LA SENSIBILITÉ DE CHATEAUBRIAND
Publié le 09/12/2021
Extrait du document
Sa vie affective est dominée par un goût immodéré de la rêverie. a connu d'abord « le vague des passions » tourment de l'âme adolescente, qui souffre du contraste entre son rêve d'une vie ardente et la médiocrité du réel. Chateaubriand montre par l'exemple de René les ravages que peut provoquer ce sentiment, les solutions de désespoir auxquelles il risque de conduire.
«
• LA SENSIBILITÉ DE CHATEAUBRIAND
Sa vie affective est dominée par un goût immodéré de la rêverie.
a connu d'abord « le vague des passions »tourment de l'âme adolescente, qui souffre du contraste entre son rêve d'une vie ardente et la médiocrité du réel.Chateaubriand montre par l'exemple de René les ravages que peut provoquer ce sentiment, les solutions dedésespoir auxquelles il risque de conduire.A l'inverse de son héros, Chateaubriand ne s'abandonne pas au destin.
On a pu le définir comme « un homme dedésir et d'orgueil ».
Il cherche obstinément le bonheur.
Il le place surtout dans l'amour, mais il ne dédaigne pas lagloire.
Les années ne parviennent pas à calmer cette soif de bonheur.
« Inutilement je vieillis, écrit-il; je rêveencore mille chimères.
» En fait, Chateaubriand fut un homme comblé.
Il a occupé la première place parmi lesécrivains de son temps.
Sous la Restauration, il a joui d'une situation politique importante.
Il a toujours trouvé desfemmes empressées à lui plaire, depuis Charlotte Ives, la petite Anglaise des jours d'exil qui, ne le sachant pas mariérêvait de l'épouser, jusqu'à Juliette Récamier, qui entoura sa vieillesse d'attentions affectueuses.Il a pourtant un vrai motif de tristesse.
Il est obsédé par la pensée de la mort.
Elle l'attire autant qu'elle l'effraie.
Elleintervient au milieu de ses méditations et se mêle tragiquement à ses.
joies.
Quelquefois, cette pensée le plongedans l'accablement.
Mais en général, il y trouve plutôt un motif d'exaltation, une invitation à jouir de la vie.
C'estpourquoi son imagination est si souvent cruelle.
Il semble considérer que la mort d'autrui est pour le survivant unevictoire.
Il se plaît aux histoires d'amour qui se terminent tragiquement.
Atala et Velléda meurent de l'excès de leuramour.
Chactas et Eudore éprouvent, au milieu de leurs regrets, la secrète fierté des drames provoqués par eux.Il se drape dans son désenchantement comme dans une parure.
Il s'est composé un personnage, celui du « beauténébreux », auquel il sera fidèle toute sa vie.
Il affecte l'ennui, une sorte de noble désespoir.
Il adore se mettre enscène.
Il le fait avec une vanité naïve dont on peut sourire, mais qui n'est jamais exempte de grandeur..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- lecture linéaire Chateaubriand (1768-1848) Atala (1801)
- les expressions de la sensibilité HLP T
- Chateaubriand dans le Génie du Christianisme : « Les sentiments de Pascal sont remarquables surtout par la profondeur de leur tristesse et par je ne sais quelle immensité »
- François Mauriac écrit dans Commencements d'une vie (1932) : « Est-ce à dire que les souvenirs d'un auteur nous égarent toujours sur son compte ? Bien loin de là : le tout est de savoir les lire. C'est ce qui y transparaît de lui-même malgré lui qui nous éclaire sur un écrivain. Les véritables visages de Rousseau, de Chateaubriand, de Gide se dessinent peu à peu dans le filigrane de leurs confessions et histoires. » Vous direz dans quelle mesure, selon vous, ce propos de François Mauri
- François-René de CHATEAUBRIAND. (Mémoires d'outre-tombe): L'attaque devint plus vive de notre côté.