La faiblesse de l'exécutif entraîne la IVe République à sa perte
Publié le 29/08/2020
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La faiblesse de l'exécutif entraîne la IVe République à sa perte
Un président sans pouvoirs, une Assemblée nationale toute puissante, des
coalitions de partis qui, durant douze ans formeront 22 gouvernements
différents, tels sont les vices de fonctionnement de la IVe République.
Contrairement aux précédentes, elle n'a jamais été proclamée.
Régime des partis, instabilité ministérielle, faiblesse de l'exécutif, valse des
gouvernements, autant de qualificatifs peu élogieux pour désigner cette IVe
République mal aimée.
Tombant sous la vindicte des électeurs, sombrant à cause
de son impuissance à résoudre les Événements d'Algérie, elle est victime de la
faiblesse de ses institutions qui accordent à l'Assemblée nationale un contrôle
paralysant sur le gouvernement.
Si l'on ajoute le scrutin proportionnel,
responsable d'un poids excessif des petites formations politiques, la recette
est complète, garantissant la paralysie de l'État sous les yeux d'un Président
condamné à "inaugurer les chrysanthèmes".
Maîtres du jeu politique de 1947 à 1958, les partis politiques, incapables de
mettre en sourdine leurs querelles d'intérêts, ne peuvent se consacrer
pleinement à la résolution des terribles difficultés auxquelles est confronté le
pays.
Les présidents du Conseil des 22 gouvernements successifs, réduits à un
rôle de médiateur entre ministres, partis et groupes de pression, ne peuvent
engager des politiques novatrices et efficaces à long terme.
Les hommes les plus
courageux, de Pierre Mendès-France à Antoine Pinay, sont ainsi les victimes d'un
système coupable d'abandonner les dirigeants qu'il avait soutenus la veille.
Les partis, dès 1947, reprennent leurs mauvaises habitudes d'avant-guerre.
Après
une période de tripartisme, les forces en présence de la IVe République se
répartissent entre un front du refus et une troisième force.
Le front est
composé, à gauche, par le Parti communiste et à droite, même s'il refuse un tel
positionnement, par le RPF.
Entre les deux, dans la troisième force, une
mouvance de partis s'étend du centre-droit (MRP) au socialisme en passant par
les indépendants et les radicaux.
Autant de formations aux intérêts divergents
condamnées à gouverner ensemble selon les termes d'Henri Queuille.
Pourtant, si les majorités s'usent, se font et se défont selon un rythme
stupéfiant, c'est le même groupe d'hommes politiques qui gouverne.
Les ministres
changent de portefeuille au gré des coalitions mais finissent par former une
équipe! Il n'est pas rare de compter une dizaine d'attributions différentes pour
un même homme durant cette période.
Cette ronde incessante des ministres présente de graves inconvénients.
À
l'extérieur, le manque d'autorité de l'État et l'instabilité chronique enlèvent
toute crédibilité à la politique française et la diplomatie s'en trouve
affectée.
Autre victime de cette absence de cohérence, les finances.
Seule, la
présence rassurante d'Antoine Pinay met un terme aux dévaluations mal
maîtrisées, à la fuite des capitaux et à la faiblesse de la monnaie.
Un nouveau venu, le MRP.
Né dans la clandestinité en 1944 autour de Georges Bidault et de Pierre-Henri
Teitgen, le Mouvement républicain populaire (MRP), hérité du Parti démocrate
populaire se défend d'être confessionnel mais regroupe des syndicalistes
chrétiens et des responsables formés par l'Action catholique de la jeunesse
française.
Après un positionnement initial à gauche, le MRP, en 1946, atteint un résultat
spectaculaire, dû en grande partie à l'absence de représentation des anciens
partis de droite et aux liens qu'on lui attribue avec le général de Gaulle.
En
fait, quand le général quitte le pouvoir, le Mouvement y reste et entame une.
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