La place de la femme au cours de l’histoire
Publié le 03/04/2024
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L'égalité des femmes dans la sphère privée au Maroc est un sujet sensible qui suscite de
nombreuses discussions.
Les femmes ont les mêmes droits que les hommes en ce qui
concerne l'accomplissement des différents travaux de la vie quotidienne, y compris en ce qui
concerne la propriété, la liberté et le libre exercice de tous les droits civils.
Toutefois, elles
subissent de nombreuses inégalités dans la sphère privée.
Celles-ci se manifestent au
Maroc de différentes manières.
Cependant, la société marocaine tente d’y remédier par
différents moyens.
Nous allons donc nous demander comment les inégalités entre hommes
et femmes dans la sphère privée se manifestent-elles au Maroc et comment la société
marocaine cherche-t-elle à y remédier ? Pour se faire, nous aborderons dans un premier
temps ces disparités de genre que nous illustrerons par des exemples puis nous exposerons
les réformes adoptées depuis 2004 pour agir contre ce fléau.
Dans la sphère familiale, l’homme est placé sur un pied d'estale et est considéré comme le
“chef de famille”.
Notre société prone le "patriarcat" au détriment des droits de la femme.
Les femmes peuvent parfois détenir le pouvoir mais la société s’arrange pour l'attribuer à
l’homme qui détient l’autorité dans la famille et le couple.Tel est le constat qui se dégage de
plusieurs études et enquêtes de terrain qui ont participé à vérifier ce constat dans des
milieux socioprofessionnels très contrastés.
Même pour le ménage les hommes ont leur mot
à dire alors qu’ils ne font rien la plupart du temps, c’est toujours à eux que revient le droit de
décider afin de faire valoir leur titre de “chef de famille”.
Donc peu importe si la femme a le
pouvoir, ce dernier n’est pas socialement légitime car l’autorité revient de droit à l’homme,
chef du ménage même s’il est entretenu par sa femme.
Le divorce est la cause de plusieurs inégalités dans la sphère privée.
Par exemple, le droit
de se remarier est sanctionné par la perte de la garde des enfants pour les femmes, or du
côté des hommes, cela n’a aucun effet.
Le partage des biens entre époux, en cas de divorce
ou de décès du conjoint, constitue également un point à faire évoluer dans la juridiction.
Les
délais des procédures de divorce pour cause de discorde “Chiqaq” sont souvent longs et
dépassent les 6 mois.
Lors de cette période, les conditions de vie du couple deviennent
compliquées et les tensions autour de la procédure peuvent conduire à des violences
conjugales et familiales.
Concernant la garde de l’enfant, si elle revient le plus souvent à la
femme, elle la perd imméditament en cas de remariage.
Cette disposition ne s’applique pas
aux hommes.
Ces discriminations conduisent à des restrictions de leurs libertés et de leurs droits et les
rendent indépendantes à leur conjoint.
Dans ces conditions, il devient difficile de lutter contre
la persistance des violences à l’égard des femmes lorsque celles-ci risquent de se retrouver
dans une situation de précarité financière suite au divorce, en raison d’un système de
partage des biens non équitable.
En droit marocain, seul le père est le tuteur légal de l'enfant, et la mère ne peut exercer cette
tutelle que lorsque qu'il décède ou se la voit retirer.
Ceci a plusieurs conséquences,
notamment:
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c'est le père qui prend toutes les décisions importantes (comme la scolarisation);
la mère ne peut voyager avec son enfant sans l'autorisation du père;
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c'est le père qui perçoit les allocations familiales, peu importe la contribution de
chacun aux charges du foyer.
A cela s'ajoutent les stéréotypes sur le genre, dans la mesure où dans l’imaginaire collectif
marocain, les responsabilités familiales incombent aux femmes.
Par exemple, pendant le
confinement du printemps 2020, les femmes qui dirigent 18,4% des ménages au Maroc ont
assumé l’essentiel des tâches domestiques, même quand elles travaillaient à l’extérieur.
Ce
constat est de surcroît aggravé par le fait que les femmes consacrent 20 % de leur temps
journalier aux travaux domestiques, contre seulement 5,6% aux activités professionnelles.
