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La compréhension d'autrui

Publié le 17/06/2020

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« La solitude radicale des consciences (et son issue par l'art) reste pourtant un cas extrême de l'incompréhension mutuelle : ce qui demeure caché, obscur, non révélé, c'est une intimité profonde de nous-mêmes. Il est bien établi par ailleurs qu'il y a compréhension pratique de l'autre : je saisis la signification de ses gestes, l'expression de son visage. Mais comment s'opère-t-elle? Certes on peut toujours dire qu'autrui me communique ses impressions par le langage. Comme l'écrit Rousseau, tentant de cerner l'instant fondateur de la parole: «Sitôt qu'un homme fut reconnu par un autre pour un être sentant, pensant et semblable à lui, le désir ou le besoin de lui communiquer ses sentiments et ses pensées lui en fit chercher les moyens. Ces moyens ne peuvent se tirer que des sens, les seuls instruments par lesquels un homme puisse agir sur un autre. Voilà donc l'institution des signes sensibles pour exprimer la pensée3. » Mais dans la vie courante le seul spectacle des autres suffit cependant à m'en livrer les significations : je devine, sans l'aide d'un code explicite, le comportement et les gestes d'autrui, ses émotions, ses sentiments. Comment ...»

« La compréhension d'autrui L'art et la communication des consciences Une chose est d'identifier autrui, de le reconnaître com­ me tel, autre chose de le comprendre.

Proust rappelait qu'on peut toujours parler de deux «moi ».

Il y a le « moi social* >>, extérieur, celui qui se donne à voir aux autres, « que nous manifestons dans nos habitudes, dans la socié­ té, dans nos vices1 », et il y a un « mo� privé *», plus secret, profond, impénétrable (« Ce moi-là, s i nous voulons essayer de le comprendre, c'est au fond de nous-mêmes, en essayant de le recréer en nous, que nous pouvons y parvenir2 »).

Mais comment pourrais-je jamais communi­ quer ce dernier aux autres ? Et autrui, pour sa part, risque bien de m'échapper à jamais et de me demeurer aussi étranger que je le suis pour lui.

Car après tout, je suis seul à vivre ce que je vis comme je le vis, mon point de vue sur les choses, la manière dont elles m'affectent sont uniques.

On peut bien dire, comme Leibniz, que chaque conscience constitue une unité spirituelle solitaire qui réali­ se un point de vue sur le monde différent de tous les autres.

Il y a donc au départ ce drame de l'incompréhension, cette tragédie de la non-communication totale et irréduc­ tible des consciences, tout ce qui nourrit, quelles que soient les déclarations philosophiques de principe sur l'illo­ gisme du solipsisme*, les thèmes récurrents de la solitu­ de radicale : on vit et on meurt seul.

Il y aurait pourtant selon Proust (cf.

texte 5) un domaine d'expression à travers lequel une communi cation* authentique des consciences est rendue possible: c'est 1.

Marcel Proust, Contre Sainte-Beuve, 1954, p.

141. 2.

Ibid.. »

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