendance a opposer le Monde Extérieur, matériel, jugé véritable et le Monde Intérieur et sensiblede l'art d'illusoire.

Justement, il faut voir au-delà de la réalité pour trouver la vérité.

Ce qui est réel est pour soi et en soi.

C 'est la substance de la Nature etde l'Esprit qui malgré le temps et l'espace continue d'exister en soi et pour soi.

Le monde est imparfait, chaotique.

L'art dégage la vérité des apparences etla dote d'une réalité plus haute crée par l'esprit lui-même.

Aussi notre relation habituelle aux choses est de l'ordre du désir.

Quand on désire une chose, onne laisse pas l'objet dans sa liberté.

Désirer une chose, c'est supprimer son indépendance, en faire usage et donc la détruire.

Mais l'art n'est pas de l'ordredu désir.

L'objet existe pour lui-même.

La contemplation esthétique ne satisfait que des intérêts spirituels.

Pour Hegel, le véritable art donne à penserpuisqu'il ouvre le domaine de la spiritualité.

Il n'est pas à confondre avec le simple plaisir des sens qui ne vise qu'à la satisfaction du désir.

L'art, milieuentre sensible et intelligible, aura ne peut satisfaire entièrement l'esprit, la présentation de l'intelligible y sera toujours défectueuse, et l'esprit ne serapleinement satisfait que dans la religion car l'absolu ne pourra être présentée que dans la pensée pure.

Aussi, il affirme dans son Esthétique au sujet de l'art romantique qui est la peinture, affirme qu'on apprécie la peinture des objets insignifiants, les scènes de la vie humaine car le principe substantiel des choses s'y maintient et s'y fait valoir.

On apprécie la vitalité, la liberté, la multiplicité des intérêts particuliers.Cela permet de voir les choses sous un autre rapport que l'indifférence quotidienne ou de l'utilité.

L'art instaure un rapport contemplatif avec les choses quifait taire les besoins.

Ce genre de peinture est fait pour rendre durable ce qui est momentané.

Plus les objets sont insignifiants, plus on admire l'exécutionde la toile.

Ce ne sont pas uniquement les choses de la vie quotidienne qui sont représentées, il y a l'amour, le savoir, l'esprit en plus.

On pense tout desuite aux scènes de genre de la peinture flamande et hollandaise.

La nature morte fait aussi partie de ces peintures de l'insignifiance, les objets sont unprétexte pour le peintre à mettre en œuvre ses talents de coloristes, de travailler sur les transparences.

On pense à Peter Claesz et à ses compositions auxcitrons pelés, Chardin et ses tas de framboises, les représentations d'abattoir par Rembrandt.

L'artiste révèle la vérité des choses au-delà de nos rapportsordinaires.

Aussi, les artistes et les génies en particulier ont toujours exprimé des choses que personne encore n'avaient vu, ils ouvrent des territoires del'imaginaire et de l'art encore vierge.

Marcel Proust dans A la recherche du temps perdu écrit : « Par l'art seulement noue pouvons sortir de nous, savoir ce que vois un autre de cet univers qui n'est pas le même que le nôtre, et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu'il peut y avoirdans la lune.

».

Par « autre monde » il faut entendre un monde imaginaire bien différent que ce que chacun peut voir.

Conclusion.

L'artiste n'est pas un menteur au sens où il n'est pas attendu de lui qu'il dise la vérité.

La base même de l'art étant la produire d'une illusion capabled'apporter l'adhésion.

Rechercher la véracité de l'art au point de rompre toute illusion est certainement une tentative vaine et vouer à l'échec.

Aussi,l'artiste a en charge de dévoiler une autre vérité, bien plus haute que celle à laquelle nous avons accès en temps ordinaire, une vérité d'un autre ordrequasiment divine, en tout cas une vérité d'un autre monde.. »

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