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La Chine

Publié le 16/05/2020

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« La Chine L'histoire de la Chine dans l'après-guerre, c'est l'histoire de la révolution chinoise elle-même, puisque la guerre civilequi aboutira à la fondation de la République populaire de Chine en 1949 éclate moins d'un an après Hiroshima et lacapitulation japonaise.

Le prestige de " l'ancien régime " et de son chef, Tchang Kaï-chek, avait cependant bénéficiéde la victoire alliée : naguère encore (selon Sun Yat-sen, ancêtre commun des révolutionnaires chinois de touteobédience " semi-colonie " de tous les Blancs, la Chine se voyait d'emblée reconnue comme l'un des " Quatre Grands", bénéficiaire d'un siège permanent au Conseil de Sécurité des Nations Unies.

En fait, cette imposante façademasquait une crise extrêmement grave, suffisamment avancée en 1945 pour qu'une poignée d'observateurs lucidesaient pu pronostiquer la victoire des Communistes avant même le déclenchement de l'inévitable guerre civile.

La "guerre de résistance " (c'est le nom que les Chinois de tous bords donnent aux huit années de lutte contrel'envahisseur japonais) avait pu faire de Tchang Kaï-chek le symbole de l'unité nationale, elle n'en a pas moinsreprésenté pour le régime nationaliste chinois une épreuve démesurée, presque aussi impitoyable qu'avait été pour laRussie tsariste la lutte contre l'Allemagne de Guillaume II : les deux grandes révolutions de notre siècle sont fillesdes deux guerres mondiales.

Un exemple parmi d'autres : l'effort de guerre qui exige des dépenses accrues en untemps où la perte des provinces les plus développées (les provinces côtières) et la saisie des droits de douanemaritime par l'adversaire japonais ont considérablement réduit les ressources a déjà déclenché l'inflation danslaquelle sombrera le régime.

Durant les huit années de guerre, les prix se sont multipliés par cinq cents : si modestequ'apparaisse cette hausse par rapport au rythme vertigineux des derniers mois du régime (les prix se multiplierontpar cent trente-cinq mille entre août 1948 et avril 1949), elle a déjà largement entamé, avec son sinistre cortège(corruption des fonctionnaires, spéculation des profiteurs de guerre, démoralisation des citoyens), la légitimité dugouvernement en place. La guerre n'a pas seulement affaibli et discrédité le régime, elle a énormément accru les forces et le prestige du plusredoutable de ses opposants.

Dirigés par Mao Tsé-toung de sa lointaine et légendaire capitale de Yenan, lesCommunistes chinois ont délibérément joué le jeu du combat patriotique et ont, comme Tito en Europe, bâti leurvictoire en s'imposant d'abord comme résistants.

Ils ont mobilisé contre l'envahisseur japonais des millions depaysans, d'eux-mêmes assez enclins à supporter le joug.

Mais les représailles aveugles et souvent atroces parlesquelles l'occupant a répondu aux attentats et escarmouches des guérilleros communistes ont contraint lesvillageois à rechercher la protection de l'Armée Rouge et à affirmer leur solidarité avec l'administration des " régionslibérées ".

Ces régions, contrôlées en fait par les Communistes, font tache d'huile et couvrent bientôt une grandepartie de la Chine du Nord, où les Japonais se contentent de tenir villes et voies de communication.

A la fin de laSeconde Guerre mondiale, la " Chine de Mao " est d'ores et déjà plus peuplée que n'importe quelle nationeuropéenne, Russie exceptée : quatre-vingt-dix millions de paysans vivent sous sa loi (contre un million et demi audébut de la guerre).

Et l'Armée Rouge a décuplé ses effectifs, renforcés encore par des miliciens paysans disponiblesdans chaque village. Mais enfin la Chine de Tchang Kaï-chek est quatre à cinq fois plus peuplée, elle n'est pas exclusivement rurale etbénéficie en outre de l'aide américaine, attribuée, en dépit des mises en garde de quelques diplomates, augouvernement officiel du pays.

Trois à quatre fois plus nombreuse, l'armée nationaliste est donc aussi et surtoutbeaucoup mieux équipée que " l'Armée de Libération " (nouveau nom de l'Armée Rouge, qui avait déjà revêtu àl'époque du front uni anti-japonais d'autres dénominations, mieux adaptées à la propagande de l'heure).

Fort decette supériorité, Tchang espère en finir avec les " bandits communistes " et de fait, la première phase de la guerrecivile paraît tourner à son avantage.

Mais à partir de l'été 1947, les Communistes reprennent l'initiative enMandchourie, d'où partira leur offensive victorieuse de 1948, tandis qu'un peu partout ailleurs leur guérilla fait del'énorme extension géographique des garnisons nationalistes un facteur de fragilité et de vulnérabilité.

Comme le diraou à peu près le maréchal Lin Piao en 1965, la campagne encercle la ville ; les unités nationalistes isolées sesoucient fort peu de dilapider leurs réserves en munitions, car elles savent d'expérience que le réapprovisionnementsera difficile et aléatoire.

Elles tombent les unes après les autres, parfois sans offrir de résistance, parfois même à lasuite de déjections massives.

Car le moral des " forces de l'ordre " résiste d'autant plus mal à cette guerre d'usurequ'elles se sentent de moins en moins solidaires de l'ordre qu'elles sont censé défendre : à l'arrière, la police réprimeles manifestations d'hostilité à la guerre ou les émeutes de subsistance, mais non la corruption de fonctionnairespayés dans une monnaie qui se dévalue de jour en jour.

La décomposition du régime, qu'achèvent de déconsidérerdes bulletins de victoire mensongers, a plus encore que les vertus de l'Armée Rouge hâté le transfert du " mandatcéleste ".

Après la grande victoire de Huai-hai (novembre 1948 janvier 1949) entre Fleuve Jaune et " Grand Fleuve "(le Yang-Tseu-kiang), la parade finale de l'armée de Libération ressemble à une Longue Marche à rebours : du nordau sud (la première, celle de 1934-1935, avait conduit l'Armée Rouge du sud au nord, ou plus exactement du sud-est au nord-ouest d'un pays-continent) ; et surtout cette course triomphale d'une armée de conquérants faitcontraste avec la retraite épique, magnifiée par la légende.

Pékin se rend sans coup férir en janvier 1949, Nankin estoccupée en avril, Shanghai en mai, Canton en octobre.

A cette date, la République populaire de Chine a déjà étéproclamée (le 1er octobre 1949 à Pékin) et Tchang Kaï-chek, incapable de résister plus longtemps dans le sud-ouestdu pays, prépare son refuge à Taiwan (Formose), où il restera exilé jusqu'à sa mort, rêvant d'une reconquête sansespoir. Il saura du moins réaliser à l'échelle de l'île la réforme agraire qu'il n'avait jamais sérieusement entreprise sur lecontinent.

Cette carence, qui fut sans doute l'une des causes lointaines de sa chute, mettait en valeur le zèleréformateur, voire révolutionnaire, de ses adversaires et compétiteurs.

Les Communistes surent gagner à leur cause. »

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