Les hommes continuent à peu s’investir dans les tâches ménagères et rares sont ceux
d’entre eux qui modifient leur activité professionnelle à la naissance d’un enfant.
Selon une
étude du Haut-Commissariat du Plan (HCP), les hommes consacrent plus de temps aux
activités professionnelles (22,6%) qu’à celles domestiques (3%).
La part de la femme comparée à celle de l’homme dans l’héritage est aussi importante à
relever.
La loi sur l'héritage reste inchangée car elle repose sur une lecture patriarcale du
Coran qui affirme que les femmes héritent la moitié de ce que les hommes reçoivent.
Le
reste ira donc à des membres de la famille de sexe masculin, même éloignés.
Or,
aujourd'hui, au Maroc, plus d'un tiers des ménages sont dirigés par des femmes, qui, de
façon générale, contribuent largement aux revenus du foyer.
Cela peut entraîner des
conséquences dramatiques pour certaines femmes.
Dans les zones rurales, notamment, où
les veuves peuvent perdre du jour au lendemain leurs terres, au profit de membres de la
famille qu’elles n’ont parfois jamais rencontré.
L’accès à l’éducation demeure inégale dans certaines régions du Maroc.
Le taux net de
scolarisation des filles rurales dans l’enseignement secondaire collégial est de 16, 2% contre
22,5% pour les garçons dans le même milieu et de 68,4% pour les filles en milieu urbain.
Comme partout ailleurs, les inégalités en éducation résultent essentiellement de l’isolement,
la pauvreté, une offre scolaire inadaptée et l’inégalité entre les sexes (qui résulte
principalement d’une mentalité stéréotypée).
Comme nous avons pu le voir lors de la représentations des extraits de l’oeuvre de Fatima
Mernissi, la discrimination entre les deux sexes privait totalement les femmes de l’espace
public.
Ces dernières étaient prisonnières dans un espace privé connu par l’appellation du
harem.
Victime d’une mentalité arriérée privant les femmes du monde extérieur, elles se
plient à des frontières fictives imposées par la société.
Elles rêvaient constamment de liberté
et d'épanouissement à travers l’accès à la culture du monde arabe.
Dans cette œuvre où
elle fait le constat de disparités de genre au sein de son cadre familial, elle mentionne
qu’elle fit son entrée à l’école à 14 ans.
C’était en effet, l’unique fille musulmane et
marocaine de sa classe.
La dynamique des relations hommes/femmes dans le privé et le pouvoir décisionnel féminin
dans le cadre du travail sont indissociables.
C’est une relation de cause à effet, il est vrai
que les femmes ne peuvent participer pleinement à la vie publique en raison du
fonctionnement de l’ordre privé.
Ces discriminations émanent de plusieurs facteurs tel
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que l’éducation maternelle qui prônent le patriarcat et renforce inégalités de genre ou
encore une mauvaise interprétation des textes coraniques.
L’égalité ne signifie pas que les femmes et les hommes deviennent identiques, mais que les
droits des femmes et des hommes, leurs responsabilités et leurs opportunités ne doivent
pas dépendre de leur appartenance à un sexe ou un autre.
Après avoir énoncé les
différentes formes de discriminations dont les femmes sont touchées au sein de notre pays
et comment elles se manifestent au quotidien dans la sphère familiale, il ne s’agit pas
seulement de reconnaitre les droits spécifiques à la femme marocaine mais, aussi, de
mettre fin aux discriminations dont elle est victime.
Quatre réformes confirment cette
tendance : le Code de la famille de 2004 ; la Constitution de 2011 ; la loi de 2018 sur les
violences faites aux femmes et, enfin, la jurisprudence du tribunal de première instance de
Tanger en 2019 relative au viol conjugal.
Le Code de la famille établi en 2004 est une réforme de l’ancien code marocain qui a pour
but de respecter l’équilibre entre tradition et modernité.
Il voit le jour dans un Maroc attaché
à son identité culturelle et religieuse voulant s’ouvrir au monde et dont la société est en
pleine émancipation.
L’esprit de ses lois furent très clairs, restaurer l’équité et l’égalité entre
l’homme et la femme dans la cellules familiales afin de protéger les interets des enfants
notamment en cas de divorce.
Les apports de ce nouveau texte, qui s’est substitué....
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