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La dimension politique de la guerre

Publié le 09/02/2024

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« Thème 1 Axe I : La dimension politique de la guerre Cours : ACCROCHE - En 1991, l’historien et théoricien militaire israélien Martin van Creveld publie l’ouvrage The Transformation of war.

Sa thèse est que les « guerres d’aujourd’hui » ne sont pas les mêmes qu’hier, et que les guerres conventionnelles (c’est-à-dire entre États) sont en voie de disparition.

En voici « Les relations internationales connaissent des bouleversements sans précédents […].

Au cours des deux derniers siècles, toutes les doctrines militaires et stratégiques ont été dominées par l'hypothèse de Carl Von Clausewitz, faisant du conflit armé un phénomène rationnel, reflet de l'intérêt national et "poursuite de la politique par d'autres moyens ". Depuis 1945, la guerre a changé.

Les conflits périphériques ont illustré l'émergence de nouvelles formes d'affrontements, lesquels ont produit des combattants d'un type nouveau guérilleros, terroristes ou hors-la-loi.

Les objectifs ont changé [:] tout cela témoigne bien de la disparition des formes "classiques "de la guerre conventionnelle.

[…] Audacieuse et provocatrice, l'enquête de Martin Van Creveld stigmatise l'inadaptation de nos plus anciennes conceptions aux réalités nouvelles.

» Dans La Transformation de la guerre, Martin Van Creveld s'oppose à la pensée stratégique dominante en Occident jusqu’à la fin du XXème siècle, issue de la pensée que Carl von Clausewitz (1780-1831) a formulée au début du XIXème siècle.

Pour ce dernier, la guerre serait une violence organisée s’appuyant sur des armées régulières, et serait engagée par un État contre un autre État, à des fins politiques : pour être gagnée, la guerre devrait engager la totalité des forces des adversaires afin d’atteindre l’objectif politique poursuivi (cette théorie aurait abouti aux paroxysmes de la Première et de la Seconde Guerre mondiale). Pour Martin Van Creveld, le « modèle de Clausewitz » n'est pas « LA » guerre, mais seulement une forme historiquement minoritaire de conflit, inexistante avant le XVIIIème siècle et remise en cause par les conflits contemporains (guerre au Vietnam, terrorisme islamiste, etc.) qui voient émerger de nouveaux types d’acteurs (non-étatiques), aux motivations davantage ethniques ou idéologiques que politiques.

On le voit, la dimension politique de la guerre est aujourd’hui discutée. Toutefois la théorie de Clausewitz demeure pertinente, au-delà de la critique qu’en fait Van Creveld : la guerre interétatique n’a pas disparu au XXIème siècle (cf.

conflit israélopalestinien, etc.). Carl Von Clausewitz (1780-1831) est un officier militaire prussien.

Il est un acteur et témoin du passage des conflits limités du XVIIIe siècle aux guerres déchaînées du début du XIXe siècle, en affrontant les armées napoléoniennes.

Après 1815, Clausewitz se plonge dans la réflexion : il veut comprendre pourquoi la guerre a pris une telle ampleur durant la période révolutionnaire / napoléonienne, et pourquoi les armées Il construit une théorie de la guerre, qui n’est pas un « manuel militaire » pour l’emporter, mais une source de réflexions destinée à comprendre « ce qu’est la guerre ».

Cette théorie est développée dans De la guerre, publié en 1832 en huit volumes, à titre posthume.

Ce traité a exercé une grande influence (livre de chevet de Lénine, de Mao ou d’Hitler, certains penseurs lui reprochent d’avoir inspiré les guerres totales du XXe siècle). Si sa grille de lecture est aujourd’hui remise en cause, elle reste pertinente.

Quelle est-elle ? Problématique - Dans quelle mesure les formes de conflits s’imposant depuis la fin du XXème siècle remettent-elles en cause le modèle classique de la guerre théorisé par Clausewitz ? JALON I : La Guerre, « continuation de la politique par d’autres moyens » (Clausewitz) : de la guerre de 7 ans aux guerres napoléoniennes Le XVIIIème siècle est l’apogée de la « guerre classique », c’est-à-dire de la guerre entre États s’appuyant sur des armées permanentes, de dimensions réduites, constituées de professionnels de la guerre (mercenaires) et soumises à l’autorité du souverain (au Moyenâge, la guerre est aux mains des princes et grands seigneurs, qui peuvent décider - ou non de lever des troupes pour le roi).

La guerre de Sept Ans (1756-1763), à laquelle le père de Clausewitz a participé dans l’armée de la Prusse, est souvent citée dans son ouvrage pour illustrer sa théorie. Vocabulaire :  Bataille décisive : affrontement majeur entre deux formes armées antagonistes qui détermine le sort d’une guerre au cours de laquelle chacun des 2 camps déploie l’essentiel de ses forces  Conscription : enrôlement par l’Etat d’une partie de la population civile au sein de l’armée par un système de tirage au sort  Levée de masse : système de recrutement au sein de l’armée française à partir de 1792 et en 1793.

