John Singer SARGENT:FEMME ET PETIT GARÇON ENDORMIS.

« John Singer SARGENT FEMME ET PETIT GARÇON ENDORMIS Dans le Paris des années 1880, l'atelier de Sargent, homme fin et cultivé est devenu le rendez-vous de la haute société.

Délaissant les portraits mondains qui font sa renommée, il s'attache ici à un sujet d'inspiration impressionniste.

A la fin du siècle, l'Europe accue ille de nom­ breux peintre américains; Whistler, Mary Cas­ satt ou Sargent sont de ceux-là .

Mais Sargent n'est pas né aux États-Un is, et ce n'est qu'à vingt ans qu'il découvre son pays d 'origine.

P ourtant, son por t d 'attache restera longtemps Par is, capitale des arts.

Lorsqu'il peint Femme et petit garçon endormis, il vit depuis deux ans à Londres, où il mène une existence mon­ daine mais active et où il mourra en 1925.

LE CONTEXTE C'est à Paris que Sargent apprend à peindre.

Dès vingt ans, il expose au Salon des toiles attestant l'i nfluence de Velasquez et de Franz Hals.

Sa rencontre avec Monet lui fait décou­ vrir l' impressionnisme, mais ce sont surtout ses portraits qui le font connaître.

Pourtant, en 1 884 son portrait de Madame Gautreau fait scand~le; dès lors, il ne montre plus ses toiles au Salon et , l' année suivante, s'installe à Londres , exposant à la prestigieuse Royal Ace­ demy, dont il sera par la suite membre., Dès cette époque, il séjourne souvent aux Etats­ Unis, qui lui réservent un accueil chaleureux.

Bien que d'esprit traditionnel , les portraits de Sargent témoignent d ' une grande v i rtuosité.

Ici, Sir Franck Swettenham (1904) .

John Singer SARGENT 1856-1925 • Femme et petit garçon endormis dans une barque • Huile sur toile 55,9 cm x 68,6 cm • Peint en 1887 • Localisation : Lisbonne, musée Calouste Gulbekian Pe i gnant de nombreux portraits, il est aussi chargé de grands projets, comme la décora­ t ion de la bibliothèque de Boston , en 1890.

L'ŒUVRE L'influence de Monet se ressent aussi bi en dans le thème que dans la technique .

A l'om­ bre d' un sau le , une barque sert d'a lcôve à une femme et à son enfant endormis.

Le peint re s'est posté sur la rive et observe ces sil­ houettes dont les visages s'effacent sous l'effet d'une lumière changeante.

La barque, capi­ tonnée d'é toffes rouges , crée une grande dia­ gonale, et l'arbre forme une voûte à travers laquelle le regard s~ perd dans les, eaux bleu pâle.

A cette percee lum 1neuse s oppose le premier plan très sombre où l'on ne distingue aucun détai l.

Car Sargent s'intéresse surtout aux coul eurs broui llées par le soleil et à la lumière qui dissout les formes A larges touches , d 'un geste rapide et maîtrisé , il resti­ tue le tissu et les vêtements bleuis par l'ombre.

Quelques touches blanches suggèrent qu'une lumière drue filtre du feuillage , tand is que la chemise du petit garçon fait écho à l'ind i go qui ponctue la sur~ace de l' eau.

LA COTE Un portrait d'Edgar Vincent, vicomte d'A bernon, daté de 1906, a été vendu 469000 FF (85000 dollars) à Londres en 1995.

Mais les prix peuvent aussi s'envoler comme pour cette Danseuse espagnole qui a atteint 38,8 millions de francs français (7 millions de dollars) chez Sotheby's la même année.. »