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la conscience fait elle le bonheur de l'homme

Publié le 21/09/2025

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« La conscience fait-elle le bonheur de l'homme ? La conscience est une capacité propre à l'homme, elle lui permet de devenir un sujet, un individu capable d'affirmer sa singularité, d'agir selon ses propres lois.

Ainsi la conscience permettrait à l'homme de devenir libre, or cette liberté est souvent perçue comme une condition nécessaire au bonheur : l’État n'a-t-il pas pour devoir de protéger les libertés des citoyens ? Mais devenir un sujet implique aussi une prise de conscience du tragique de l'existence, et, même si le sujet peut accéder à la réflexion au savoir, certaines choses resteront pour lui à jamais inconnues, le plongeant en même temps dans l'ignorance et le doute.

Or le bonheur est un sentiment de plénitude qui exclut le doute.

Est-ce-dire que la conscience condamne au malheur ? Car la conscience en même temps qu'elle est une condition au bonheur créée donc les conditions du malheur.

Ainsi un sujet libre de conscience peut-il être heureux ? Nous verrons que si la conscience plonge dans le malheur elle permet l'existence de l'humanité qui permet au sujet d'accéder au bonheur, même si la société peut l'en empêcher. La conscience plonge le sujet dans le malheur. En effet, quand l'individu devient un sujet, il passe de l'inconscience à la conscience de l'horreur.

Or, l'inconscience pourrait être assimilée à une sorte de bonheur sauvage, animal ou enfantin.

En effet, les animaux ou les enfants n'ont conscience ni de leur singularité ni du Bien et du Mal, ils ne se soucient donc de rien, ne se rendent pas compte des conséquences de leurs actes, ils ne peuvent donc pas être malheureux.

L'enfant sauvage, qui vivait seul dans les bois, qui n'est donc pas devenu conscient était probablement heureux à sa manière, dans son absence totale de contraintes si ce n'est celle de répondre à ses propres besoins.

Ainsi, on peut se demander si l'enfant sauvage de l'Aveyron, Victor, était heureux dans la nature, dans l'inconscience.

Le fait qu'il passa toute sa vie de « captif » à regarder les forêts à travers les fenêtres avec désespoir semble montrer que oui.

L'individu en devenant sujet doit donc abandonner cette inconscience, synonyme d'un certain bonheur ; elle est très vite remplacée par une conscience de l'horreur.

En effet, le sujet est conscient du tragique de son existence, c'est la fragilité de la condition humaine que décrit Schopenhauer : le fond de notre vie n'est que violence et injustice, dans un cadre mortel ; il est donc extrêmement difficile de donner du sens à notre vie, à son absurdité.

Et, comment c'est conscience de la violence, de la finitude de notre vie ne pourrait-elle pas causer notre malheur ? La peur de la mort nous hante bien toute notre vie, s'opposant directement au malheur, quête de l'infini. De plus, le sujet face au doute que sa conscience provoque est condamné à une angoisse permanente.

En effet, si la conscience permet d'accéder à la réflexion et à certaines connaissances, elle ne permettra jamais à un sujet de tout savoir, de comprendre ou de connaître dans on intégralité ; et ce qui aurait été l'objet d'une totale indifférence pour un être inconscient devient la cause d'une angoisse permanente, une incapacité d'accéder au bonheur qui suppose la plénitude.

Ce doute porte aussi sur le sujet lui-même : pourquoi ressent-il des désirs que sa conscience elle même définirait comme mauvais ? De plus, si la conscience lui offre une certaine capacité d'introspection, il y a toujours certaines choses impossibles pour la conscience à déchiffrer comme les phobies ou les rêves en cela même qu'ils font partie de l'inconscient.

Ainsi la conscience de l'inconscience est une cause du malheur humain, notre conscience est en partie obscure à elle-même. La conscience permet à l'homme de devenir libre mais cette liberté le rend malheureux.

La conscience permet une liberté, non pas dans le sens où l'homme n'a aucune contraintes, cette liberté impliquerait la solitude et l'inconscience, mais plutôt une liberté synonyme de volonté.

Comme le dit Sartre, l'homme n'est pas défini par une essence préétablie, il est libre de se faire.

L'obstacle stimule même notre liberté parce qu'il nous met en situation de devoir choisir, ainsi « nous n'avons jamais été aussi libres que sous l'occupation allemande ».

Cette liberté nous rend responsables, et c'est cette responsabilité qui nous angoisse, comme le soulignait Sartre : « nous sommes condamnés à être libres ».

De plus, par ses actions, l'homme établit un modèle de ce qui vaut en général, « ainsi, notre responsabilité est beaucoup plus grande que nous ne pourrions le supposer, car elle engage l'humanité entière ».

Ainsi, paradoxalement, la liberté ne fait pas notre bonheur, mais nous plonge dans une angoisse, nous sommes totalement responsables de nos actions comme de nos nonactions. Ainsi, la conscience plonge l'homme dans un monde incertain et dangereux, qui devrait inéluctablement le conduire au malheur, est-ce ainsi dire que l'ensemble de l'humanité est malheureuse ? L'affirmation du sujet permet celle de l'humanité, source de bonheur. Ainsi, autrui est à la fois une certitude et un besoin pour l'homme conscient.

En effet, l'homme a besoin d'autrui pour devenir conscient, chez l'enfant,ce besoin passe par l'éducation, mais même une fois cette conscience acquise autrui est indispensable pour qu'elle se perpétue.

La solitude va donc mener le Robinson de Michel Tournier à la « déshumanisation », à un retour à l'inconscience.

Car la conscience implique bien une certitude d'autrui, d'une humanité, et permet ainsi de mener au bonheur.

En effet, quand l'homme devient sujet, il est.... »

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