Il consiste à enrôler de manière massive au sein de l’armée des volontaires issus de la population civile.  Multilatéralisme  Guerre absolue A.

La Guerre de sept ans (1756-1763) : Comment s’affrontent les puissances à l’échelle mondiale ? Résumé rapie : La guerre oppose 2 coalitions de BELLIGÉRANTS : principalement Grande-Bretagne et Prusse d’un côté (monarchies progressistes : parlementaire / éclairée), France Autriche et Russie de l’autre (monarchies absolues : que la France et l’Autriche étaient ennemies depuis François Ier). Les raisons de la guerre sont multiples, et s’inscrivent en Europe mais aussi dans les colonies françaises et anglaises.

En conséquence, des combats ont lieu sur tous les continents : ce conflit fait office de véritable première guerre mondiale.

Les 7 anées de guerre voient la France perdre pied dans ses colonies : elle ne dispose pas d’une flotte suffisante pour aider ses colons à contrer les attaques anglaises.

En Europe, le grand animateur de la guerre est Frédéric II, souverain de Prusse, qui veut conserver la riche province de Silésie, convoitée par l’Autriche.

Après des premières victoires éclatantes, il accumule les défaites jusqu’en 1761 : son territoire est envahi de toute part.

Il opte pour une stratégie purement défensive, afin d’épuiser les armées adverses.

Début 1762, la tsarine russe meurt : son successeur, Pierre III, admirateur de Frédéric II, signe la paix avec lui.

Revigoré, il signe des victoires décisives, qui conduisent ses ennemis (France, Autriche) à négocier la paix. BILAN : 700.000 soldats sont tués (probablement autant de civils).

En 1763, des traités de paix sont signés.

La France renonce à son premier empire colonial, notamment au Québec (Canada), mais récupère ses îles sucrières.

La Prusse d’affirme comme une puissance avec laquelle il faut compter.

La Grande-Bretagne, maître des mers, devient la première puissance mondiale. 1.

Jusqu’où s’étend la guerre de sept ans ? Quels en sont les effets ? La guerre de 7 ans s’étend sur plusieurs Etats.

On peut également parler de guerre mondiale puisqu'on se bat de l’Amérique du Nord aux Indes, de l'Atlantique à l'océan indien en passant par la Méditerranée, et sur une grande partie du théâtre européen.

Elle se termine par une défaite de la France provoquant ainsi une image dégradante du roi. La guerre de Sept Ans est une guerre « mondiale », qui se voit s’étendre sur l’ensemble du continent américain, au golfe de Guinée, à l’Inde et à l’Asie du Sud-Est. Néanmoins, son foyer originel reste l’Europe, de l’Atlantique à l’Oural.

Elle induit la mise en place de systèmes d’alliances, les armées s’affrontent dans des batailles retentissantes pour augmenter leur puissance en captant les ressources ultramarines.

; il utilise des armées populeuses grâce à une forte croissance démographique, la croissance démographique n’ayant démarré alors qu’en France.

La mortalité durant ce conflit fut exceptionnelle : près de 700 000 morts en 7 ans. 2.

Quel rôle la noblesse joue-t-elle sur le champ de bataille ? La noblesse ne joue pas un rôle militaire.

En effet, elle se voit plutôt utile dans les outils de propagande. La noblesse constitue le cœur de la noblesse, ses officiers et ses combattants les plus qualifiés, à la fois pour mener les combats ou pour utiliser habilement les armements les plus performants (artillerie). La noblesse constitue alors l’élite et le haut-commandement des armées, à l’instar du marquis de Montcalm dans le cadre de la guerre de Sept Ans.

Cette noblesse qui « paye l’armée du sang » mène les armées royales, professionnelles. 3.

Pourquoi on se bat en Amérique du Nord et en Inde ? Ressources, gains territoriaux  assumer un statut Conquêtes de vastes terres nord-américaines, de la route vers l’Extrême-Orient, la fondation de comptoirs commerciaux.

Ces terres permettent principalement d’amorcer la croissance européenne, permettant sa « grande divergente » (Kenneth Pomeranz) en mobilisant une main d’œuvre servile de grands espaces pour l’agriculture. Quant à l’Inde, elle était essentielle sur la route des épices. 4.

Pour quelles raisons l’armée française est-elle mal préparée à ce conflit ? L’armée française ne peut mettre suffisamment d’hommes au service de la défense de son empire en construction, gigantesque, et est incapable de se battre avec la même efficacité sur tous les fronts, d’autant que sa marine est surclassée par celle des Britanniques. 5.

Synthétiser : A l’aide des documents, vous expliquerez la phrase tirée de l’ouvrage La guerre de Clausewitz mettant en avant que la guerre est « une continuation de la politique par d’autres moyens ».... »

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