Kirghizstan (1993-1994)
Publié le 18/09/2020
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«
Kirghizstan (1993-1994)
L'image du président Askar Akaiev comme seul chef d'État d'Asie centrale
vraiment démocrate a continué de produire un effet réel dans un pays se voulant
la "Suisse de l'Asie centrale".
Le vice-président américain Al Gore a été invité
à Bichkek en décembre 1993 et le président Akaiev s'est rendu en France en juin
1994.
Derrière l'apparente libéralisation, le système politique est cependant
resté lié au jeu traditionnel des oppositions entre clans et tribus.
Le pouvoir
central est demeuré faible face à l'autonomie de fait des autorités locales.
Comme dans les autres républiques ex-soviétiques, l'introduction d'une monnaie
nationale - là, le som - a été un échec.
Le Kirghizstan ne joue guère de rôle dans la diplomatie régionale, même s'il
maintient formellement un bataillon à la frontière tadkijo-afghane dans le cadre
des "forces d'intervention unifiées", elles-mêmes massivement russes.
Les
relations avec la Chine limitrophe sont demeurées paisibles, malgré le fait que
des groupes d'exilés musulmans venus de Chine sont installés à Bichkek et même
si cette puissante voisine conteste leur frontière commune, établie à l'occasion
de "traités inégaux" au e siècle.
Dans un contexte économique catastrophique, le poids de l'islam comme des autres
idéologies politiques apparaît faible.
En cas de crise, ce sont les solidarités
traditionnelles (claniques et tribales) qui refont surface, dans des conflits
souvent exacerbés par la lutte pour la terre.
Les affrontements qui
ensanglantent régulièrement la ville de Osh (peuplée d'Ouzbeks) sont apparus
largement dus à une privatisation brutale, mettant les groupes ethniques en
compétition pour le contrôle du foncier.
Ainsi le programme de privatisations accélérées, sans doute le plus ambitieux en
Asie centrale, a-t-il paradoxalement conduit à une exacerbation des conflits
"ethniques".
Le pays a paru très avancé en matière de choix de développement,
mais avec tous les risques de déstabilisation sociale et communautaires
encourus..
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