L'affaire PetiotCoupable ou non coupable?
Publié le 17/05/2020
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Coupable ou non coupable?
Le 11 mars 1944, dans un hôtel particu
lier de la rue
Le Sueur, à Paris, éclate un
incendie; on découvre dans des poêles
qui
ont trop chauffé des restes humains
découpés et calcinés.
Le propriétaire de
l'immeuble, Marcel Petiot, qui arrive sur
ces entrefaites, réussit à persuader la
police qu'on a exécuté chez lui des colla
borateurs et des Allemands.
On le laisse
partir: c'est le début de l'affaire.
Marcel Petiot est né le 17 janvier 1897
à Auxerre .
Bachelier,
il s'engage dans
l'armée en 1916; en 1917, il est blessé et
réformé: on a constaté qu'il souffre de
déséquilibre mental.
n fait des études de
médecine, obtient son diplôme en 1921 et s'installe à Villeneuve-sur- Yonne où il se fait une bonne clientèle.
n devient
conseiller municipal, puis maire et,
enfin, conseiller général en 1931.
Pour tant, à la suite d'une escroquerie - il a
branché un système clandestin d'électri
cité
-, il est condamné à quinze jours
de prison avec sursis et doit quitter Vil leneuve.
Il gagne Paris en 1933 où il s'installe comme médecin; grâce à son
sens de la publicité et à son dévouement
envers ses malades,
il acquiert une petite
fortune et devient, en 1936, médecin
d'état civil de la mairie du
IX• arrondis
sement.
Mais, cette année-là, on l'arrête
pour vol à l'étalage.
n plaide l'irrespon
sabilité et les experts démontrent qu'il
est sujet
à des états dépressifs et à des
délires.
On l'interne, mais on le relâche
en 1937, à la suite d'une contre
expertise.
En 1941,
Petiot achète 1 'hôtel particulier
de la rue Le Sueur, près de l'Etoile, tout
1944-1946
en continuant d'exercer rue Caumartin
dans le IX• arrondissement.
D prend
contact avec des résistants; ceux-ci lui
fournissent des clients juifs qui désirent
fuir
Paris.
Le docteur prétend diriger
une filière d'évasion pour l'Amérique du
Sud.
De fait, plusieurs juifs entrés dans
la maison de la rue
Le Sueur disparais
sent.
La Gestapo arrête Petiot, le pre
nant pour un résistant, puis le relâche en
janvier 1944.
Deux mois plus tard, c'est
la découverte des macabres débris.
Marcel
Petiot dissimule son identité
sous le nom de guerre de «capitaine Valéry)) , A la Libération, il est chargé,
toujours sous son faux nom, des dos
siers d'épuration de la caserne de Reuil
ly.
Un journal l'ayant accusé d'être un
agent de la Gestapo, Marcel Petiot ré
plique dans une autre publication.
Mais
on identifie son écriture à celle du pro
priétaire de l'hôtel particulier.
On l'arrê
te le 31 octobre 1944 au métro Saint Mandé Tourelles.
Traduit en Cour
d'assises, défendu par Maître Floriot,
Marcel
Petiot admet qu'il a exécuté des
traîtres pour le compte de la Résistance,
mais nie tout autre crime; il est vrai qu'il
n'existe aucune preuve irréfutable de sa
culpabilité pour les vingt-six assassinats
dont on l'accuse.
Pourtant,
il est con
damné à mort et guillotiné le 25 mai
1946.
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