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Chateaubriand dans le Génie du Christianisme : « Les sentiments de Pascal sont remarquables surtout par la profondeur de leur tristesse et par je ne sais quelle immensité »

Publié le 20/12/2021

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« INTRODUCTION Les philosophes du XVIIIe siècle réagirent parfois violemment contre Pascal.

Voltaire réfuta ses thèses, et le présenta comme un ennemi du bonheur humain.

On ne songe plus guère aujourd'hui à lui adresser ce reproche : depuis le Romantisme, les lecteurs apprécient davantage le pessimisme des Pensées, et beaucoup pourraient prendre à leur compte cette remarque de Chateaubriand dans le Génie du Christianisme : « Les sentiments de Pascal sont remarquables surtout par la profondeur de leur tristesse et par je ne sais quelle immensité ».

Quelque limité que soit ce point de vue, il se justifie par les couleurs sombres dont Pascal peint la société, l'homme lui-même et son destin. I.

LA SOCIÉTÉ HUMAINE Sujet d'un roi glorieux, vivant dans une société brillante, le lecteur des Pensées pouvait se croire, au xvne siècle, quelques raisons d'être satisfait, mais de nombreuses réflexions de Pascal vont lui ôter ses illusions. Dans cette société fortement hiérarchisée, certaines fonctions sont entourées de respect. Mais, précurseur en cela de La Bruyère, Pascal dénonce avec férocité la comédie mensongère sur laquelle repose cet édifice.

Il conduit sous nos yeux au sermon un grave magistrat, dont l'attitude prête plus à rire que le malheureux prédicateur, cause innocente de son hilarité.

Il évoque les « déguisements » des juges, « leurs robes rouges, leurs hermines, dont ils s'emmaillotent en chats fourrés », pour s'établir « par grimace ».

La référence à Rabelais n'est pas vaine ici ; sous cette pâture donnée à l'imagination, Pascal souligne l'hypocrisie fondamentale : « S'ils avaient la véritable justice et si les médecins avaient le vrai art de guérir, ils n'auraient que faire de bonnets carrés ».

Qu'attendre de toute cette fausse science ? « L'appareil auguste » des juges masque l'inaptitude de l'homme à créer une société juste.

Les Pensées sur ce plan reprennent nombre des observations des Essais.

Si l'on examine les divers États, qu'ils se succèdent dans le temps ou voisinent dans l'espace, on est frappé par le caractère contradictoire de leurs lois.

Elles ont pour garants les « fantaisies et les caprices » de quelques-uns, et sont accréditées par la toute-puissante coutume. Que maintiennent-elles ? Des usages absurdes, comme celui « de choisir, pour gouverner un État, le premier fils d'une reine » ; des principes fondamentaux auxquels Pascal s'attaque hardiment, tel celui de la propriété, « usurpation de toute la terre ». Les conséquences sont tragiques : dans ce monde irrationnel, les guerres font rage, justifiant tous les crimes par le jeu des frontières, car, « ne pouvant trouver le juste, on a trouvé le fort ».

L'objet des Pensées n'est pas la peinture de la société.

Les remarques qui la concernent sont éparses, mais elles en donnent une image poignante, à laquelle les convulsions du XXe siècle accordent une force accrue. II.

L'INDIVIDU Du moins l'homme pourrait-il garder l'espoir d'une amélioration : pour Pascal il n'en est pas question.

L'homme porte en lui trop d'imperfections pour réformer le monde ou pour se réformer lui-même. Les écrivains du XVIIIe siècle chercheront à lui rendre la puissance de sa raison.

Pascal dans ce domaine est résolument pessimiste : victimes des « puissances trompeuses », nous sommes incapables d'atteindre la vérité.

L'imagination « maîtresse d'erreur et de fausseté » trompe nos sens, dupe notre jugement en transformant nos sentiments. L'amour-propre fait de nous les victimes des flatteurs, nous contraint au mensonge, nous interdit tout désintéressement.

La coutume remplace en nous la nature, et les affections que nous croyons les plus spontanées sont artificielles.

La maladie, les passions, les souvenirs règnent aussi sur nous : « Plaisante raison qu'un vent manie, et à tout sens.

» Ce sombre tableau semble pourtant présenter une lueur d'espoir, que nous ne trouverions guère chez Montaigne ou chez La Rochefoucauld.

L'homme est « un roseau pensant », et toute sa « dignité consiste en la pensée ».

Vain espoir encore : la seule. »

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