La Réunion

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La Réunion, érigée en département français d'outre-mer le 19 mars 1946, est administrée par un préfet comme un département de la métropole.

Ses deux arron­ dissements (23 communes au total) disposent de trois sièges à l'Assemblée nationale, deux au Sénat et un au Conseil économique et social.

Sa monnaie est le franc CFA (F 0,02).

2.

Cette petite ile volcanique (2500 km 2), à 700 kilomètres à l'est de Madagascar et 12 000 kilomètres de la métropole, est française depuis 1642.

Son relief tourmenté (deux volcans, dont l'un toujours en activité, la dominent à 3069 mètres et 2630 mè­ tres) et le contraste entre sa côte nord-est, exposée aux alizés, et sa côte sud-ouest lui donnent une véritable mosaïque de climats.

lie " déserte "• son peuplement fut entrepris à partir de 1665; vingt hommes y furent laissés par la première flotte expé­ diée vers l'océan Indien par ·ra Compagnie française des Indes orientales.

L'He s'est appelée tour à tour " Sainte-Apolline "• " Mascarin ...

" Bourbon " et " Réunion "· 3.

Sa population est formée d'apports d'Europe, d'Inde (côte de Coromandel) et de Madagascar (les 60 000 esclaves noirs de 1848 sont retournés en Afrique après l'abo­ lition de l'esclavage) et de leur métissage.

Sur les 408 000 habitants au 1er juillet 1966, on comptait 100 000 Blancs, 100 000 Malabars, 170 000 métis {improprement appelés créoles), 15 000 Chinois, 5000 Pakistanais.

Cette population est dangereusement prohfique; 1 accrOissement demographique (200 000 habitants en 1930, 215 000 en 1940, 247 000 en 1950, 351 000 en 1961) pose les plus graves problèmes économiques.

La moitié de la population est âgée de moins de 17 ans et trois personnes sur quatre sont inactives.

4.

Pour faire vivre les Réunionais, il n'existait guère, jusqu'à ces dernières années, que la culture de la canne à sucre et l'industrie du sucre.

La canne à sucre occupe 66% des terres cultivées et emploie 90% de la main-d'œuvre agricole; le sucre représente 85% des exportations de l'île.

La culture du géranium, du vétiver, de la vanille et du thé complètent les ressources de l'île.

5.

La Réunion doit importer presque toutes ses denrées alimentaires et tous ses articles industriels.

Avec l'explosion démographique, le déficit de la balance commer­ ciale augmente rapidement: 24 millions de francs en 1955, 156 millions en 1963.

Dans le budget de 1965, l'assistance sociale (220 000 assistés) entre pour près de trois mil­ liards de francs CFA sur six milliards.

Cette situation requiert de graves mesures économiques et sociales (diversification des cultures, industrialisation, équipement, réforme de la propriété foncière actuellement féodale, limitation des naissances, etc.) qui ne peuvent être réalisées qu'avec une aide considérable de la métropole.

6.

Cette aide est devenue effective depuis que M.

Michel Debré a été élu député de la Réunion en 1963 et s'est fah le champion du développement de l'ile.

Mais ses adversaires, en particulier M.

Paul Vergés, ex-député communiste, qui souhaitent de plus amples réformes de structure, revendiquent pour la Réun:on un statut d'auto­ nomie. 2 / 2. »