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L'âge d'homme

Publié le 15/05/2020

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« L'âge d'homme En 1951, dans la pièce de Jean Anouilh, la Répétition, ou l'amour puni, un homme mûr s'adresse à une jeune fille quine le prend pas au sérieux : [...] Je ne suis pas un petit garçon! J'ai fait la guerre, j'avais un canon, un vrai canon.

On m'a donné la croix1,comme aux enfants c'est vrai, mais je ne la porte pas.

Je donne depuis quinze ans les bals les plus réussis de Paris,— des bals de grandes personnes.

Je conduis une automobile.

J'ai même couru.

J'ai été un temps diplomate et, sij'avais persévéré, je représenterais peut-être la France en ce moment quelque part. En 1969, le sociologue Lapassade écrit dans l'Entrée dans la vie, pour définir ce qui sépare l'adolescence et lajeunesse de l'âge d'homme et pour illustrer sa thèse de l'exclusion de la jeunesse par les adultes : « L'adulte sedéfinit par la fonction sexuelle et par le travail.

» Vous confronterez ces deux textes et vous essaierez d'en marquer le sens, l'importance et l'actualité. Remarques préalables a) Le sujet oppose (?) un texte de théâtre et un texte d'analyse sociologique, un texte littéraire et un texte qui se veut scientifique.

D'où, immédiatement, deux questions : 1) En quoi le langage choisi, utilisé, conditionne-t-il l'analyse proposée? Chez Anouilh, un personnage, dans unesituation précise et qui cherche à se faire comprendre, choisit ses arguments (essentiellement le travail; rien sur lasexualité) et parle sur un certain ton, ce qui entraîne des conséquences à bien repérer.

Lapassade, au contraire,entend parler sur le mode de l'universel; il propose une définition qui n'exclut aucun élément du réel. 2) A l'inverse, ne choisit-on pas un langage, un registre d'expression en fonction de l'idée qu'on se fait déjà duproblème évoqué et de la réponsequ'on y apporte? N'est-ce pas parce que Anouilh a un point de vue un peu sceptique, ironique, qu'il s'exprime parl'intermédiaire d'un personnage de théâtre fragile, et qui dit JE? A l'inverse, une certaine certitude politique, voire uncertain dogmatisme, n'expliquent-t-ils pas que Lapassade recoure au « sérieux » scientifique? En d'autres termes, ilfaut repérer les passions, les désirs, les fantasmes, les aspirations qui sont dans les textes, ou derrière. Ces deux remarques aboutissent ainsi à une troisième, très intéressante, qui est la suivante : dans les deux cas,l'âge d'homme ne se définit pas par l'âge, par le nombre d'années, ni même par l'état de développement biologique,mais par des fonctions.

Il s'ensuit qu'on peut être adulte de bonne heure ou qu'on peut rester adolescent très tard.C'est de deux manières qu'on est donc invité à réfléchir sur la relation âge biologique/âge social.

Quel est l'apportrespectif des deux méthodes, des deux langages? b) Qu'est-ce qui coupe le monde en deux? Quelle est la différence, quel est le manque, la privation, qui définissentl'espèce, la classe brimée, frustrée, inachevée, et par là même aspirant à la libération, à la liberté, et donc porteused'avenir, de révolution? Quel est, au contraire, le privilège (sans que ce mot ait nécessairement un sens péjoratif),quels sont les attributs qui définissent l'espèce, la classe, la « race » supérieure, libre, accomplie ou pouvants'accomplir, et par là même intéressée au maintien d'un ordre, au maintien de l'ordre? Quelle est la ligne deséparation et d'affrontement? Historiquement, par exemple, on a eu : — Grecs (ou Romains)/Barbares — chrétiens/païens — nobles/roturiers Ces critères de race, de religion, de caste ont été complétés au XIXe et au XXe siècles, à partir de réalitésnouvelles (révolution industrielle, séparation du Tiers État en bourgeoisie et prolétariat, expansion européenne, miseen place de l'État moderne) par d'autres : essentiellement prolétaires/capitalistes, mais aussi : — colonisateurs/colonisés — blancs/non blancs — juifs/non juifs — hommes/femmes — « Français » centralisateurs/Bretons, Occitans, etc. L'une des dernières coupures, popularisée par les analyses sociologiques et politiques autour de 1968 et des. »

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