La politique libre-échangisteLes noces de la politique et du commerce.

« 1 / 2 La politique libre-échangiste Les noces de la politique et du commerce 1860 «Toutes les libertés sont sœurs; la liber- pas vers la paix universelle et l'améliora­ té commerciale engendrera toutes les tion du sort des classes laborieuses.

autres.>> Ce propos de Napoléon III, Napoléon III voyait en outre dans un rapporté par Rouher, voulait séduire les accord commercial la possibilité d'un libéraux et calmer les industriels.

Ceux-rapprochement politique avec l'Angle­ ci, traditionnellement protectionnistes de- terre.

puis Colbert, étaient ulcérés par la poli- Une lettre de l'empereur parue dans Le tique libre-échangiste qui se dévoilait en Moniteur du 15 janvier présentait le janvier 1860.

Déjà, en 1853, pour parer libre-échange sous son meilleur aspect à une mauvaise récolte, on avait dimi- et préparait le coup de théâtre du traité nué les droits sur les céréales et le bétail.

du 23 janvier 1860.

Celui-ci, conclu avec Puis on avait réduit ceux sur la houille l'Angleterre pour dix ans, sans établir et sur certains produits métallurgiques.

véritablement le libre-échange entre les D'autres réductions, envisagées en deux pays, supprimait toutes les prohi- 1856, avaient été abandonnées devant bitions et diminuait les droits sur les tis­ l'hostilité des industriels, fortement re- sus, houilles, métaux et outils anglais, sur présentés au Corps législatif.

Aussi le les vins, alcools, soieries, articles de traité du 23 janvier 1860 avait-il été mode français.

Chacun des deux pays préparé secrètement par Chevalier, devrait en outre bénéficier de toute con­ Baroche et Rouher, ministre du Corn- dition plus favorable accordée à un tiers merce.

Magne, ministre des Finances, pays.

L'empereur ayant le pouvoir de ne fut pas mis au courant! conclure des traités de commerce, le Le saint-simonien Michel Chevalier, Corps législatif ne put que manifester professeur d'économie politique au Col- des réserves et souhaiter de limiter les lège de France, partisan du libre- conséquences.

Protectionnistes et libre­ échange, était un des familiers de échangistes continuèrent, jusqu'à la fin l'empereur.

Celui-ci écoutait d'autant de l'Empire, leur bataille d'arguments, plus volontiers ses théories qu'elles cor-sans qu'aucun des partis n'emportât net­ respondaient à ses propres vues et aux tement la conviction.

nouvelles facilités que semblaient ouvrir -- au commerce extérieur les chemins de fer et la navigation à vapeur.

En visite à Saint-Cloud, Richard Cobden, !'«apôtre du libre-échange)) en Angleterre, avéc qui Chevalier était en contact, acheva de convaincre l'empereur que la liberté du commerce international constituait un 2 / 2. »